Source : China Daily :
- Selon M. Dong Manyuan, vice-président du “China Institute of International Studies”, le veto de la Chine n’a fait que suivre le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États qui est inscrit dans la Charte des Nations Unies. L’ONU n’a pas le droit de demander un changement de régime ou une intervention militaire dans un pays souverain.
- Toujours selon M. Dong Manyuan, le veto de la Chine vise à obtenir un règlement pacifique de la crise syrienne et d’empêcher qu’elle ne connaisse une escalade. Si le veto avait été avalisé par le Conseil de Sécurité et que le président Assad avait refusé de quitter le pouvoir, la Syrie serait devenue une nouvelle Libye dans les deux mois.
- Selon M. Li Baodong, ambassadeur de la République Populaire de Chine aux Nations-Unies, « faire le forcing sur un vote lorsque toutes les parties restent sérieusement divisées sur la question, cela n’aide pas à maintenir l’unité et l’autorité du Conseil de Sécurité, ni à aider à résoudre correctement le problème. C’est dans ce contexte que la Chine a voté contre la résolution. »
- Toujours selon M. Li, la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie doit être pleinement respectée.
- Le quotidien officieux chinois fait remarquer que, selon l’ONU, le bilan des morts en Syrie s’élève à plus de 5 400 morts, parmi lesquels le gouvernement syrien souligne que plus de 2 000 morts concernent les forces armées régulières et les personnels des services de sécurité.
- Selon M. Dong Manyuan, vice-président du China Institute of International Studies, « la Chine a maintenu que la crise syrienne devrait être résolue dans le cadre de la Ligue Arabe, mais cette Ligue est elle-même divisée. Certains de ses membres comme l’Égypte, l’Irak, le Liban et l’Algérie n’étaient pas d’accord avec le projet de résolution. » [Notons au passage que ce point a été passé sous silence dans les médias français]
- Selon M. An Huihou, ancien ambassadeur chinois en Algérie, Tunisie, Liban et Égypte, « les efforts du gouvernement syrien pour établir le dialogue ont été entravés par l’Ouest qui exige l’effondrement du régime actuel. Si le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures est violé, c’est le principe même de la souveraineté nationale qui sera mis en cause pour tous les États de taille moyenne ou petite. [Or] tout pays a droit à décider de son propre type de développement et de ses propres méthodes de gouvernement. »
- M. An Huihou ajoute qu’« aucun consensus n’a été trouvé parmi les partis d’opposition à l’intérieur comme à l’extérieur de la Syrie, ce qui renforce la difficulté à établir un dialogue entre le gouvernement de Damas et l’opposition. Le veto chinois a été utilisé pour éviter l’escalade du conflit et empêcher une guerre civile. »
CONCLUSION
La prétendue “communauté internationale” dont parlent les responsables politiques et les grands médias est très minoritaire dans le monde puisqu’elle regroupe l’Amérique du Nord, l’Union européenne, l’Australie et la Nouvelle Zélande (soit 15 % de la population mondiale).
Les grands médias français et occidentaux ne donnent jamais la justification des positions autres que celles de la prétendue “communauté internationale”. Dans le cas d’espèce, les grands médias français passent sous silence la position de la Chine (20 % de la population mondiale), de l’Inde (17 %), de la Russie, de l’Égypte, de l’Algérie, de l’Irak, de l’Iran, du Venezuela, etc.
Prendre connaissance du point de vue des autres est donc capital pour rechercher la paix dans le monde. Force est de constater que le veto de la Chine à la résolution sur la Syrie reposent sur des arguments fondés sur le droit international, la Charte de l’ONU et le respect de la souveraineté des États grands et petits.