Vidéo historique à visionner : la première intervention de Nigel Farage post-brexit, devant tous les députés au parlement européen, démontre l’utilité capitale de l’article 50 du T.U.E.
On peut apprécier plus ou moins l’homme politique britannique Nigel Farage. Comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, l’UPR ne partage pas toutes ses prises de position – loin s’en faut -, car elles sont souvent très clivantes, très à droite, très atlantistes et très libérales en économie.
Mais force est de constater que c’est un responsable politique courageux et hors normes, doublé d’un excellent orateur et d’un polémiste talentueux. Force est aussi de constater qu’il a « réussi son coup » : l’Histoire retiendra que son entêtement, depuis 17 ans, à se battre contre vents et marées pour obtenir la sortie du Royaume-Uni de l’UE, a fini par payer.
En ce 27 juin 2016, toujours député européen puisque le Royaume-Uni n’est pas encore juridiquement sorti de l’UE, Nigel Farage n’a pas résisté au plaisir rare de venir dire leurs quatre vérités à ses collègues sur les raisons de la victoire du Brexit.
La petite vidéo de son intervention – sous-titrée en français par l’Agence Info Libre – est à voir.
Non seulement parce qu’elle est historique, mais aussi parce qu’elle donne à voir concrètement – bien mieux que par de longues explications juridiques – l’utilité capitale de l’article 50 du T.U.E.
Commentaires : heureusement qu’il y a l’article 50 !
On voit en effet Nigel Farage affronter une écrasante majorité de députés européens hostiles, dans l’hémicycle du Parlement de Bruxelles plein à craquer, et dans une ambiance survoltée.
Ses adversaires, furieux de la tournure des événements, semblent bien décidés à organiser un tumulte permanent pour l’empêcher de parler, et même l’intervention du président du parlement Martin Schulz ne parvient pas parfaitement à faire régner le silence.
Cette assemblée très majoritairement hostile proteste de façon véhémente à plusieurs reprises au cours de l’intervention de Nigel Farage. Mais, comme tout observateur le notera, l’assemblée reste silencieuse et attentive lorsque le chef du parti UKIP prononce ce qui suit ( à partir de 3’43”) :
« La question est : qu’est-ce qu’on fait maintenant ? C’est au gouvernement britannique d’invoquer l’article 50 et je pense que nous ne devons pas tarder à l’invoquer. Je suis complètement d’accord, M. Juncker, que le peuple britannique a voté. Nous devons nous assurer que le processus ira à son terme. »
Ce qu’il est essentiel de bien comprendre, c’est qu’un tel discours, et un tel calme, ne seraient pas possibles si l’article 50 n’existait pas, ou si un gouvernement décidait de sortir de l’UE sans respecter cet article.
Imagine-t-on le chaos qu’aurait provoqué Nigel Farage (ou tout autre partisan du Brexit), dans une assemblée aussi hostile et surchauffée, s’il avait annoncé que le Royaume-Uni avait décidé de sortir de l’UE en faisant un bras d’honneur aux 27 autres États-membres, en refusant de suivre l’article 50, donc en violant les traités ?
Visualise-t-on bien à quel point une attitude aussi inconséquente serait suicidaire car elle donnerait à tous les adversaires du Brexit un avantage non seulement juridique, mais aussi moral et politique décisif ?
Conclusion
Les faits s’imposent : en refusant d’appliquer l’article 50 et en me reprochant de vouloir le faire, Mélenchon, Dupont-Aignan et consorts apparaissent comme de dangereux irresponsables
C’est la raison pour laquelle mes lecteurs, en visionnant cette vidéo, comprendront à quel point les rodomontades de MM. Mélenchon ou Dupont-Aignan – qui prétendent l’un et l’autre violer l’article 50 et les traités, et imposer la volonté de la France à tous nos partenaires pour transformer l’UE à notre guise – sont totalement irréelles, irresponsables et dangereuses.
Il suffit d’imaginer le très volcanique Mélenchon ou le très superficiel Dupont-Aignan à la place de Nigel Farage dans cette assemblée survoltée pour comprendre immédiatement que leurs déclarations seraient balayées comme fétus de paille et que la position de la France serait très gravement affaiblie sans aucun avantage.
Mes adversaires m’ont brocardé depuis des années parce que je faisais, selon eux, « du juridisme ridicule », au motif que j’ai toujours insisté sur l’utilité capitale de respecter l’article 50 du T.U.E.
Maintenant que nous sommes au pied du mur, chacun peut se faire une opinion sur qui avait raison, et qui n’était là que pour enfumer les Français.