Les enseignements du très important discours de Vladimir Poutine à Sotchi
Le président russe Vladimir Poutine a participé, le 24 octobre dernier, à la XIème réunion annuelle du Club Valdai, qui se tenait dans la station balnéaire de Sotchi, au bord de la Mer Noire, dans les locaux prévus pour le G8 annulé en juin dernier.
Le Club de discussion Valdaï a été créé en 2004 et a été ainsi dénommé parce que sa première session s’est tenue au bord du lac Valdaï, près de la ville de Novgorod.
L’objectif affiché de ce club est de promouvoir le dialogue entre l’élite intellectuelle russe et internationale, et de faire une analyse scientifique indépendante, impartiale des événements politiques, économiques et sociaux en Russie et dans le reste du monde. L’objectif implicite est de concurrencer les Forums de discussion internationaux organisés par les Occidentaux sous la houlette de Washington (du type Forum de Davos ou Commission Trilatérale), afin de fournir d’autres analyses et une autre vision du monde que celle développée par les élites euro-atlantistes.
Plus de 800 représentants de la communauté scientifique internationale de près de 50 pays ont pris part aux travaux du club depuis sa création. Cette année, 108 experts, historiens et analystes politiques originaires de 25 pays, dont 62 participants étrangers, ont pris part aux travaux de la XIe session annuelle.
Au cours de cette dernière session, le chef d’État russe a prononcé un discours, qui n’a malheureusement fait l’objet d’aucune couverture par les grands médias de notre pays. Il connaît en revanche une diffusion croissante sur les agences d’information russes et les sites alternatifs d’Internet, ce qui est parfaitement justifié compte tenu de sa très grande importance politique et géopolitique. La lecture de ce discours m’a paru très instructif à un double titre :
- d’une part par la liberté de ton et d’esprit dont il témoigne, ainsi que par le souci de la vérité et de la préservation de la paix et de la civilisation qu’il dégage.
- d’autre part, – on m’excusera de le souligner -, par la remarquable convergence, pour ne pas dire l’identité de points de vue, qui apparaît entre le contenu de ce discours du président russe et les analyses de l’UPR.
Pour illustrer ce point, j’ai rassemblé ci-après les extraits du discours de Vladimir Poutine qui me semblent les plus importants, je les ai reclassés en quelques grands thèmes, et j’ai ajouté en regard un commentaire rappelant les analyses de l’UPR.
Pour que le lecteur comprenne bien ce qui suit, je précise que les titres sont de moi, les phrases en-dessous sont des extraits de la traduction française du discours du président russe, et les commentaires comparatifs avec les analyses de l’UPR sont en italiques. (Nota Les lecteurs intéressés par lire la traduction en français de l’intégralité du discours peuvent la trouver sur la site de La Voix de la Russie).
Comparaison du discours de Vladimir Poutine et des analyses de l’UPR
- La franchise, l’honnêteté et le souci de la vérité
Vladimir Poutine (VP) : « Certains de mes propos pourront sembler un peu trop rudes, mais si nous ne parlons pas directement et honnêtement de ce que nous pensons vraiment, alors il est absolument inutile de tenir de telles réunions.»
Commentaire – la franchise, l’honnêteté et le souci de la vérité font partie des valeurs éthiques de l’UPR depuis sa création.
- La responsabilité écrasante des États-Unis dans l’actuel désordre mondial
VP : « Mais les États-Unis, s’étant eux-mêmes déclarés vainqueurs de la Guerre Froide, n’en voyaient pas le besoin. Au lieu d’établir un nouvel équilibre des forces, essentiel pour maintenir l’ordre et la stabilité, ils ont pris des mesures qui ont jeté le système dans un déséquilibre marqué et profond. […] Cette période de domination unipolaire a démontré de manière convaincante que le fait d’avoir un seul centre de pouvoir ne rend pas les processus mondiaux plus faciles à gérer. »
Commentaire – Cette analyse est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR : il suffit de se reporter à notre Charte fondatrice.
La dénonciation du rôle de Washington dans le désordre mondial, et dans la prétendue « construction européenne », valent à notre mouvement d’être régulièrement taxé “d’anti-américanisme primaire” (cf. par exemple Léa Salamé dans l’émission “On n’est pas couché” du 20 septembre 2014). Nous avons répondu de nombreuses fois à cette accusation, notamment.
