« Bienfaits » de la construction européenne et de l’euro : L’enseignement lumineux des dernières statistiques Eurostat sur l’Europe
L’Office européen Eurostat a publié, ce 6 mars 2013, les toutes dernières statistiques disponibles sur la croissance dans les différents États d’Europe au 4e trimestre 2012.
(cf. communiqué n° 36/2013 – 6 mars 2013)
Il en ressort que, sur un an (quatrième trimestre 2012 par rapport au quatrième trimestre 2011) :
- le PIB de l’ensemble de la zone euro a baissé de -0,9%
- le PIB de l’ensemble de l’UE a un peu moins baissé (-0,6%), ce qui signifie très exactement que le PIB des États membres de l’UE n’ayant pas adopté l’euro a très légèrement augmenté en 2012
- le PIB des 3 États d’Europe occidentale qui ont refusé à la fois la construction européenne et l’euro ont connu la plus forte croissance économique moyenne
Voici les détails, tels qu’on peut les reconstituer de façon claire et pédagogique à partir du document savamment confus publié par Eurostat :
(Attention !
– il s’agit toujours de la comparaison entre le taux de croissance au 4e trimestre 2012 par rapport au 4e trimestre 2011, sauf dans les cas où Eurostat n’a pas encore publié la statistique pour le 4e trimestre 2012 : j’ai alors retenu la comparaison entre le 3e trimestre 2012 et le 3e trimestre 2011 et je l’ai précisé entre parenthèses.;
– j’ai souligné les États ayant connu une chute de leur PIB sur un an, c’est-à-dire une récession)
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3 ÉTATS D’EUROPE ONT REFUSÉ À LA FOIS LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE ET L’EURO
Islande : hausse du PIB : +1,4 % (3e trimestre 2012 / 3e trimestre 2011) Norvège : hausse du PIB : + 1,9 % Suisse : hausse du PIB : + 1,2 %
CONCLUSION
Sur 3 États ayant refusé la construction européenne et l’euro,
- 3 ont connu une hausse de leur PIB en 2012, soit 100 % d’entre eux.
- 0 ont connu une baisse de leur PIB en 2012, soit 0 % d’entre eux.
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10 ÉTATS D’EUROPE ONT ACCEPTÉ LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE MAIS N’ONT PAS ADOPTÉ L’EURO
Bulgarie : hausse du PIB : + 0,5 % Danemark : baisse du PIB : – 1,0 % Hongrie : baisse du PIB : – 2,8 % Lettonie : hausse du PIB : + 3,0 % Lituanie : hausse du PIB : + 5,7 % Pologne : hausse du PIB : + 1,1 % République Tchèque : baisse du PIB : – 1,7 % Roumanie : hausse du PIB : + 0,1 % Royaume-Uni : hausse du PIB : + 0,3% Suède : hausse du PIB : + 1,5 %
CONCLUSION
Sur les 10 États ayant accepté la construction européenne mais n’ayant pas adopté l’euro,
- 7 ont connu une hausse de leur PIB en 2012, soit 70 % d’entre eux.
- 3 ont connu une baisse de leur PIB en 2012, soit 30 % d’entre eux.
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17 ÉTATS D’’EUROPE ONT ACCEPTÉ À LA FOIS LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE ET L’EURO
Allemagne : hausse du PIB : + 0,4 % Autriche : hausse du PIB : + 0,4 % Belgique : baisse du PIB : – 0,4 % Chypre : baisse du PIB : – 3,0 % Espagne : baisse du PIB : – 1,9 % Estonie : hausse du PIB : + 3,4 % Finlande : baisse du PIB : – 1,4 % France : baisse du PIB : – 0,3 % Grèce : baisse du PIB : – 6,0 % Irlande : hausse du PIB : + 0,8 % (3e trimestre 2012 / 3e trimestre 2011) Italie : baisse du PIB : – 2,7 % Luxembourg : baisse du PIB : – 0,1 %. (3e trimestre 2012 / 3e trimestre 2011) Malte : hausse du PIB : + 2,0 % (3e trimestre 2012 / 3e trimestre 2011) Pays-Bas : baisse du PIB : – 0,9 % Portugal : baisse du PIB : – 3,8 % Slovaquie : hausse du PIB : + 1,2 % Slovénie : baisse du PIB : – 2,8 %
CONCLUSION
Sur les 17 États qui ont accepté à la fois la construction européenne et l’euro,
- 6 ont connu une hausse de leur PIB en 2012, soit 35 % d’entre eux.
- 11 ont connu une baisse de leur PIB en 2012, soit 65 % d’entre eux.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Cette nouvelle série statistique, fondée non pas sur l’observation d’un seul État mais de tous, est une nouvelle confirmation de cette loi d’airain que le recul des années révèle :
- de façon statistique, un État d’Europe qui reste en dehors de la “construction européenne” et de l’euro, a le plus de probabilité de se porter bien.
- un État d’Europe qui a accepté d’entrer dans la “construction européenne”, mais qui n’a pas (ou pas encore) adopté l’euro, a une probabilité statistique importante de se porter nettement plus mal que les précédents,
- enfin, un État d’Europe qui a accepté à la fois la “construction européenne” et l’euro a une probabilité considérable de sombrer dans la catastrophe économique et sociale.
Finalement, et tout bien résumé, c’est statistiquement aussi simple que cela. Je précise que ces statistiques sont également vérifiées sur longue période puisque cela fait 10 ans que la zone euro est la zone de plus faible croissance mondiale.
Et je lance un appel aux européistes : s’ils peuvent me produire des statistiques prouvant que les États de la zone euro s’en sortent mieux que les autres en termes de croissance économique depuis une décennie, je suis preneur !
François ASSELINEAU