Remaniement : La nouvelle crise gouvernementale résulte du maintien suicidaire de la France dans l’euro
Communiqué
La démission de Manuel Valls de son poste de Premier ministre, puis sa renomination immédiate par François Hollande, confirme que la France souffre désormais d’une instabilité gouvernementale chronique. Depuis sa prise de fonctions le 16 mai 2012, François Hollande en est en effet à son quatrième gouvernement en 27 mois, performance exécrable digne de la IVe République.
Cette nouvelle crise gouvernementale a été provoquée par les déclarations spectaculaires faites par le ministre de l’économie en personne, contre la politique qu’il menait lui-même.
À Bercy, Arnaud Montebourg a été le mieux placé pour mesurer concrètement l’impact catastrophique des décisions économiques et budgétaires imposées à la France par la Commission européenne et dictées par la Banque Centrale Européenne où prédomine l’influence allemande. Cette politique est tout simplement suicidaire.
Il n’est d’ailleurs pas d’économiste sérieux qui puisse approuver cette politique récessive, conduite en période de récession et alors que le taux de change de l’euro est grossièrement surévalué par rapport à la compétitivité intrinsèque de l’économie française.
Comme les faits l’ont amplement démontré depuis une vingtaine d’années, loin de réduire le déficit budgétaire et la dette publique, une telle politique réduit d’abord et avant tout les rentrées fiscales de l’État. Contrairement à ce que l’intuition donne à penser, une telle politique provoque ainsi une hausse du déficit public que l’on prétend combler. “[…] à la différence d’un ménage de salariés dont les revenus sont fixes, les recettes d’un État dépendent essentiellement de la croissance économique et donc, pour partie, de ses propres dépenses”
Ceux qui ne le comprennent pas et qui affirment qu’il faut tailler encore et encore dans les dépenses publiques, sont des ignorants en matière économique. Ils ne savent pas qu’à la différence d’un ménage de salariés dont les revenus sont fixes, les recettes d’un État dépendent essentiellement de la croissance économique et donc, pour partie, de ses propres dépenses. Et ceci est encore plus vrai en période de récession.
L’UPR comprend parfaitement les raisons qui ont poussé Arnaud Montebourg à dénoncer publiquement cette politique, qui conduit la France au suicide économique et social, à l’instar de celle imposée à tous les pays du sud de l’Europe. Nous le comprenons d’autant mieux que notre mouvement a été créé, voici 7 ans et demi, précisément pour dénoncer ce qu’Arnaud Montebourg ne découvre que maintenant.
L’UPR relève cependant que le diagnostic fait par l’ancien ministre de l’économie reste partiel et inabouti, puisque ses critiques se focalisent seulement contre « la droite allemande » et qu’il réitère par ailleurs son soutien au principe de la « construction européenne ».
L’UPR note donc qu’Arnaud Montebourg n’adopte ainsi qu’une posture politicienne, probablement en perspective des prochaines échéances électorales. Il n’a pas du tout le comportement d’un homme d’État, puisqu’il refuse de réfléchir en conscience et de regarder en face l’impossibilité matérielle que la France et les pays du sud de l’Europe puissent avoir, sur longue période, la même monnaie que l’Allemagne et les pays d’Europe du nord.
Si Arnaud Montebourg était cohérent et honnête, il réclamerait la sortie de la France de l’Union européenne et de l’euro, claquerait la porte du Parti socialiste complètement inféodé aux intérêts euro-atlantistes, et rejoindrait l’UPR.
Dans le même temps, l’UPR souligne le caractère dérisoire des critiques faites par l’opposition européiste contre cette nouvelle déconfiture de François Hollande. L’UMP ou le MoDem accablent la seule majorité socialiste, en gardant un silence complet sur le problème central de l’UE et de l’euro.
L’UPR prend enfin acte du fait que François Hollande a demandé à Manuel Valls de former le nouveau gouvernement, et que ce quatrième gouvernement depuis mai 2012 fera taire les voix dissidentes pour conduire la même politique qui entraîne la France dans le désastre.
Tôt ou tard, cette politique suicidaire, totalement contraire aux intérêts fondamentaux de notre pays, débouchera sur une explosion politique et sociale.