- La dangerosité d’un non-respect du droit international
VP : « Le droit international a maintes fois été forcé de battre en retraite, encore et encore, par l’assaut impitoyable du nihilisme légal. L’objectivité et la justice ont été sacrifiées sur l’autel de l’opportunisme politique. Des interprétations arbitraires et des évaluations biaisées ont remplacé les normes juridiques.
[…] Qu’est-ce que l’avenir nous réserve donc, si nous choisissons de ne pas respecter les règles ? »
Commentaire – Cette analyse est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR puisque notre mouvement a pour ligne directrice de respecter le droit en toutes circonstances, et tout spécialement le droit international d’une part, le droit constitutionnel d’autre part. C’est notamment la raison pour laquelle nous insistons tellement sur le respect de l’article 50 du traité de l’Union européenne, qui est la seule voie juridique possible de sortir de l’Union européenne et de l’euro.
C’est toujours à la lumière du respect scrupuleux du droit international – et de la dénonciation du “2 poids 2 mesures” des Occidentaux – que nous analysons les conflits en Ukraine, ou au Moyen Orient par exemple. (cf. notamment : https://www.upr.fr/communiques-de-presse/gaza-absence-sanctions-contre-israel)
C’est également au regard du droit constitutionnel que nous examinons la dictature européiste qui s’est mise en place. (Cf. notamment https://www.upr.fr/conferences/ou-est-passee-la-republique-francaise )
- Le lavage de cerveau des médias de masse occidentaux
VP : « Dans le même temps, l’emprise complète sur les médias de masse mondiaux ont rendu possible, quand on le désirait, de présenter le blanc comme noir et le noir comme blanc.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple : la conférence sur “Qui gouverne la France ?” : à partir de 45’50” ou la conférence sur “La tromperie universelle comme mode de gouvernement“
- La prétention mensongère de Washington et de ses vassaux à représenter à eux seuls la « communauté internationale »
VP : « Dans une situation où vous aviez la domination d’un pays et de ses alliés, ou plutôt de ses satellites, la recherche de solutions globales s’est souvent transformée en une tentative d’imposer ses propres recettes universelles. Les ambitions de ce groupe sont devenues si grandes qu’ils ont commencé à présenter les politiques qu’ils concoctaient dans leurs corridors du pouvoir comme le point de vue de l’ensemble de la communauté internationale. Mais ce n’est pas le cas.»
Commentaire – La dénonciation de ce mensonge sur “la communauté internationale” est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple la conférence “10 raisons de sortir de l’UE” : à partir de 8’14”
- La guerre des États-Unis contre la souveraineté nationale des autres peuples du monde
VP : « La notion même de « souveraineté nationale » est devenue une valeur relative pour la plupart des pays. En essence, ce qui était proposé était cette formule : plus la loyauté de tel ou tel régime en place envers le seul centre de pouvoir dans le monde est grande, plus grande sera sa légitimité.
[…]
Les mesures prises contre ceux qui refusent de se soumettre sont bien connues et ont été essayées et testées de nombreuses fois. Elles comprennent l’usage de la force, la pression économique et la propagande, l’ingérence dans les affaires intérieures, et les appels à une sorte de légitimité « supra-légale » lorsqu’ils ont besoin de justifier une intervention illégale dans tel ou tel conflit ou de renverser des régimes qui dérangent. Dernièrement, nous avons de plus en plus de preuves que le chantage pur et simple a également été utilisé en ce qui concerne un certain nombre de dirigeants.»
Commentaire – Cette analyse est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR : il suffit de se reporter à notre Charte fondatrice, mais aussi à de nombreuses conférences, et notamment à “l’Histoire de France“, en particulier à partir de 3h00′ 30”
- La menace des écoutes et de l’idéologie sécuritaire
VP : « Ce n’est pas pour rien que « Big Brother » dépense des milliards de dollars pour tenir sous surveillance le monde entier, y compris ses propres alliés les plus proches.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple la conférence sur “l’Europe sécuritaire“.
- La destruction d’États souverains et stables au profit des néo-fascistes et des islamistes radicaux
VP : « Un diktat unilatéral et le fait d’imposer ses propres modèles aux autres produisent le résultat inverse. Au lieu de régler les conflits, cela conduit à leur escalade ; à la place d’États souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos ; et à la place de la démocratie, il y a un soutien pour un public très douteux allant de néo-fascistes avoués à des islamistes radicaux.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=-QvIUGKMuO4 à partir de 11’00”
- Le coup d’État opéré par Washington en Ukraine
VP : « Au lieu du dialogue global mais – je le souligne – civilisé que nous proposions, ils en sont venus à un renversement de gouvernement ; ils ont plongé le pays dans le chaos, dans l’effondrement économique et social, dans une guerre civile avec des pertes considérables.
