Opposez la réalité à la propagande européiste.
Au regard de l’Histoire, le résultat des élections européennes qui se sont déroulées début juin 2009 constitue l’une des gifles les plus magistrales que les peuples de tout un continent aient adressée à leurs dirigeants respectifs. Partout, des records de toute nature sont tombés. Ils sont autant de signaux d’avertissement renouvelés contre la course folle vers l’abîme dans laquelle les dirigeants européistes entraînent contre vents et marées les peuples, les nations et les États de l’Europe.
Pour la clarté de l’analyse, nous classerons ces signaux d’avertissement en 5 grandes rubriques.
- Partout, le vrai vainqueur est l’abstention, en croissance inexorable
- A travers tout le continent, une avalanche de votes sanctions contre les gouvernements européistes, qu’ils soient « de droite » ou « de gauche »
- Jouant avec le feu, la construction européenne provoque une montée des revendications ethniques et des remises en cause des frontières
- Là où les médias leur permettent de s’exprimer, les partis qui proposent une vraie rupture avec la construction européenne connaissent une audience croissante qui en fait d’ores et déjà la deuxième ou troisième force politique du pays
- Les résultats électoraux en France, et les commentaires qui en sont faits par les medias, font ressortir comme jamais l’ampleur de la manipulation politique, la connivence secrète qui lie les opposants de pacotille au système qu’ils prétendent combattre, et le verrouillage médiatique qui vide de sens notre démocratie.
1. Partout, le vrai vainqueur est l’abstention en croissance inexorable
Quelques chiffres
Bien que le vote soit obligatoire en Belgique et au Luxembourg (l’abstention, étant punie d’une amende, n’y a atteint « que » 9%), la moyenne des électeurs européens n’étant pas allés voter aux élections de juin 2009 s’est établie à 57,2% Un tel pourcentage constitue un nouveau record absolu puisqu’il pulvérise le taux d’abstention, déjà record, de 2004, qui s’était établi à 54,6% en moyenne européenne. Cela témoigne à la fois de l’immense désintérêt qu’une grande partie des peuples d’Europe éprouvent pour la construction européenne, et de l’hostilité sourde, mais de plus en plus manifeste, qui se développe dans tous les pays à l’encontre de l’ensemble du processus européen. L’abstention a ainsi dépassé 56% dans 15 des 27 pays, notamment en Allemagne (56,8%), en France (59,4%) et au Royaume-Uni (65,7%), qui sont les trois premières puissances de l’Union européenne. Détail révélateur parmi d’autres : en Estonie, où il était possible de voter par Internet sans sortir de chez soi, l’abstention a atteint 56,8%, ce qui prouve qu’il s’est bien agi d’un refus conscient et délibéré de voter, et non d’une simple paresse à se rendre dans les bureaux de vote. Le refus d’aller voter a même largement franchi le pourcentage effarant de 70% dans 5 Etats : 72% de non-votants en Pologne et en Roumanie, 75% en République Tchèque, 78% en Slovénie, 79,4% en Lituanie, la palme revenant à la Slovaquie où plus de 4 électeurs sur 5 se sont abstenus (80,4%). La France n’échappe nullement à ce phénomène général puisque l’abstention a bondi chez nous au score inégalé de 59,36% d’abstentions (selon les résultats du ministère de l’intérieur). Si l’on y ajoute les 1,76% d’électeurs qui sont allés voter blanc ou nul, ce sont donc 61,12% de nos compatriotes qui ont, d’une façon ou d’une autre, refusé délibérément d’exprimer un suffrage. Ce score constitue un nouveau record d’abstention pour des élections nationales de parlementaires depuis…1789. Pour bien prendre la mesure du phénomène, rappelons que le 22 avril 2007, au premier tour de l’élection présidentielle, 36,8 millions de Français, soit 82,6% du corps électoral, étaient allés voter pour exprimer un suffrage valide, tandis que 7,7 millions d’électeurs préféraient s’abstenir ou exprimer un vote blanc ou nul. Deux ans après, lors des élections européennes du 7 juin 2009, ces 7,7 millions de Français ayant refusé d’exprimer un vote sont donc devenus 27,1 millions. Soit la bagatelle de près de 20 millions de plus !
