Ceci est un gag, à au moins trois égards.
1) D’un point de vue juridique
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L’euro a été créé par le traité de Maastricht, repris dans les traités ultérieurs et donc dans le traité de Lisbonne.
L’article 50 expose la façon dont un État doit s’y prendre pour sortir de l’Union européenne ET DONC des traités européens.
L’esprit et la lettre de l’article 50 posent de façon explicite l’identité entre les deux, comme le révèle la formulation de l’alinéa 3 de cet article 50 :
« 3. Les TRAITÉS CESSENT D’ÊTRE APPLICABLES À L’ÉTAT CONCERNÉ à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai. »
Si les traits cessent d’être applicables, comment pourrait-on continuer à en appliquer une clause essentielle, qui est justement l’appartenance à l’euro ???
2) D’un point de vue politique
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Comment les autres États membres de l’UE, où des parties de plus en plus majoritaires de l’opinion sont pour une sortie de l’euro ou de l’UE, pourraient-ils politiquement empêcher la France de sortir de l’euro si le peuple français lui en a donné mandat de façon juridiquement parfaite, à savoir par la mise en application de l’artilce 50 ?
3) D’un point de vue économique et financier
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Pour la planète financière, rien n’est pire que l’incertitude. Les marchés financiers et tous les grands opérateurs ne se battront certainement pas pour retarder la mise en œuvre d’une décision de sortir de l’euro, une fois que celle-ci aura été prise par une peuple souverain, car cela n’aurait pour effet que d’entretenir la crise et de plonger l’ensemble de l’Europe dans le chaos.
CONCLUSION
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Le journal Les Échos est la propriété du Groupe LVMH de M. Bernard Arnault. Faut-il s’étonner qu’il ne donne la parole qu’à des porte-parole de l’européisme, dont le but est de faire peur et de clore au plus vite toute discussion approfondie.
On remarquera néanmoins que, pour la première fois, un très grand journal commence à parler de l’article 50.
Quel meilleur hommage du vice à la vertu pouvait-on adresser à la clairvoyance des analyses de l’UPR ?