Droit de réponse à Arrêt sur images – Calomnie, manipulation et amalgame : la réponse médiatique aux analyses de l’UPR
Ce texte est un droit de réponse de l’Union Populaire Républicaine à « l’enquête » de Laure Daussy « Mais qui est François Asselineau, le souverainiste sans page Wikipedia ? », publiée sur le site d’Arrêt sur images le 24 septembre 2014.
Irrités mais peu surpris, nous constatons que les médias dominants, au lieu de rendre compte loyalement et de débattre des analyses et propositions de l’UPR, ont choisi d’essayer de faire passer notre mouvement serein, rationnel et républicain pour une bande de conspirationnistes illuminés d’extrême droite. En quelque sorte, cela nous rassure ; c’est la preuve que nous sommes difficilement attaquables sur le fond.
En effet, nos adversaires n’ont rien de consistant à objecter à nos analyses précises et détaillées. Ils se rabattent donc sur la calomnie, en s’efforçant de nous discréditer en inventant de toutes pièces des éléments compromettants ou en faisant des interprétations biaisées.
Nous sommes surpris qu’Arrêt sur images participe à cette campagne de dénigrement ; nous pensions qu’ASI serait plus rigoureux et honnête. Corrigeons donc point par point les erreurs et les approximations de l’article qui nous a été consacré suite à la diffusion de l’interview de François Asselineau le 20 septembre 2014 dans l’émission de France 2 « On n’est pas couché » (il faut préciser au passage que cette interview a été expurgée au montage de nombreux passages importants ; au total les coupes concernent 19 minutes, plus de la moitié du temps de réponse de François Asselineau a disparu).
- Le parcours politique de François Asselineau
À chaque fois qu’il est question du passé de François Asselineau, les médias qui ont un a priori négatif sur l’UPR sélectionnent quelques éléments pour lui donner une image de « droitard pasquaïen ». Il suffit ici de renvoyer à deux textes publiés sur notre site Internet : la présentation du parcours de François Asselineau et une mise au point quant à ses liens avec Charles Pasqua. Après les avoir lus, on ne peut qu’être frappé par la malveillance de cette vision très orientée de la trajectoire politique du président de l’UPR. Les journalistes d’Arrêt sur images incriminent-ils François Hollande parce qu’il fut un très proche de François Mitterrand, titulaire de la francisque n° 2202 et protecteur de René Bousquet, l’auteur de la rafle du Vel d’Hiv’ ?
Ajoutons que des journalistes rigoureux devraient se poser la question suivante : si le président de l’UPR est censé être si à droite, pourquoi la majorité des adhérents de ce mouvement viennent-ils de la gauche ? Pourquoi d’ailleurs les journalistes refusent-ils de s’intéresser de façon approfondie à l’intégralité du programme de l’UPR et à la composition sociologique de ses adhérents ?
Quant à la mention du bref passage de M. Asselineau au RIF dirigé alors par Paul-Marie Coûteaux, elle est malhonnête car privée de précisions importantes : à l’époque, le RIF prétendait vouloir rassembler les souverainistes de droite et de gauche et M. Coûteaux n’avait aucun lien public avec le Front national. C’est plus tard qu’il s’est rapproché de l’extrême droite et de Marine Le Pen. Du reste, Paul-Marie Coûteaux étant l’un des cofondateurs d’Attac, pourquoi les journalistes d’ASI n’insinuent-ils pas que les responsables de l’association altermondialiste sont d’extrême droite ?
Quand on veut rendre compte honnêtement du parcours et de l’identité politiques de quelqu’un, il est essentiel d’être précis quant aux faits, notamment en ce qui concerne la chronologie.
Ajoutons que le ministère de l’Intérieur a classé les listes UPR aux dernières élections européennes en catégorie « listes divers » (LDIV), donc ni à droite ni à gauche. Il a par exemple classé les listes Nous Citoyens, Debout La République et Force Vie en « listes divers droite » (LDVD) et la liste Nouvelle Donne en « liste divers gauche » (LDVG). Il existe aussi des catégories « liste extrême gauche » (LEXG) et « liste extrême droite » (LEXD). Tout ceci peut être vérifié, département par département, dans les résultats publiés sur le site du ministère de l’Intérieur.