Pourquoi ? Quand je demande à mes collègues pourquoi, ils n’ont plus de réponse ; personne ne dit rien. C’est tout. Tout le monde est désemparé, disant que ça c’est juste passé comme ça. Ces actions n’auraient pas dû être encouragées – cela ne pouvait pas fonctionner. Après tout (je me suis déjà exprimé à ce sujet), l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait tout signé, il était d’accord avec tout. Pourquoi ont-ils fait ça ? Dans quel but ? Est-ce là une manière civilisée de résoudre les problèmes ? Apparemment, ceux qui fomentent constamment de nouvelles « révolutions colorées » se considèrent comme de « brillants artistes » et ne peuvent tout simplement pas s’arrêter.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=ev99TZWqX9Y
- La volonté délibérée de Washington de fragmenter les États
VP : « Aujourd’hui, nous assistons à de nouveaux efforts pour fragmenter le monde, dessiner de nouvelles lignes de clivage, réunir des coalitions qui ne sont pas façonnées pour quelque chose mais dirigées contre quelqu’un, qui que ce soit, pour créer l’image d’un ennemi
Ce fut d’abord l’opération militaire en Irak, puis en Libye, qui a été poussée au bord du gouffre. Pourquoi la Libye a-t-elle été réduite à cette situation ? Aujourd’hui, c’est un pays en danger de démantèlement et qui est devenu un terrain d’entraînement pour les terroristes.
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple la conférence sur “les Euro-régions” : en particulier à partir de 56’56’‘.
- L’origine occidentale de l’argent, des armes et des experts du prétendu « État islamique »
VP : « Seule la détermination et la sagesse de la direction égyptienne actuelle a sauvé ce pays arabe clé du chaos et de l’emprise des terroristes. En Syrie, comme par le passé, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à financer et armer directement les rebelles et leur ont permis de remplir leurs rangs de mercenaires provenant de divers pays. Permettez-moi de vous demander où ces rebelles obtiennent leur argent, leurs armes et leurs spécialistes militaires ? D’où tout cela vient-il ? Comment l’État Islamique notoire a-t-il réussi à devenir un groupe aussi puissant, de fait une véritable force armée ?»
Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple mon échange avec Léa Salamé dans l’émission “On n’est pas couché” de Laurent Ruquier du 20 septembre 2014, où je lui ai demandé qui finançait le prétendu « État islamique ».
- La condamnation des mouvements nationalistes et du fanatisme religieux
VP : « Au contraire, ce type de construction instable a montré son incapacité à lutter contre les menaces réelles telles que les conflits régionaux, le terrorisme, le trafic de drogue, le fanatisme religieux, le chauvinisme et le néo-nazisme. Dans le même temps, il a ouvert une large voie aux fiertés nationales exacerbées, à la manipulation de l’opinion publique et à la brutalisation et à l’oppression des faibles par les forts.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Nous insistons beaucoup sur la différence entre l’amour normal de son pays et sa version agressive et pathologique que constitue le nationalisme (ou le “chauvinisme” comme disent les Russes). L’UPR dénonce le nationalisme et l’extrême-droite et nous rappelle sans cesse cette parole de Charles de Gaulle : les patriotes (ou “nationaux”) sont des gens qui aiment leur pays, les nationalistes sont des gens qui détestent les pays des autres.
Nous avons insisté sur cette distinction fondamentale dès notre Charte fondatrice du 25 mars 2007, dans la conclusion : L’UPR procède à la distinction fondamentale entre la nation et le patriotisme d’un côté, le nationalisme de l’autre. Reprenant à son compte la fameuse parole de Jaurès qui déclarait que « la patrie est le seul bien de ceux qui n’ont rien », l’UPR insiste sur le fait que la patrie et la nation sont les seules instances où peuvent s’exercer réellement la démocratie et la solidarité entre les générations et les catégories sociales. Reprenant aussi à son compte la phrase de Charles de Gaulle qui expliquait à Alain Peyrefitte que « nous ne sommes pas des nationalistes, nous sommes des nationaux », l’UPR insiste sur le fait que la plupart des conflits ne sont pas nés des nations, mais de la volonté d’une d’entre elles de déborder de son cadre national pour devenir un empire et forcer les autres nations vassalisées à adopter ses valeurs.Proclamant son amour de la patrie et son rejet de tout nationalisme, l’UPR refuse évidemment tout extrémisme, tout racisme et tout communautarisme, et proclame son attachement à la laïcité et à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée Générale des Nations-Unies le 10 décembre 1948. (cf. https://www.upr.fr/charte-fondatrice )
- Le rôle-clé du dollar dans la puissance américaine
VP : « Après tout, la prospérité des États-Unis repose en grande partie sur la confiance des investisseurs et des détenteurs étrangers de dollars et de valeurs mobilières étasuniennes. Cette confiance est clairement mise à mal et des signes de désillusion quant aux fruits de la mondialisation sont maintenant visibles dans de nombreux pays.