Une loi de l’Histoire, inexorable depuis trente ans
Puisque l’élection présidentielle continue à drainer aux urnes une immense majorité de Français, la preuve est faite que nos concitoyens ne sont nullement devenus rétifs ou indifférents aux élections en général. S’ils abstiennent de façon massive et croissante aux seules élections européennes, c’est sous l’effet d’une profonde lassitude à l’égard d’un projet politique de plus en plus incompréhensible, lassitude à laquelle s’ajoute désormais le refus conscient, réfléchi et médité d’un nombre grandissant de citoyens de cautionner par leur vote une construction politique dont le caractère dictatorial ne fait plus de doute à leurs yeux, depuis la forfaiture historique qu’a constitué la ratification du traité de Lisbonne en violation flagrante du Non massif au référendum de 2005. Au total, la courbe de l’abstention des Français aux élections européennes suit depuis 30 ans une courbe irrésistiblement ascendante. Comme le retrace notre graphique ci-après, cette courbe évolue de façon comparable à celle de l’abstention moyenne dans les autres pays de la construction européenne, tout en lui étant toujours de 4 à 12 points supérieure.
100% d’abstention aux élections européennes de 2074 ?
Le graphique précédent fascine tout observateur de bonne foi par le caractère inexorable du phénomène qu’il met au jour. Car enfin ! Cela fait trente ans que les peuples d’Europe – et en particulier les Français – sont soumis depuis leur plus jeune âge à un déluge de propagande en faveur de la construction européenne. Une propagande omniprésente, très professionnelle et insidieuse, qui va de la réécriture de l’histoire dans les manuels scolaires à la désinformation quotidienne qui attribue à l’Europe des succès qui ne lui doivent rien (Airbus ou Ariane par exemple), en passant par la médiatisation d’opposants factices, sortes de « jaunes » qui critiquent la construction européenne sans jamais proposer d’en sortir, pour ancrer l’idée que le processus serait décidément inéluctable, et réduire ainsi au silence les véritables opposants qui en contestent justement, eux, le bien-fondé. Or, tandis que l’ensemble des médias français communie dans cette propagande pour « l’Europe », les Français comme les autres peuples européens votent « avec les pieds », en refusant en nombre sans cesse croissant de légitimer par leur suffrage cette construction politique qui leur est imposée. Un tel phénomène, qui dégage de façon empirique une vraie « loi de l’histoire », nous permet de pronostiquer la suite des événements : comme le révèlent les droites de régression linéaire trentenaires qui apparaissent en pointillés discrets sur notre graphique, l’abstention aux élections européennes atteindra très probablement de nouveaux records en 2014, avec un taux de l’ordre de 64 à 66% d’abstention, blancs et nuls en France, et de 59 à 62% en moyenne européenne. En théorie, il est même possible d’indiquer que le taux d’abstention devrait mathématiquement atteindre 100% en France dans 63 ans, c’est-à-dire pour les élections européennes de 2074 où plus personne ne voterait. Il s’agit là, bien entendu, d’un prolongement asymptotique des courbes qui ne se concrétisera pas : la « construction européenne » aura volé en éclats bien avant.
Le déni de la réalité comme seule réponse des dirigeants européistes
L’un des aspects les plus symptomatiques de la situation, c’est que les responsables politiques et commentateurs agréés passent tous sous silence cette évolution inexorable. Ils commentent à peine le record d’abstention, et quand ils le font, c’est en feignant de découvrir un accident conjoncturel aussi regrettable qu’inattendu. Ils se gardent bien d’expliquer au grand public que cette abstention était au contraire tout-à-fait prévisible puisqu’elle s’inscrit dans une tendance trentenaire. Ils masquent le fait capital qu’elle n’a jamais pu être inversée durablement par quelque campagne de promotion ou d’intimidation que ce soit, dans aucun des pays concernés. Bref, ils taisent l’essentiel, à savoir que cette montée irrésistible de l’abstention est le signe tangible d’un processus qui court à sa perte. Ainsi, le soir des élections, le président sortant du Parlement européen, l’Allemand Hans-Gert Pöttering, a-t-il usé de la langue de bois européiste d’usage en pareille circonstance : après avoir simplement « déploré la très faible participation », il a aligné les platitudes habituelles en affirmant que « les partis politiques et les médias devront examiner les moyens de faire en sorte d’améliorer la manière dont le message du Parlement peut être convoyé ». Puis de conclure qu’il était « convaincu que le taux de participation sera meilleur en 2014 », date du prochain scrutin européen, vœu pieux que personne n’aura bien entendu l’idée de lui rappeler dans cinq ans. Du reste, quoi que M. Pöttering ait présidé une assemblée qui passe son temps à donner des leçons de démocratie à la terre entière, le désaveu démocratique cinglant que constitue cette abstention galopante le laisse de marbre. En élève docile du mentor américain, il a ainsi minimisé la gravité de la situation en lançant aux journalistes : « Si vous regardez les élections aux États-Unis, un tiers des sénateurs sont élus avec un taux de participation inférieur à 40% ». Tout va donc très bien. Quant au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, il a repris la thématique invariable de la construction européenne depuis ses origines, qui consiste à imputer systématiquement la responsabilité de tous les échecs aux responsables politiques nationaux. Après avoir affirmé que « la participation, comparée à celle de 2004, montre que l’heure ne peut être à la satisfaction » – taisant ainsi que celle de 2004 était catastrophique par rapport à celle de 1999, qui était elle-même un record par rapport à celle de 1994, etc. – le président de la Commission européenne a désigné les coupables dans son communiqué officiel : « Les hommes politiques nationaux, dont les débats restent trop souvent centrés sur des questions nationales ». Il s’agit évidemment d’un renversement éhonté des causes et des conséquences. Car si les responsables politiques nationaux de tous les États membres « restent trop souvent centrés sur des questions nationales », ce n’est pas par crétinerie ni malveillance, mais tout bonnement parce que, courant après les voix des électeurs, ils se voient contraints de leur parler des seules choses qui les intéressent : les questions nationales.