Ainsi, quel que soit l’angle par lequel on traite le sujet, affirmer ou insinuer que l’UPR et François Asselineau seraient d’extrême droite relève de l’erreur ou du mensonge.
- L’UPR et Wikipédia
L’anomalie que constitue l’absence de notices sur François Asselineau et l’UPR dans la version française de Wikipédia a été étudiée et commentée dans ce dossier très complet. Il y est notamment question de l’émission dans laquelle ASI a reçu Rémi Mathis (président de Wikimédia France) et Pierre-Carl Langlais (un des administrateurs de l’encyclopédie).
Nous finissons par trouver amusant d’avoir des notices dans une dizaine de langues sur Wikipédia mais aucune en français. Nous espérons que cette curiosité stimulera le goût de l’enquête des journalistes ; il y a peut-être quelque chose à creuser du côté du fonctionnement de Wikipédia.
Ajout de dernière minute : une notice de François Asselineau vient d’être d’être mise en ligne sur Wikipédia en français. Comme l’indique le titre du présent texte, c’est encore « calomnie, manipulation et amalgame ». Et de quelles sources s’inspire principalement cette notice ? De l’article mensonger et malveillant du « Plus » du Nouvel Observateur et… de celui d’Arrêt sur images.
- L’UPR sur Internet et les réseaux sociaux
L’article d’ASI fait une présentation lacunaire des données sur la présence de l’UPR sur Internet. En effet, pourquoi dire que le « compte Twitter [de François Asselineau] n’est pas particulièrement suivi, par rapport à d’autres politiques : 8200 followers » (nous avons rejoint Twitter tardivement) et par contre cacher le nombre élevé des « fans » de notre page Facebook : 30 000 ?
Et lorsqu’il est affirmé ensuite que le nombre de vues des vidéos de M. Asselineau n’est « pas extraordinaire au regard du succès que peuvent remporter certaines vidéos virales », il nous semble que la barre de l’absurdité est franchie. Comparons le nombre de vues de cette vidéo de la dernière conférence de presse de François Hollande avec ce montage d’images de chats faisant des choses amusantes ou avec ce clip de Lady Gaga. Faut-il ajouter quelque chose ? Oui, ceci : que l’on nous montre des vidéos de responsables politiques obtenant de meilleurs scores que celles de François Asselineau. Même sans tenir compte du volume d’exposition médiatique – très défavorable au président de l’UPR –, peu de dirigeants (aucun ?) de parti politique peuvent rivaliser. Même Marine Le Pen est à la peine malgré une couverture médiatique très généreuse. On vante pourtant les succès du FN sur Internet…
- Nos analyses sur les États-Unis
Dès que l’on critique la politique étrangère des États-Unis, les médias du système s’empressent de lancer l’accusation d’ « anti-américanisme primaire ». Avant de se pencher sur l’hypothétique validité de ce qualificatif en ce qui concerne l’UPR, suggérons que c’est plutôt le « pro-américanisme primaire » des grands médias français qui devrait être un sujet d’interrogation et d’indignation.
Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, par exemple dans ce texte, non, l’UPR ne fait pas d’ « anti-américanisme primaire ». Certes, nous critiquons fermement les agissements des États-Unis en matière de politique étrangère, de surveillance (cf. les révélations de WikiLeaks et d’Edward Snowden) et de guerre, mais nous n’avons rien contre le peuple américain, qui souffre lui aussi des décisions prises par ses gouvernants.
Les analyses que nous faisons sur le rôle très néfaste des États-Unis dans le monde sont partagées par de nombreux Américains, dont certains sont des intellectuels de premier plan. Lire par exemple De la guerre comme politique étrangère des États-Unis de Noam Chomsky, Les Guerres scélérates : les interventions de l’armée américaine et de la CIA depuis 1945 de William Blum ou L’Horreur impériale : les États-Unis et l’hégémonie mondiale de Michael Parenti. On peut aussi se référer aux critiques (souvent beaucoup plus radicales que les nôtres) exprimées par l’économiste et journaliste Paul Craig Roberts ; l’UPR a rendu compte de certains des articles de ce dissident qui fut secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration Reagan.
