Vers quoi conduit le rejet du Brexit sans accord par les députés britanniques ?

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Les députés britanniques le 13 mars 2019. (Source : Reuters TV source )

Après le second refus massif (391 voix contre 242) de la Chambre des Communes le 12 mars d’accepter l’accord de sortie de l’UE négocié par Mme May (“soft Brexit”), les députés britanniques viennent, ce 13 mars à 20h00 (heure de Paris), de rejeter également l’option d’un Brexit sans accord.

Cependant, ce rejet du “hard Brexit” a été voté d’extrême justesse (312 députés pour le rejet et 308 contre).

C’est une surprise.

Une surprise qui donne à penser que le “hard Brexit” pourrait finir par s’imposer à très court terme comme étant la solution ayant rencontré le moins d’opposition. Car la légitimité du “hard Brexit” (308 députés pour) est, en fin de compte, largement supérieure à celle du “soft Brexit” (242 députés pour).

Quoi qu’il en soit, ce deuxième vote ouvre la voie à un troisième et dernier vote – demain 14 mars – pour ou contre une demande à l’UE de reporter de quelques semaines la date de sortie de l’Union européenne, actuellement toujours prévue pour le 29 mars à 23h00.

Il est possible, sinon probable, que ce troisième vote soit lui aussi rejeté. Car on voit mal pourquoi les 308 députés qui ont voté pour un Brexit sans accord ce soir voteraient demain pour un report des négociations ; et il est statistiquement vraisemblable qu’il y ait quelques députés ayant voté contre le “hard Brexit” qui refusent la demande de report.

En cas de troisième rejet, Mme May et son gouvernement se retrouveraient dans une impasse dont l’issue la plus vraisemblable serait un “Brexit sans accord”, du fait du score très serré de ce soir d’une part, et du refus possible d’un ou de plusieurs États de l’UE d’accorder un délai supplémentaire d’autre part.

D’ailleurs, quiconque étudie le dossier de façon dépassionnée et pragmatique – à l’anglaise, donc – se rend compte que le Royaume-Uni peut trouver un très grand intérêt à sortir de l’UE sans accord si cela lui évite de régler la somme gigantesque de 44 milliards d’euros à l’UE pour solde des promesses budgétaires faites par l’ancien Premier ministre David Cameron en son temps.

Si un Brexit sans accord devait être la conclusion de toute cette affaire, certains esprits pourraient penser que la “perfide Albion” a encore joué de façon très pragmatique et très fine – comme elle en a le secret depuis des siècles.

Car enfin ! En attendant neuf mois après le référendum de juin 2016 pour déclencher l’article 50 le 29 mars 2017, en positionnant ainsi la date du Brexit quelques semaines à peine avant les élections européennes (interdisant de facto un vrai report de plusieurs mois ou années), puis en laissant traîner interminablement les négociations, le gouvernement de Londres n’aurait-il pas eu l’idée machiavélique de faire sortir le Royaume-Uni de l’UE sans accord, tout en en rejetant la faute sur la Commission européenne et l’intransigeance de ses partenaires européens ?

La réponse ne va plus beaucoup tarder.

Pour ce qui nous concerne, nous sommes résolument aux côtés des 52 % de Britanniques qui ont voté pour le Brexit et qui n’en peuvent plus de constater que, deux ans et demi après leur vote, leur pays est encore dans l’UE.

Nous comptons donc toujours aussi fermement célébrer le Brexit le 29 mars prochain à 23h00 heure locale, dans le cadre de notre opération “La France Libre de nouveau à Londres”. Et, compte tenu du nombre croissant de personnalités britanniques qui ont annoncé leur présence à notre grande soirée, nous avons bon espoir que la célébration mémorable aura bien lieu.

FA

13 mars 2019 – 21h30