La vraie raison de l’abstention : l’inexistence irrémédiable d’un peuple européen
La remarque de José Manuel Barroso, par sa malhonnêteté intellectuelle même, permet a contrario de saisir la raison principale de la montée continue de l’abstention. Celle-ci résulte justement de ce que les électeurs ne s’intéressent pas à l’Europe, et qu’ils s’y intéressent de moins en moins, au fur et à mesure qu’on les ligote sans rime ni raison avec un nombre croissant d’autres nations en Europe. A cet égard, il est intéressant de comparer l’évolution du taux d’abstention aux élections européennes en France à l’évolution du pourcentage de Français parmi les parlementaires européens depuis 30 ans. Ces évolutions sont reprises dans notre graphique ci-dessous. Il fait ressortir que plus l’Europe a connu d’élargissements, plus le nombre de parlementaires français a été dilué en pourcentage (sauf une légère remontée entre 1989 et 1994), et plus l’abstention est allée en s’accroissant. Les deux courbes paraissent ainsi évoluer en miroir l’une de l’autre :
Ce graphique ne prouve certes pas à lui seul l’existence d’une stricte corrélation, au sens mathématique du terme, entre l’élargissement de l’Union européenne et la croissance de l’abstention. Comme nous le verrons plus loin, celle-ci trouve aussi son origine dans l’interdiction de tout vrai débat sur le bilan et le bien-fondé du projet européen lui-même. Ce graphique conforte cependant une intuition née de l’écoute des remarques formulées par l’homme de la rue : à savoir qu’à force de s’élargir, la construction européenne est désormais perçue comme une tour de Babel ayant perdu toute signification et toute mesure. Depuis 59 ans (Déclaration Schuman du 9 mai 1950), l’idéologie européiste a beau s’échiner à vouloir créer un « peuple européen », celui-ci n’existe toujours pas et il existe même moins que jamais :
- il n’existe toujours pas car, comme dit le dicton, « les faits sont têtus ». Seuls quelques idéologues déconnectés du monde réel et n’ayant jamais voyagé peuvent soutenir sans éclater de rire que Français, Lettons, Allemands, Polonais, Britanniques, Slovaques, Chypriotes, Finlandais, Danois, Bulgares, Suédois, Portugais, Tchèques et Maltais sont devenus le même peuple.
- il existe moins que jamais car la formidable ouverture sur le monde des medias et des échanges commerciaux et touristiques, de même que les évolutions migratoires divergentes connues par les pays d’Europe depuis un demi-siècle, sont des phénomènes d’une puissance telle qu’ils ont eu pour effet d’éloigner psychologiquement les peuples européens les uns des autres, alors même que les « pères fondateurs » de la construction européenne avaient imaginé qu’ils se rapprocheraient sous l’effet de directives bruxelloises sur le beurre de cacao.