En ce qui concerne nos analyses sur le rôle des États-Unis dans la construction européenne, elles sont comme toujours étayées. Aussi nous attendons que nos contradicteurs démontrent l’inexactitude de ce qu’avance le journaliste britannique Ambrose Evans-Pritchard dans son article – basé sur des archives déclassifiées – publié dans le Daily Telegraph du 19 septembre 2000 (nous en avons proposé une traduction). Pareil pour l’enquête de Rémi Kauffer intitulée sobrement « La CIA finance la construction européenne » publiée dans le magazine Historia (n°675, mars 2003). De même pour notre dossier sur Robert Schuman ou celui-ci, montrant preuve à l’appui le soutien des États-Unis, dès les années 1960, à l’union monétaire européenne.
Au lieu d’accuser systématiquement d’ « anti-américanisme primaire » tous ceux qui critiquent l’impérialisme belliqueux des États-Unis, les journalistes devraient se documenter et enquêter sur ces sujets. Nous sommes ouverts au débat, s’ils ont des objections à formuler, nous sommes tout ouïe.
Quant à l’intervention militaire en cours contre l’État islamique, nous ne faisons que signaler que c’est l’Occident lui-même qui a permis l’émergence de cette force. En détruisant ou déstabilisant les États laïcs en Irak, Libye et Syrie, les États-Unis et leurs subordonnés européens ont ouvert un boulevard à des groupes djihadistes que les occidentaux utilisent sans aucune gêne quand ceux-ci servent ses intérêts géostratégiques (en Syrie aujourd’hui pour renverser le régime de Bashar al-Assad, en Afghanistan autrefois pour combattre l’URSS).
L’Occident-après-moi-le-déluge ayant un lourd passif de pompier-pyromane, il n’est pas interdit de s’interroger sur l’origine des financements de l’EI. À propos, l’Arabie Saoudite, allié protégé des États-Unis, a procédé selon le magazine britannique The Economist à 22 décapitations pour le seul mois d’août dernier (79 au cours de l’année 2013). L’UPR s’insurge contre le deux poids deux mesures permanent pratiqué par la prétendue « communauté internationale » et ses médias.
Quand les interventions militaires américaines causent des centaines de milliers de morts en Irak et en Afghanistan ou quand l’Arabie Saoudite décapite à tour de bras, ces victimes arabes disparaissent dans l’indifférence médiatique, leurs vies n’ayant manifestement pas la même valeur que celles des quelques malheureux occidentaux qui ont été assassinés récemment. Pour notre part, nous trouvons cette indignation sélective abjecte. Une vie est une vie, quelle que soit l’origine nationale ou la religion.
On cherche à discréditer l’UPR, à intimider les Français qui s’intéressent à nos idées, alors que les partis et les médias installés soutiennent la dangereuse politique des pays de l’OTAN vis-à-vis de la Russie et du monde arabo-musulman. Qui ouvre la boîte de Pandore ? Qui représente la plus grande menace pour la paix dans le monde ? C’est parce que l’UPR considère que la France devrait se désolidariser de cet Occident-là – États-Unis, Union européenne, OTAN – qu’elle est autant attaquée (ou ignorée).
Alors, où est « l’obsession du complot américain » dont parle l’article d’ASI ? Encore une fois, si nos analyses apparaissent erronées à quiconque, nous sommes toujours disposés à avoir un débat rationnel, y compris avec des obsédés de la soumission aux États-Unis…
- Nos analyses sur le Front national
Arrêt sur images moque nos affirmations sur le rôle et les soutiens du Front national. Nous conseillons donc à la rédaction d’organiser une diffusion du documentaire Le Diable de la République : 40 ans de Front national réalisé par Grégoire Kauffmann, Emmanuel Blanchard et Jean-Charles Deniau. Ce film diffusé sur France 3 le 30 novembre 2011 confirme ce que l’UPR avance par la voix même de Pierre Ceyrac, ancien élu FN et secrétaire général de CAUSA International, filiale politique de la secte Moon. Voir cet extrait du documentaire.
S’ils estiment que tout ceci relève du « complotisme », nous suggérons aux journalistes d’ASI de prendre contact avec les auteurs du documentaire et la rédaction de France 3. Avant de décrocher le téléphone, il peut être utile de consulter cette page du site Prevensectes, cet article du Monde, ou encore celui-ci des Inrockuptibles.
