George Soros retourne sa veste sur l’euro
Au début de la crise de l’euro, en 2011, George Soros affirmait que « la rupture de la zone euro rupture était inconcevable ».
Maintenant, changement à 180°.
Cet homme qui est considéré comme l’un des gourous des marchés mondiaux, rallie à son tour l’opinion que je défends personnellement depuis la création de l’UPR voici 5 ans….
Et pendant ce temps-là :
1°)- MM. Sarkozy et Hollande se chamaillent puérilement sur leur volonté de modifier les traités européens pour fixer à la BCE un rôle dans la croissance des économies.
Leur bataille de chiffonniers est on ne peut plus absurde puisque :
– d’une part, ils n’obtiendront jamais une unanimité des États de l’UE pour modifier de façon substantielle les traités : la seule possibilité éventuelle qu’ils pourraient arracher de haute lutte serait une phrase passe-partout et sans aucune conséquence concrète, du style “la BCE veillera aussi à favoriser la croissance”…
– d’autre part, ils ne comprennent décidément rien aux problèmes économiques et monétaires de fond que pose l’existence même d’une monnaie économique commune à 17 peuples et 17 économies totalement différents.
2°) L’inénarrable M. Bayrou parcourt quant à lui la France pour expliquer aux Français que l’euro n’est pour rien du tout dans les problèmes de la France, que ce sont les Français qui ont gravement péché, et qu’il va falloir qu’ils en bavent encore et toujours plus .
3°)- M. Mélenchon, pour sa part, traite de pétainistes (« maréchalistes ») ceux qui veulent sortir de l’euro et arrête là tout débat.
Il est vrai qu’il s’apprête à appeler à voter Hollande pour le second tour. Il doit on veiller à ne pas rater le “double salto arrière” qu’il va effectuer sous nos yeux, dans les deux semaines qui viennent, pour appeler ses électeurs à voter pour le candidat sélectionné par les marchés pour « tromper le peuple » (cf. mon article d’hier sur ce sujet).
En attendant, il serait intéressant de demander à M. Mélenchon si le changement d’avis de George Soros, venant après les prophéties des Prix Nobel d’Economie Paul Krugman et Joseph Stiglitz sur l’inéluctable destruction de l’euro, est aussi une marque de pétainisme.
4°)- Quant à cette pauvre Mme Le Pen, dont toute la pensée politique se résume à faire son beurre des motifs de scandale dans l’actualité, elle a cru bon d’abandonner l’idée de sortir de l’euro voici quelques jours, pour la simple raison que les médias disaient que la crise était réglée…!
Nul doute que, si la crise de l’euro rebondit, Mme Le Pen changera dare-dare pour la 68ème fois son discours sur l’euro, en nous expliquant avec sa gouaille et son culot habituels qu’elle est « la seule à avoir toujours voulu sortir de l’euro ».
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On ne peut décidément qu’être saisi d’indignation devant l’écrasante médiocrité des candidats à l’élection présidentielle : la vérité est qu’il n’y en a aucun qui ait l’étoffe d’un chef d’État.
C’est la raison fondamentale pour laquelle j’appelle – et tous les membres du Bureau national de l’UPR avec moi – à l’abstention dimanche prochain.
Et je donne rendez-vous à tous ceux qui peuvent venir à la réunion publique que j’organise sur ce sujet, mercredi prochain, 18 avril, à partir de 18H00 au 74 avenue Philippe Auguste – 75011 Paris.