Vladimir Poutine tire le bilan de 63 ans de « Construction » dite « Européenne » : l’Allemagne devient une grande puissance et la France disparait.
Le président russe vient de le dire en termes plus diplomatiques que je ne le fais. Mais son idée est celle-là. Et il a hélas raison !
Vladimir Poutine précise que les grandes puissances de demain seront sans doute la Chine, la Russie, l’Allemagne, et aussi le Brésil et l’Afrique du Sud. Il souligne a contrario que les États-Unis, la France et le Royaume-Uni sont en déclin.
Il est important de noter que, lorsque Vladimir Poutine analyse quelles seront les grandes puissances de demain, il ne cite nullement “l’Union européenne”.
Si le président chinois Xi Jinping, le président turc Erdogan, les présidents des États-Unis, du Brésil, de l’Afrique du Sud, de la Corée du Sud, du Pakistan, de l’Egypte, du Nigeria, du Mexique, de l’Argentine, de l’Indonésie, si les Premiers ministres indien, austalien, japonais, thaïlandais, vietnamien, etc., donnaient leur avis aussi librement que Vladimir Poutine, pas un seul ne citerait non plus l’Union européenne.
Car tous les chefs d’État et de gouvernement à travers le monde savent parfaitement que la “construction européenne” est une utopie.
Derrière les hypocrisies diplomatiques de façade, ils analysent que l’UE va de blocages en contradictions, qu’elle ne fonctionnera jamais correctement, qu’elle engloutit les forces vives de tout un continent, et qu’elle finira tôt ou tard par exploser. En laissant réapparaître les nations qui la composent, dont une aura principalement tiré les marrons du feu – l’Allemagne – tandis que les principaux perdants auront été les pays du sud de l’Europe, à commencer par la France.
C’est parce que la partie la plus pragmatique des élites britanniques a compris ce piège mortel, qu’elle a réussi à imposer le Brexit, dans le but d’essayer de refaire du Royaume-Uni une grande puissance.
C’est parce que l’écrasante majorité de la classe dirigeante française reste engluée dans son intellectualisme proverbial, parce qu’elle manque autant de courage et de lucidité que la classe dirigeante française des années 30 et 1940, qu’elle continue naïvement de coller à l’Allemagne et qu’elle interdit de débattre sérieusement du Frexit.
QU’EN PENSER ?
À force de cracher sur tout ce qu’est la France,
– à force d’interdire tout bilan et d’interdire tout débat sur la construction européenne, sur l’euro, sur l’Otan, sur l’immigration, sur les décentralisations successives,
– à force de consacrer tous les efforts de notre nation à tenter misérablement de singer les États-Unis,
– à force de saboter constamment la défense de nos intérêts nationaux,
– à force de brocarder tout sentiment de fierté nationale, de transformer la France en un pays d’égoïstes forcenés estimant n’avoir que des droits et jamais de devoirs,
les dirigeants politiques français, depuis la mort de de Gaulle par inconscience, mimétisme, corruption ou lâcheté tous azimuts, ont entraîné peu à peu notre pays dans le ralentissement, puis dans la stagnation, puis dans le déclin, et maintenant dans la débandade générale.
La France s’effondre.
Et les grands médias, en continuant sans vergogne à sélectionner ceux qui ont droit à la parole et ceux qui ne l’ont pas, et en imposant une pensée unique de façon étouffante, interdisent toujours aux Français de regarder en face l’étendue du désastre.
Peut-être des regards de chefs d’État étrangers, comme celui plein de tristesse de Poutine, celui plein d’indifférence de Xi Jinping, ou celui plein de mépris et de haine d’Erdogan, auront-ils pour effet que des Français de plus en plus nombreux commencent à comprendre avec effroi l’étendue de ce désastre historique.
FA
22 octobre 2020
Source :
Les pays considérés par Vladimir Poutine comme les futures superpuissances mondiales seront sans doute la Chine, la Russie, l’Allemagne, et aussi le Brésil et l’Afrique du Sud. Il souligne a contrario que les États-Unis, la France et le Royaume-Uni sont en déclin.