Quant à la promotion médiatique du Front national demandée par François Mitterrand, c’est Roland Dumas qui le dit.
Et pour ceux qui prétendent que la proximité du FN avec la droite américaine est de l’histoire ancienne, voici un article intéressant des spécialistes de l’extrême droite au Monde.
Au lieu de défendre le clan Le Pen, les journalistes devraient demander aux dirigeants du FN ce qu’ils pensent de nos analyses argumentées sur son rôle d’épouvantail consentant au service du système ou sur son refus de proposer réellement la sortie de l’euro et de l’UE.
Concernant Alain Soral, le rabatteur intermittent du FN, nous avons déjà dit que l’UPR n’avait aucun lien avec lui dans un droit de réponse à Rue89.
Nous regrettons une autre imprécision malheureuse (curieusement, elles nous sont toujours défavorables…) dans la mention de la présence de Robert Ménard lors d’une table ronde à l’Université d’automne 2012 de l’UPR. Non seulement il y avait aussi des personnalités de gauche à cet événement – Jacques Nikonoff, par exemple –, mais en plus, Robert Ménard, un invité parmi bien d’autres, n’était pas encore à l’époque le candidat soutenu par le FN à la mairie de Béziers. Là encore, la chronologie est importante.
- La suppression du crime de haute trahison dans la Constitution
L’article de ASI présente cette suppression comme s’il s’agissait d’une lubie du président de l’UPR et affirme qu’« en réalité », cette suppression aurait visé simplement à préciser une formulation « trop flou[e] ».
Or, l’incrimination de « haute trahison » du président de la République, qui a bel et bien été retirée de l’article 68 de la Constitution de la République par la loi constitutionnelle du 23 février 2007 (quelques semaines avant l’élection de Nicolas Sarkozy), a été remplacée par la formule « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Tout un chacun peut juger que, contrairement à ce qu’affirme ASI, cette nouvelle formule n’est en rien « plus précise » que l’ancienne. Elle a pour effet de retirer l’incrimination de « haute trahison » et elle lui substitue une formulation floue qui semble ne plus viser que d’éventuels problèmes de santé physique ou mentale qui frapperaient le chef de l’État.
Au passage, il est dommage que le réquisitoire d’ASI ne se soit pas intéressé au fait que François Asselineau signale que l’incrimination de « complot contre la sûreté de l’État », qui figurait dans le même article 68 de la Constitution de 1958, a elle aussi été retirée de notre Loi fondamentale par la loi constitutionnelle du 27 juillet 1993, dans la foulée de la ratification du traité de Maastricht. Ce silence signifie-t-il qu’Arrêt sur images juge que Charles de Gaulle était un « complotiste », à l’égal de François Asselineau ?
- Le 11 septembre
Nous sommes tombés des nues quand nous avons lu ceci dans le dernier paragraphe de l’article d’ASI : « Tout ceci nous amène à la question fatidique : quelle est la position de l’UPR sur le 11 septembre ? » Relisons : « Tout ceci nous amène » ; « la question fatidique »… Qui est obsédé par le 11 septembre au juste ?
Notre position, ou plutôt notre refus de prendre position sur ce type de sujet est exposé et expliqué dans ce texte. Si ASI estime que l’on ne parle pas assez du 11 septembre dans les médias, ça ne nous regarde pas.
Disons pour finir que nous déplorons qu’Arrêt sur images se soit prêté à l’injuste pratique de la culpabilité par association (X a croisé Y, qui fréquente Z ; X a été vu dans ce lieu, Z aussi ; etc.). Nous nous demandons ce qui reste du débat sur les analyses et les propositions dans cette « en quête de proximités ».
Le choix très orienté des mots-clés associés à « l’enquête » se passe de commentaires : « 11 septembre, Asselineau, CIA, Front National, Meyssan, OTAN, Pasqua ».
Nous regrettons qu’ASI, qui fait parfois de la critique des médias, ait raté une occasion de questionner l’UPR sur son programme ambitieux sur les médias (qui ne s’arrête pas à la renationalisation de TF1).