Brétigny-sur-orge : le rapport d’expert confirme que l’accident est dû à un état de délabrement jamais vu
Les analyses de l’UPR confirmées : un an après le déraillement de Brétigny-sur-orge, le rapport des experts confirme que l’accident est dû à « un état de délabrement jamais vu ».
Voici bientôt un an (le vendredi 12 juillet 2013), l’accident du train Intercités Paris-Limoges, survenu en gare de Brétigny-sur-Orge, causait 7 morts et une trentaine de blessés.
Les 2 analyses de l’UPR publiées il y a un an
Dans les jours qui avaient suivi, l’UPR avait publié deux analyses sur cet accident :
1°)- d’une part, un article-témoignage – publié le 14 juillet 2013, de David Boudret, conducteur SNCF et adhérent UPR.
David nous avait expliqué, de façon très précise et intéressante, pourquoi la SNCF, – jadis réputée pour sa ponctualité et sa sécurité – était désormais profondément malade des directives et des traités européens.
2°)- d’autre part, L’extrême-droite avait incriminé… les jeunes immigrés
Je rappelle que ces deux articles, publiés sur notre page Facebook et sur notre site, nous avaient valu un flux inaccoutumé de critiques de plusieurs internautes qui nous accusaient de “cacher la vérité”. La vérité étant, selon eux, que les directives européennes n’y étaient pour rien et qu’il s’agissait d’un “sabotage” de “jeunes de cités”… Pas besoin d’être grand clerc pour deviner où ces critiques étaient allés chercher leur inspiration. L’extrême droite et la droite dure s’étaient en effet saisi du drame pour focaliser l’attention de l’opinion publique, non pas sur le résultat calamiteux des directives européennes, mais sur la responsabilité des jeunes immigrés. Ces derniers étaient soupçonnés à mots couverts d’avoir saboté le matériel (“l’éclisse”). Et, sur la foi de quelques vols, ils étaient accusés hautement d’avoir “caillassé les forces de l’ordre” et “pillé les voyageurs”. Si caillassage ou vols il y avait eu (il semble que ce fut en partie vrai, mais très largement exagéré), c’était évidemment très répréhensible. Mais cela n’en demeurait pas moins un aspect très secondaire du drame qui venait se se produire. Pourtant, les médias les utilisèrent très largement comme écran de fumée pour distraire l’opinion publique de s’interroger sur les véritables causes du déraillement. Un an après, alors que l’événement a quitté depuis longtemps la Une de l’actualité, les experts nommés par la justice viennent de rendre leur rapport. Ce rapport dément complètement l’hypothèse de l’acte de sabotage délibéré et confirme en revanche l’état invraisemblable de délabrement des voies : « Nous ne sommes pas en présence d’un acte de malveillance. Le processus ayant abouti à la désagrégation complète de l’assemblage s’est bien au contraire étalé sur plusieurs mois et a concerné l’ensemble de l’appareil de voie incriminé, sur lequel ont été relevées plus de 200 anomalies de divers degrés de criticités.» « La plupart de ces anomalies étaient connues de la SNCF ou de ses agents sans pour autant qu’il y soit remédié de façon adéquate.» Le rapport précise que « l’armement a péri par fatigue, vibrations, battement, défauts de serrage, usure, etc. Tous dommages relevant de la qualité de la maintenance.» Au vu des informations diffusées par la presse, il semble que le rapport des experts se limite à incriminer la SNCF, la formation des agents, ou encore les prescriptions de maintenance. Il s’agit donc d’un rapport administratif typique, prudent et myope, qui se refuse prudemment à prendre la hauteur de vue politique nécessaire, pour déterminer où se situent les vraies origines de la situation. Pourquoi la SNCF qui était un service public qui fonctionnait si bien il y a encore 20 ans – c’était même l’une de nos fiertés nationales et elle servait de modèle dans le monde – est-elle devenue depuis lors une entreprise qui accumule les déboires, les incidents mineurs ou les accidents graves ? Pourquoi ce délabrement très inquiétant du réseau, délabrement que les enquêteurs ont relevé dans d’autres endroits, fort éloignés, de celui où s’est produit l’accident ? Je conseille à tous ceux qui se posent ces questions de relire nos deux analyses, publiées il y a un an. Elles n’ont rien perdu de leur actualité et de leur pertinence
Source par Source Un an après, le rapport des experts confirme les analyses immédiates de l’UPR
Conclusion