Au sujet de Jean-Pierre Jouyet, qui appelle à placer la Grèce sous le commandement des banques

Je rappelle au passage que je connais bien Jean-Pierre Jouyet.
Il était le chef du service de l’Inspection Générale des Finances – donc mon supérieur administratif direct – lorsque j’ai été mis au placard par le ministre, parce que j’avais annoncé dès 2004 l’explosion de l’euro. Loin de me défendre par « esprit de corps », M. Jouyet n’a pas levé le petit doigt et a laissé faire.

Je rappelle que ce grand démocrate de M. Jouyet est un « homme de gauche » :

– il a été chef adjoint du cabinet de Jacques Delors, président de la Commission européenne, puis chef de cabinet de 1994 à 1995.

– en 1997, il a été directeur adjoint de cabinet de Lionel Jospin, Premier ministre, et cela jusqu’en 2000. À ce titre, il a très largement contribué à la préparation de l’entrée de la France dans la zone euro.

– en 2000, il a été directeur du Trésor au ministère des finances, et cela pendant 4 ans. Là aussi, il a joué un rôle décisif dans la mise en place de l’euro.

– en 2004, Nicolas Sarkozy, nouveau ministre de l’Économie et des Finances, l’a très aimablement nommé « ambassadeur chargé des questions économiques internationales ».

– brièvement président de Barclays France en 2005, il a ensuite été nommé par Jacques Chirac chef du Service de l’Inspection générale des finances, poste qu’il a occupé jusqu’en 2007 et au cours duquel il a donc contribué à briser ma propre carrière.

– président « d’honneur » du club Témoin, où il avait succédé à François Hollande, depuis 1999 et président du club Démocratie en 2000, il a été l’un des initiateurs et signataires d’un Appel à une alliance PS-UDF pendant la campagne présidentielle de 2007 pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.

– cela ne l’a nullement empêché, le 18 mai 2007, d’être nommé au gouvernement par Nicolas Sarkozy : il est devenu secrétaire d’État chargé des affaires européennes auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, dans le gouvernement de François Fillon.

– il a enfin été nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) le 14 novembre 2008.

Voilà donc le curriculum vitae de cet « homme de gauche » qui appelle maintenant à retirer aux Grecs tout reste de souveraineté nationale et à placer la Grèce sous le commandement des banques.