[…]
Nous voyons déjà que de plus en plus de pays cherchent des moyens de devenir moins dépendants du dollar et mettent en place des systèmes financiers, de paiement et des monnaies de réserve alternatifs. Je pense que nos amis américains sont tout simplement en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. On ne peut pas mélanger la politique et l’économie, mais c’est ce qui se passe maintenant.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. la conférence “10 raisons pour sortir de l’Union européenne” https://www.youtube.com/watch?v=ycfOvIZC3Rc, à partir de 2h 28′ 09”
- Le déclin irrésistible de la puissance américaine
VP : « Les tendances démographiques, économiques et culturelles actuelles suggèrent que la dépendance à une seule superpuissance va objectivement diminuer.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. la conférence “La puissance américaine est-elle sur le déclin ?” – non encore disponible en captation vidéo mais déjà présentée publiquement plusieurs fois. https://www.facebook.com/notes/fran%C3%A7ois-asselineau-union-populaire-r%C3%A9publicaine/une-nouvelle-conf%C3%A9rence-de-fran%C3%A7ois-asselineau-%C3%A0-bondy-le-27-septembre-lhyperpui/10151597745707038
- La nocivité du « monde multipolaire »
VP : « La formation d’un soi-disant monde polycentrique (je voudrais également attirer l’attention sur cela, chers collègues), en soi et d’elle-même, n’améliore pas la stabilité ; de fait, il est plus probable que ce soit l’inverse.
[…]
Nous avons un agenda pacifique et positif, tourné vers l’intégration. Nous travaillons activement avec nos collègues de l’Union économique eurasienne, de l’Organisation de coopération de Shanghai, du BRICS et avec d’autres partenaires. Ce programme vise à renforcer les liens entre les gouvernements, pas à les fragiliser. Nous ne prévoyons pas de façonner des blocs ou de participer à un échange de coups.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=-QvIUGKMuO4 à partir de 10’30”
- La dangerosité de la théorie du « choc des civilisations »
VP : « La prochaine menace évidente est l’escalade plus avant de conflits ethniques, religieux et sociaux. De tels conflits sont dangereux non seulement en tant que tels, mais aussi parce qu’ils créent des zones d’anarchie, d’absence totale de lois et de chaos autour d’eux, des lieux qui sont commodes pour les terroristes et les criminels, et où la piraterie, le trafic d’êtres humains et le trafic de drogue sont florissants.
D’ailleurs, nos collègues ont alors essayé de contrôler plus ou moins ces processus, d’exploiter les conflits régionaux et de concevoir des « révolutions colorées » en fonction de leurs intérêts, mais le génie s’est échappé de la lampe. Il semble que les pères de la théorie du chaos contrôlé eux-mêmes ne sachent plus quoi en faire ; il y a confusion dans leurs rangs.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple la conférence “Qui gouverne la France et l’Europe ?” : https://www.youtube.com/watch?v=90cbjV9IqC8, à partir de 18’42”
- L’indispensable préservation des souverainetés nationales pour maintenir la stabilité du monde
VP : « Dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité du droit international, nous devons résoudre le dilemme entre les actions de la communauté internationale visant à assurer la sécurité et les droits de l’homme, et le principe de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État, quel qu’il soit.
Ces collisions mêmes conduisent de plus en plus à une interférence extérieure arbitraire dans des processus internes complexes, et encore et encore, ils provoquent des conflits dangereux entre les principaux acteurs mondiaux. La question de la préservation de la souveraineté devient presque primordiale dans le maintien et le renforcement de la stabilité mondiale.