Dans les années 1950, par exemple, Français et Allemands, las de se regarder en chiens de faïence, ressentaient globalement la nécessité d’intégrer une structure commune pour éviter, du moins leur disait-on, de nouveaux conflits meurtriers. C’était une époque où l’Europe se voyait elle-même encore au centre de l’univers et où, Etats-Unis d’Amérique mis à part, on y considérait le reste de la planète comme une sorte de tiers monde exotique et indifférencié dont l’Europe colonisait encore de vastes territoires (notamment presque toute l’Afrique). Dans les années 2000, cette vision du monde n’existe plus. Le tiers monde s’est fragmenté en des dizaines de nouvelles nations, dont le poids démographique et économique a bouleversé la donne. Les progrès techniques et l’évolution des mentalités ont considérablement réduit les distances et remis en cause bien des idées reçues. Désormais, c’est par dizaines de millions que des Français, des Britanniques, des Espagnols, des Allemands, surfent quotidiennement sur Internet avec des internautes situés à l’autre bout du monde, sont en contact professionnel régulier avec des clients du Moyen-Orient ou des fournisseurs chinois, souhaitent travailler en Australie ou aux Etats-Unis, se passionnent pour la cuisine indienne, la civilisation japonaise, les arts premiers africains ou la musique sud-américaine, passent leurs vacances en Tunisie, en Egypte, à Saint Domingue ou en Thaïlande, et ont comme voisins, collègues de travail ou amis des Français originaires du Maroc ou du Vietnam, des Allemands venus de Turquie ou d’Ukraine, des Britanniques issus du Bangladesh ou du Sri Lanka. Dans de telles conditions, l’irréalisme du « projet européen » devrait sauter aux yeux de tout observateur lucide. Rien, absolument rien, dans leur vie quotidienne n’amène les Français à ressentir la nécessité prétendument impérieuse qu’il y aurait à ce qu’ils soient plus solidaires des Lettons que des Libanais, des Allemands que des Québécois, des Turcs que des Tunisiens, des Tchèques que des Vietnamiens, des Slovaques que des Sénégalais. Au contraire même, alors que les moyens de communication ont psychologiquement aboli les distances, c’est la communauté de langue et d’histoire qui apparaît comme un lien entre les peuples plus fort et plus vrai que l’appartenance commune à l’abstraction géographique purement conventionnelle qu’est la notion de « continent européen ». Chaque peuple d’Europe en apporte d’ailleurs la preuve constamment : construction européenne ou pas, les Bulgares se sentent bien plus proches des Russes et des Ukrainiens que des Irlandais ou des Belges, les Britanniques bien plus alliés des Américains, des Australiens et des Néo-Zélandais que des Hongrois, des Français ou des Roumains, les Espagnols bien plus familiers de l’ensemble des pays latino-américains que des pays scandinaves, etc. Du coup, ce sont les fondements mêmes de « l’idée européenne » qui sont devenus irréels. Les européistes ont beau claironner aux peuples d’Europe que la construction européenne est synonyme de démocratie, de modernité, d’efficacité et d’ouverture, les peuples la ressentent comme son exact contraire : une structure dictatoriale, vieillotte, dont la cacophonie intrinsèque n’a pour effet que d’affaiblir tout le monde, et qui est artificiellement fermée sur un horizon géographique désuet, qui ne cadre pas avec leurs affinités et leurs centres d’intérêt. En un mot, si l’abstention ne cesse de progresser depuis trente ans, c’est d’abord parce que le « peuple européen » est une chimère et que le périmètre de l’Union européenne ne correspond plus en rien au sentiment de solidarité naturelle ou de nécessité évidente éprouvé par chaque peuple d’Europe.
2. Une multitude de sanctions contre les partis européistes
2.1. Malgré l’étalage de leurs « convictions européennes », responsables politiques et médiatiques se moquent éperdument de ce qui se passe dans le reste de l’Europe
Un observateur qui serait venu de l’autre bout du monde pour étudier nos élections « européennes » serait éberlué de découvrir à quel point ce qui en faisait théoriquement le sujet – l’Europe – n’est plus évoqué par personne une fois le scrutin clos, même pas par ceux qui s’en prétendent les plus ardents partisans. Dans les jours qui ont suivi, quiconque a regardé la télévision, écouté la radio, parcouru la presse généraliste, consulté les sites Internet des partis politiques (à part celui de l’UPR), ou lu les forums d’internautes n’a pu, en effet, qu’être frappé par l’extrême superficialité, et le plus souvent l’absence pure et simple, de tout compte-rendu des résultats de ces élections ailleurs qu’en France.
A titre d’exemple, nous avons synthétisé dans les deux pages suivantes les bilans des résultats des élections européennes, tels qu’ils ont été mis en ligne sur les sites Internet des 4 formations politiques arrivées en tête (UMP, PS, VERTS, MODEM) et des 5 institutions de la République les plus directement concernées. L’examen est éloquent : d’une part aucun de ces 9 sites n’explique aux internautes que l’abstention est générale en Europe, massive et croissante ; d’autre part aucun n’évoque non plus le moindre résultat électoral, chiffré ou non, chez nos « partenaires européens ». L’idée même d’en parler ne leur vient pas à l’esprit. Ils s’en fichent. Ils vivent dans un monde irréel.
