François Hollande laisse à Jean-Marc Ayrault le soin d’annoncer que les euro-bonds, c’était du pipeau
Rappelons-nous : voici encore deux mois, …le candidat socialiste à l’Élysée avait les “euro-bonds” plein la bouche. Il expliquait sans rire sur tous les grands médias que c’était le “Sésame” avec lequel il allait régler le problème de l’euro, de la croissance, du chômage, et l’on en passe.
L’UNE DES PRINCIPALES PROMESSES ÉLECTORALES DE FRANÇOIS HOLLANDE (LES EURO-BONDS) ÉTAIT ABSURDE
C’était l’une des mesures phares de son programme présidentiel en matière économique. Tous les militants du PS reprenaient en chœur le même slogan sans avoir la moindre idée de ce qui se cachait derrière. Mieux encore, ils nous assuraient que l’on allait voir ce que l’on allait voir et que François Hollande serait inflexible face à Mme Merkel pour imposer ces fameux “euro-bonds”…
Bien entendu, les médias, toujours prêts à relayer n’importe quelle absurdité pour enfumer les Français dès lors qu’il s’agit de conforter la propagande européiste, n’avaient rien trouvé à redire. Pas la moindre analyse critique sur cette idée “d’euro-bonds” ne fut portée à la connaissance du grand public.
Pour ma part, j’avais maintes fois expliqué que non seulement les euro-obligations seraient refusées mordicus par l’Allemagne, les Pays Bas, le Luxembourg et la Finlande, mais qu’il s’agissait de surcroît d’une crétinerie sans nom, qui coûterait des fortunes à la France sans aucun résultat.
Je renvoie ici, par exemple, à ma vidéo enregistrée le 4 juin dernier, voici 16 jours, où j’expliquais en détail les aspects absurdes et nocifs de toute cette affaire (c’est à partir de 20’09” avant la fin : http://www.dailymotion.com/video/xrfhv5_entrevue-de-francois-asselineau-du-04-juin-2012_news)
LE PREMIER MINISTRE FRANÇAIS INFORME LES ALLEMANDS AVANT LES FRANÇAIS QUE PARIS ABANDONNE LES EURO-BONDS
Eh bien, le gouvernement français vient tout juste de reconnaître que cette idée “d’euro-bonds” n’est pas viable et qu’il faut l’abandonner.
C’est Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, qui l’a annoncé ce 20 juin 2012. Il a d’ailleurs réservé la primeur de cet abandon spectaculaire à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, souci de préséance qui ravira certainement les citoyens français.
Naturellement, le Premier ministre tente piteusement de noyer le poisson. Il ne dit pas bille en tête que les promesses électorales de François Hollande servaient seulement à duper les électeurs français. Il y met les formes en affirmant : « il est vrai qu’une communautarisation des dettes exige nécessairement une plus forte intégration politique et nécessitera certainement plusieurs années… ».
Mais le fait est là : les “euro-bonds”, c’est déjà fini. Les électeurs français qui y avaient cru, et qui en avaient fait des arguments dans leurs débats familiaux, apprécieront.
CONCLUSION
C’est un détail mais qui en dit long : au lieu d’annoncer lui-même directement aux Français que l’une des mesures-phares de son programme présidentiel était déjà abandonnée, François Hollande a “courageusement” laissé ce soin à son Premier ministre. Lequel l’a annoncé d’ailleurs de façon chafouine, en s’adressant à un magazine allemand.
En agissant de la sorte, le président de la République adopte le comportement habituel et lâche de tous les politicards : celui qui consiste à se réserver l’annonce des bonnes nouvelles et à refiler l’annonce des mauvaises nouvelles à ses collaborateurs.
Cela signe tout une psychologie et démasque tout un personnage.
On me permettra de souligner ici que j’ai quant à moi un comportement exactement inverse, tant la lâcheté est une attitude qui m’est étrangère.
Par exemple, lorsque nous avons dû faire face à l’échec de notre recherche des 500 parrainages pour l’élection présidentielle, je n’ai pas piteusement demandé à l’un de mes principaux adjoints d’aller l’annoncer. Je l’ai annoncé moi-même, en revendiquant personnellement la responsabilité de cet échec, et en précisant sans mentir le nombre exact de nos parrainages (17) alors qu’il m’aurait été si simple de mentir comme les autres, en prétendant que j’en aurais obtenu 395 ou 432.
De la même façon, si j’avais été aujourd’hui à la place de François Hollande, je n’aurais pas refilé le bébé mort-né des “euro-bonds” au Premier ministre : j’aurais fait une allocution devant les Français pour leur annoncer que l’une des promesses essentielles de mon programme venait d’être abandonnée.
Mais il est vrai que je ne suis pas à la place de François Hollande.
À la différence du programme bidon de celui qui a été élu avec le soutien massif des médias, mon programme présidentiel ne proposait pas de créer des “euro-bonds”. Il ne comportait d’ailleurs que des mesures précises dont la mise en œuvre ne dépendait que des Français eux-mêmes.
La différence entre François Hollande et moi-même ne se limitent donc pas à une différence de comportement. Elle réside aussi dans le fait que mon programme était – et demeure – honnête, possible à mettre en œuvre par la France seule , approprié et fiable. Au contraire, le programme du candidat du PS se révèle déjà, moins de 2 mois après l’élection, comme ayant été un programme malhonnête, impossible à mettre en œuvre par la France seule, inapproprié et non fiable.
François Asselineau