La tragédie de l’Europe : La Grèce s’effondre

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On apprend, ce 14 novembre 2012, que le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce a accéléré sa chute, en atteignant le taux proprement stupéfiant de -7,2% sur un an au troisième trimestre 2012. C’est du jamais vu depuis 1945.

Selon le communiqué officiel de l’Autorité des statistiques grecques, le PIB a chuté de 7,2% au troisième trimestre 2012 par rapport au même trimestre de 2011, ce qui marque une accélération de la récession après un recul de 6,3% du PIB au deuxième trimestre”.

DEPUIS 2008, LE PIB GREC S’EST EFFONDRÉ DE PRÈS D’UN QUART !

JAMAIS VU EN TANT DE PAIX, CE TAUX TÉMOIGNE QUE NOUS SOMMES BIEN EN TEMPS DE GUERRE

Cette chute du PIB grec au 3e trimestre 2012 témoigne d’une aggravation de presque un point par rapport à celle du 2e trimestre 2012, et après un recul de – 6,7% au 1er trimestre.

Selon les chiffres officiels, la Grèce a vu son Produit Intérieur Brut (PIB), c’est-à-dire la richesse produite par tous ses habitants en un an, s’effondrer de près d’un quart ( – 22 % ) depuis 2008. Et cela n’est pas près de s’arrêter, malgré les propos lénifiants des gouvernements européistes car le nouveau budget d’extrême rigueur, adopté pour 2013 sous la menace du revolver de la troïka, va entraîner une 6ème année consécutive de récession.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que de telles évolutions, aussi dramatiques et sur une aussi longue période, sont du jamais vu en tant de paix. Même lorsque l’URSS s’est effondrée et que les Républiques nouvellement indépendantes ont connu une effroyable période de transition à l’économie de marché, la récession fut aussi sévère sinon pire mais elle dura moins longtemps.

C’est dire que la situation dans laquelle est plongée la Grèce est totalement anormale en tant de paix. Et cette anomalie ne va faire que s’accroître au fur et à mesure de la récession dans laquelle va plonger le pays encore et encore. Car contrairement à ce qu’affirment les européistes, il est très probable que l’année 2014 sera encore une année de récession.

Cette anomalie s’explique par le fait que le gouvernement d’Athènes ne défend plus les intérêts de son propre peuple, mais celui d’une oligarchie financière qui a mis le pays en coupe réglée et qui est bien décidée à le piller. Il s’agit donc bien d’une guerre, une guerre qui ne dit pas son nom et qui est dirigée contre le peuple grec.

 


L’ÉQUIVALENT DE 8,36 MILLIONS DE CHÔMEURS EN FRANCE…

Par ailleurs, le chômage en Grèce a dépassé en août plus d’un quart de la population active, avec un taux officiel de 25,4%, contre 18,4% un an plus tôt. Le nombre de demandeurs d’emploi a atteint 1,267 million de personnes, contre 3,7 millions qui ont du travail.

Ce taux de chômage en Grèce a ainsi plus que doublé depuis le début de la crise de la dette en 2010. Le nombre des chômeurs a augmenté de 351.666 personnes par rapport à août 2011, une hausse de 38,4% et de 23.442 personnes par rapport à juillet (+1,9%).

La Grèce comptant 9,9 millions d’habitants et la France 65,3 millions (63,46 millions de personnes vivent en métropole et 1,9 million dans les départements d’outre-mer hors Mayotte), notre pays est environ 6,6 fois plus peuplé que la Grèce. Cela signifie que nous serions dans la même situation que la Grèce si le nombre de chômeurs atteignait chez nous 8.360.000 chômeurs.

Je rappelle qu’officiellement nous venons de dépasser les 3.000.000 ce chômeurs…En gros, cela signifie que le chômage en Grèce est… 3 FOIS PLUS IMPORTANT QU’EN FRANCE.

En outre, le taux de chômage chez les jeunes Grecs de moins de 20 ans s’élève désormais à 55,4%, largement plus de la moitié.

Comme pour le Portugal, un tel taux de chômage des jeunes signe la mort d’un pays. Lorsque près de 6 jeunes Grecs sur 10 ne trouvent plus de travail, c’est bien que leur pays natal est dirigé par de dangereux irresponsables.

Je renvoie ici à mon article de cet été sur la Grèce : http://www.upr.fr/actualite/france-europe/euro-la-grece-s-enfonce-dans-l-tragedie-et-la-misere

CONCLUSION

Il se confirme ainsi, mois après mois, que le programme de rigueur, imposé à la Grèce par l’Union européenne et le Fonds monétaire international depuis deux ans ne fait qu’aggraver la situation, de façon dantesque.

Tout cela est hélas d’une logique implacable. Tous les économistes sérieux savent qu’il est impossible de relancer l’économie d’un pays si l’on pratique un programme de rigueur en période de récession. Pire encore, on aggrave alors le mal que l’on prétend combattre.

Cela prouve que les prétendus experts de la troïka sont eux-mêmes dépassés par les événements. Ce sont soit des imbéciles, soit des vendus, soit les deux.

Ce n’est d’ailleurs pas moi seul qui le dis mais le ministre adjoint grec aux Finances, Christos Staikouras, en des termes plus choisis il est vrai. Ce ministre a récemment relevé que les bailleurs de fonds du pays, et en particulier le Fonds monétaire international (FMI), s’étaient trompés en matière d’impact de la rigueur sur la récession. Selon lui, depuis 2009, « le coefficient multiplicateur des mesures de rigueur sur le recul du PIB a été d’environ 1, au lieu de 0,5 qui avait été retenu pour la mise au point, par l’UE et le FMI, des plans de redressement dictés à la Grèce en contrepartie de son sauvetage financier ». Le ministre a d’ailleurs souligné que « même le FMI le reconnaît désormais ».

En bref, l’UE et l’euro sont tout simplement en train d’assassiner ce petit pays, ami de la France, tout comme ils sont en train d’assassiner le Portugal, de ruiner l’Espagne, l’Italie, l’Irlande… et la France.

Sources : http://www.romandie.com/news/n/Grece_PIB_en_chute_de_72_au_T3_sur_un_an_la_recession_s_accelere58141120121219.asp?

http://www.20minutes.fr/ledirect/1038450/grece-chomage-installe-quart-population-active-aout

http://www.touteleurope.eu/fr/actions/social/emploi-protection-sociale/presentation/comparatif-le-taux-de-chomage-des-jeunes-dans-l-ue.html