9 jours après le non au référendum à l’accord UE-Ukraine, les néerlandais réclament désormais un référendum sur le TAFTA

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Panique chez les euro-atlantistes == 9 jours seulement après le non du référendum à l’accord UE-Ukraine, plus de 100 000 néerlandais réclament maintenant un nouveau référendum : pour ou contre le TTTIP (TAFTA).

Après leur Non cinglant au référendum du 6 avril dernier sur l’accord d’association UE-Ukraine, les Néerlandais remettent ça !
Moins de 10 jours après, une pétition demande maintenant qu’un référendum soit organisé, pour ou contre la ratification du fameux traité transatlantique. Un traité connu désormais sous le nom de TTIP (pour « Transatlantic Trade and Investment Partnership », soit « Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’investissement »).

Ce TTIP – auparavant dénommé « TAFTA » (pour « Transatlantic Free Trade Area », soit « Zone de libre-échange transatlantique ») – a officiellement pour but de « créer un marché commun de 820 millions de consommateurs », en allégeant tarifs douaniers, normes et réglementations de part et d’autre de l’Atlantique.

Bien entendu, les euro-atlantistes affirment que cette énième dérèglementation apportera monts et merveilles en matière de croissance, de richesses, et d’emplois, et cela alors que toutes les dérèglementations antérieures subies depuis trente ans nous ont apporté tout l’inverse..

Selon les critiques, cette dérèglementation aurait pour effet, notamment, de ruiner l’agriculture européenne, d’autoriser l’entrée – sur le territoire de l’UE – des fameux poulets américains lavés au chlore, des OGM et autres bœufs aux hormones.

Mais le TTIP ne s’arrête pas là. Il prévoit aussi la mise en place d’un « mécanisme de règlements des différends entre entreprises et États ».

Et sur ce point, les grands médias et les responsables gardent un silence gêné. On peut comprendre cette discrétion honteuse. Car ce « mécanisme » aurait pour effet de permettre à des grandes sociétés multinationales de traîner des États devant les tribunaux pour les empêcher de prendre certaines mesures voulues par les électeurs !

Scandale supplémentaire, ce projet de traité – qui revient donc à rien moins qu’à acter la fin de la démocratie et le transfert du pouvoir aux actionnaires des grandes banques et des sociétés multinationales – a été lancé sur la foi d’allégations économiques très vagues et probablement mensongères.

Comble du scandale, ce projet de traité n’a reçu le feu vert préalable d’aucun peuple, et est négocié dans le plus grand secret, à l’insu des peuples, par le gouvernement américain d’une part et la Commission européenne d’autre part. Au point que certains comparent ce traité à Dracula, qui meurt s’il est exposé en pleine lumière…

Un nouveau référendum en perspective…

Le référendum du 6 avril sur l’accord d’association UE-Ukraine – que les Néerlandais ont rejeté à 61,1% – a donné des idées aux activistes anti-TTIP.

En reprenant la procédure légale qui avait contraint le gouvernement de Mark Rutte à organiser ce référendum, ils ont lancé une nouvelle pétition pour réclamer un nouveau référendum, sur le TTIP cette fois.

Neuf jours après, plus de 100 000 Néerlandais ont déjà signé cette nouvelle pétition.

Or, comme il suffit de 300 000 signatures pour forcer le gouvernement à organiser un référendum – et que l’hostilité de l’opinion publique néerlandaise contre le projet de TTIP est très supérieure à ce qu’elle était vis-à-vis de l’accord d’association avec l’Ukraine – il est très probable que les 300 000 signatures nécessaires seront réunies rapidement.

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Je me permets au passage de rappeler ici que l’UPR a été l’une des toutes premières forces politiques en France et en Europe – sinon même la première – à réclamer l’organisation d’un référendum contre ce qui était encore appelé le TAFTA.

Nous avions en effet lancé une pétition dès le 24 octobre 2014.

Relayée par aucun grand média, cette pétition avait quand même recueilli près de 20 000 signatures avant que l’hébergeur Change.org décide de la fermer.

Une situation qui risque de devenir intenable pour le gouvernement néerlandais

Certes, les résultats des référendums organisés aux Pays-Bas à la demande populaire ne sont pas contraignants pour le gouvernement ; celui-ci doit seulement demander l’avis du Parlement.

Cependant, cette perspective d’un nouveau référendum, mettant directement en cause la Commission européenne et le lien transatlantique, tombe au plus mauvais moment pour le gouvernement de La Haye, qui exerce par ailleurs la présidence semestrielle de l’UE…

La situation du gouvernement risque ainsi de devenir intenable.

En effet :

– d’un côté, il est contraint par la loi d’organiser des référendums à répétition, dès lors que des pétitions en ce sens recueillent plus de 300 000 électeurs,

– de l’autre côté, il est contraint, par les lobbies et l’Union européenne, de refuser de tenir compte du résultat de ces référendums à répétition, si ces résultats ne sont pas conformes à ce qu’a décidé la dictature européiste…

De ce choc frontal entre démocratie et dictature européiste, il ne peut rien ressortir de bon, ni pour l’image déjà terriblement mauvaise de l’UE, ni pour la légitimité des dirigeants euro-atlantistes, déjà aux abois.

Dans ces conditions, on comprend l’énervement de plus en plus manifeste des ultra-européistes. Comme je l’ai signalé au cours des derniers jours, on a ainsi vu coup sur coup :

– un « expert » européiste très connu outre-Manche – Fraser Cameron – réclamer publiquement et sans vergogne l’interdiction en Europe de tout référendum sur les questions européennes (cf. http://www.upr.fr/…/dictature-expert-europeiste-britannique… )

– Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, montrer implicitement son rejet du suffrage universel en affirmant, précisément suite au référendum néerlandais du 6 avril, que « les gens votent sur n’importe quoi mais très rarement sur le sujet du référendum.» (cf. http://www.upr.fr/…/president-parlement-europeen-martin-sch… )

CONCLUSION : Les européistes devraient méditer  l’histoire de la Guerre de Quatre-Vingts ans

Avec les Britanniques et les Hongrois, les Néerlandais sont actuellement l’un des peuples de l’UE les plus en pointe dans la remise en cause concrète et opérationnelle de cette prison des peuples qu’est la prétendue « construction européenne ».

Ce n’est guère étonnant si l’on se remémore l’histoire de ce peuple et de la formation des Pays-Bas.

Rappelons que la guerre d’indépendance contre l’Espagne débuta en 1567, lorsque le roi d’Espagne Philippe II envoya, de façon fort malavisée, le féroce duc d’Albe dans les provinces espagnoles des Pays-Bas, avec une armée de 10 000 hommes pour y organiser une répression sans pitié contre le protestantisme.

Après la fuite de Guillaume d’Orange et l’exécution publique par les Espagnols du comte d’Egmont et du comte de Hornes, jugés et décapités le 5 juin 1568 devant la population horrifiée, commença la « Guerre de Quatre-Vingts Ans », qui permit aux Provinces du Nord (les Pays-Bas actuels) d’accéder à l’indépendance en 1648, avec les traités de Westphalie.

Il ne faut ainsi jamais oublier que les Néerlandais d’aujourd’hui – même ramollis et manipulés par l’oligarchie euro-atlantiste et les grands médias contemporains – sont les descendants directs de ce petit peuple qui lutta avec un courage inouï, pendant huit décennies, pour se libérer de la tutelle espagnole et conquérir sa liberté et sa souveraineté.

Les ultra-européistes, qui ignorent ou méprisent l’histoire des peuples d’Europe, ont décidément bien du souci à se faire….

François ASSELINEAU
17 avril 2016