[…]
Tout en respectant les intérêts des autres, nous voulons simplement que nos propres intérêts soient pris en compte et que notre position soit respectée. »
Commentaire – Ce développement est évidemment en phase avec les analyses de l’UPR, puisque c’est l’objet même de la création de notre parti. Cf. notre Charte fondatrice : https://www.upr.fr/charte-fondatrice
- Le rôle indispensable de l’ONU
VP : « Oui, un grand nombre des mécanismes actuels visant à assurer l’ordre mondial ont été créés il y a très longtemps, y compris et surtout dans la période suivant immédiatement la Seconde Guerre mondiale. Permettez-moi de souligner que la solidité du système créé à l’époque reposait non seulement sur l’équilibre des forces et les droits des pays vainqueurs, mais aussi sur le fait que les « pères fondateurs » de ce système se respectaient mutuellement, n’essayaient pas de mettre la pression sur les autres, mais tentaient de parvenir à des accords.
L’essentiel est que ce système doit se développer, et malgré ses diverses lacunes, il doit au moins être capable de maintenir les problèmes mondiaux actuels dans certaines limites et de réguler l’intensité de la concurrence naturelle entre les nations.
[…]
Je suis certain qu’avec une volonté réelle, nous pouvons restaurer l’efficacité du système international et des institutions régionales. Nous n’avons même pas besoin de reconstruire quelque chose de nouveau, à partir de zéro ; ce n’est pas une « terre vierge », d’autant plus que les institutions créées après la Seconde Guerre mondiale sont relativement universelles et peuvent être dotées d’un contenu moderne et adéquat pour gérer la situation actuelle.
Cela est vrai quant à l’amélioration du travail de l’ONU, dont le rôle central est irremplaçable, ainsi que celui de l’OSCE, qui, durant 40 ans, a démontré qu’elle était un mécanisme nécessaire pour assurer la sécurité et la coopération dans la région euro-atlantique.»
Commentaire – Ce développement est parfaitement en phase avec les analyses de l’UPR. Cf. par exemple https://www.youtube.com/watch?v=-QvIUGKMuO4 à partir de 10’30”
Conclusion
En conclusion, je crois utile de souligner que la comparaison à laquelle je viens de procéder ne signifie évidemment pas que notre mouvement apporterait un soutien sans faille et inconditionnel à Vladimir Poutine.
La vocation de la France est d’être un pays libre et indépendant, et de n’être subordonnée à aucun État étranger, quel qu’il soit. La Russie a ses valeurs, son type de société et ses intérêts, qu’elle défend légitimement. De même que la France a ses valeurs, son type de société et ses intérêts, qui ne sont pas forcément les mêmes que ceux de la Russie, et que, malheureusement, ses élites ne défendent plus.
Il n’en demeure pas moins qu’il y a une très grande convergence de vues entre les analyses de l’UPR et celles de l’actuel président russe – qui aime d’ailleurs à dire toute l’admiration qu’il porte aux analyses de Charles de Gaulle.
Cette convergence de vues se retrouve aussi dans la hiérarchie des priorités et dans le discernement des menaces. Pas plus que l’UPR, le président Poutine ne pratique la politique du bouc émissaire : il ne rend pas la religion musulmane, ni le sionisme, ni le capitalisme, ni Bilderberg, ni les Illuminati, ni les chemtrails, etc. etc. responsables de tous les maux de la planète, non plus d’ailleurs que le peuple américain. En revanche, il montre le peu de cas qu’il fait de l’Union européenne (qu’il ne cite qu’une seule fois dans son discours), et laisse transparaître à plusieurs reprises qu’il n’y voit qu’un groupe de pays ayant perdu toute politique indépendante et toute dignité, à la simple remorque de leur mentor d’outre-Atlantique.
Comme celle de l’UPR, l’analyse de Vladimir Poutine est, dans la forme comme dans le fond, éminemment respectable et pacifique. Elle vise au respect de tous les peuples du monde, et à des rapports pacifiés et civilisés au sein de l’humanité. Il veut contribuer à l’élaboration d’un modus vivendi entre toutes les nations du monde, quels que soient leurs civilisations et leur type de société et de gouvernement.
Et il parvient, comme l’UPR, à la conclusion que seuls la reviviscence de l’ONU et le respect des souverainetés nationales dans le cadre du droit international peuvent empêcher la planète de foncer vers le gouffre, et permettre de bâtir un XXIe siècle pacifique.
Que cela plaise ou pas, force est de reconnaître que Vladimir Poutine est un homme d’État réfléchi et responsable et que la comparaison avec les dirigeants français, à la botte de Washington, est accablante pour ces derniers et tragique pour notre pays.
François Asselineau
30 octobre 2014