L’euro est voué à exploser comme toutes les monnaies plurinationales du monde dans l’histoire.
La zone euro n’est pas ce que les économistes appellent une « zone monétaire optimale ».
En effet, pour que l’euro fonctionne, il faudrait au choix deux conditions insolubles :
- Que les Grecs, les Allemands, les Espagnols ou les Français aient jusqu’à la fin des temps la même évolution de productivité et la même inflation. En d’autres termes, il faudrait que les Grecs se transforment en Allemands…
- Que l’Allemagne accepte de verser 8 % à 10 % de son PIB vers les pays du sud de l’Europe, soit entre 220 et 232 milliards d’euros par an. Cela n’arrivera jamais car politiquement les Allemands ne voudront pas payer et économiquement ce serait un suicide. Rappelons en effet que les réparations de guerre exigées à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale dans le cadre du traité de Versailles représentaient 2,4 % de son PIB d’après l’historien Niall Ferguson.
L’euro est d’autant voué à l’explosion que ce n’est pas une monnaie unique mais une monnaie commune avec une parité de 1 pour 1 fixée jusqu’à la fin des temps. Pour chaque euro émis, il ne s’agit pas d’une créance sur la BCE mais sur les Banques centrales nationales.
Il en résulte que cela est très facilement réversible et qu’il n’est pas la même chose d’avoir un euro créance sur la Banque centrale de Grèce que d’avoir un euro créance sur la Banque centrale d’Allemagne.
À ce titre, des déséquilibres énormes se sont créés entre les pays, et l’Allemagne accumule des créances « pourries » sur les Banques centrales des pays du Sud, ce qui fragilise le bilan de sa propre banque centrale et donc de sa monnaie. Or tout le monde connaît le vaste consensus national allemand autour de la valeur de la monnaie.
C’est pourquoi les Allemands sont très sceptiques sur l’avenir de l’euro.
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