Ainsi, les responsables politiques et médiatiques, qui ne cessent d’endoctriner les Français sur la « citoyenneté européenne » et la fusion prétendument inéluctable de la France avec 26 autres nations d’Europe, sont les premiers à se moquer comme d’une guigne de ce qui se passe ailleurs que chez nous. Leur cynisme éclate au grand jour : l’Europe les ennuie comme elle ennuie tout le monde. C’est par réflexe moutonnier qu’ils se proclament « pour l’Europe » ou « pour une autre Europe ». C’est par calcul politicien qu’ils nous sortent, le temps de la campagne électorale, un nouveau slogan pour « une Europe utile » ou pour « changer d’Europe ». De toute façon, ils savent pertinemment que tous ces « projets », préparés à la hâte entre quelques comparses pour faire illusion une fois tous les 5 ans, ne sont compatibles, ni avec les traités européens en vigueur, ni avec les forces politiques qui prévalent à Madrid, Budapest, Riga, Dublin, Vienne, Londres, Berlin, Copenhague ou Athènes.
Une chose, une seule, intéresse cette petite caste qui verrouille le débat : le « positionnement média » le mieux étudié pour se pousser devant micros et caméras, dans le but de décrocher une fonction ministérielle ou d’accéder au statut de « présidentiable ». Suivant la ligne de conduite des Tartuffes de toutes les époques – « faîtes ce que je dis, pas ce que je fais » – nos « européens convaincus » somment les Français de s’intéresser à une Union européenne qui ne les intéresse pas eux-mêmes. Et comme les Français, nous l’avons déjà dit, s’y intéressent eux aussi de moins en moins, on en arrive à cette situation ubuesque et schizophrénique d’organiser des élections « européennes » dont les résultats européens n’intéressent personne.
« Européens convaincus » ou sacrés Tartuffes ?
Dans leurs comptes-rendus des élections européennes de juin 2009, les sites Internet des 4 formations politiques européistes arrivées en tête ne disent pas un mot ni de l’Europe, ni des résultats des élections dans les autres États d’Europe, (saisies d’écran effectuées le 18 juin 2009).
Il en est d’ailleurs de même de toutes les autres formations politiques, à l’exception de l’UPR…
Le site de l’UMP
Le site de l’UMP présente seulement les résultats nationaux, et seulement en % des votants et non des inscrits. Le bref commentaire vante le prétendu succès de « la majorité présidentielle », sans souffler mot du taux d’abstention record. Il n’y a aucune donnée sur l’abstention en France et en Europe, et pas un mot non plus sur les résultats dans les autres pays de l’Union européenne.
Le site du PS
Le site du PS ne présente aucune donnée chiffrée sur l’abstention ou les résultats, ni en France ni dans les autres États européens. Il ne met en ligne que deux déclarations filmées, de Martine Aubry et de Pierre Moscovici, qui soulignent l’importance de l’abstention en France et en Europe mais sans chiffre et sans expliquer le caractère structurel et croissant du phénomène. Le reste de leurs interventions est exclusivement consacré à la situation politique en France, sans aucun résultat dans les autres pays européens.
Le site des Verts
Le site des Verts est d’une grande indigence puisqu’il ne présente aucune donnée chiffrée sur l’abstention ou les résultats, ni en France ni dans les autres États européens.
Il n’y a pas même de réaction officielle aux résultats.
Le site du Modem
Le site du MODEM ne présente aucune donnée chiffrée sur l’abstention ou les résultats, ni en France ni dans les autres États européens. Il met seulement en ligne : ? les biographies des 6 élus du MODEM ? et une intervention filmée de François Bayrou. Lequel évoque très rapidement l’abstention, puis analyse avec un air contrit son propre sort et la situation politique française, sans dire un mot ni de l’Europe ni des résultats dans les autres États de l’Union européenne.
UBU ROI AU SOMMET DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE : Après avoir mobilisé tous les medias pour affirmer l’importance de ces « élections européennes » et pour appeler les Français à y aller voter, aucune des 5 institutions de la République les plus concernées ne juge ensuite nécessaire d’informer les Français des résultats de ces élections chez nos prétendus « concitoyens européens ». Ni le site Internet de l’Elysée, ni celui de l’Assemblée Nationale, ni celui du Gouvernement, ni celui du ministère des affaires étrangères, ni celui du ministère de l’intérieur ne fournissent la moindre donnée chiffrée ou le moindre bilan des résultats des élections dans les autres États d’Europe (saisies d’écran effectuées le 18 juin 2009). Même Alfred Jarry n’aurait pas imaginé des dirigeants aussi « ubuesques »…!