== NOTRE REVUE DE PRESSE DE LA SEMAINE == Semaine du 7 au 13 janvier 2019

Lecture : 37 min

Caricature de Macron qui se diffuse sur Internet, en réaction à sa phrase « trop de Français n’ont pas le sens de l’effort ».

Trop de Français n’ont pas le sens de l’effort, dit Macron

Trop de Français n’ont pas le sens de l’effort, ce qui explique en partie les « troubles » que connaît le pays, a déploré vendredi Emmanuel Macron, sans évoquer directement la crise des Gilets jaunes.

Source : Reuters (11 janvier)

Provocation ? Cynisme ? Bêtise ? Il faut littéralement se pincer pour y croire. Même en étant habitué aux bourdes de l’hôte de l’Élysée, on reste stupéfait devant l’affichage sans vergogne d’un tel mépris. Les Français lui ont répondu par une nouvelle journée de mobilisation, plus forte encore que la semaine passée, et particulièrement pacifique. Preuve de leur colère froide, de leur détermination, de leur obstination à vouloir rétablir la démocratie dans leur pays.

France

Frais de mandat : cinq sénateurs et deux députés encore en fonctions dans le viseur de la justice

Selon les informations de France info, 15 parlementaires ou ex-parlementaires sont visés par plusieurs enquêtes préliminaires. Ils sont soupçonnés d’usage illicite de leurs frais de mandat sur la période couvrant 2012 à 2017. Seraient notamment concernés cinq sénateurs et deux députés siégeant toujours dans leurs assemblées, mais dont France info dit ne pas connaître les noms.

Source : le Point (11 janvier)

D’un côté, le peuple est dans la rue, à bout, à cause d’années d’injonctions bruxelloises d’austérité. De l’autre, des parlementaires continuent de profiter allègrement du système. De son côté, l’UPR exige de ses candidats qu’ils présentent un casier judiciaire vierge avant de se présenter à une élection.

Marine Le Pen reçue discrètement par Édouard Philippe à Matignon

La présidente du FN avait demandé rendez-vous au Premier ministre pour évoquer ses problèmes bancaires. Édouard Philippe l’a fort aimablement et discrètement reçue à Matignon le 19 décembre, en compagnie de Wallerand de Saint-Just.

Source : l’Express (9 janvier)

Non seulement le FN exclut formellement de sortir de l’UE et de l’euro (c’est la raison pour laquelle l’ancien ministre de Sarkozy, Thierry Mariani, a décidé de rallier le parti lepéniste), mais sa présidente en est à quémander la bienveillance du gouvernement pour régler ses problèmes financiers catastrophiques ! On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi les députés du FN ont tous refusé de lancer la procédure de destitution contre Macron… L’escroquerie politique et morale du FN éclate au grand jour.

Moralité : si les Français veulent un vrai parti d’opposition au pouvoir de la Macronie, ils doivent choisir un parti qui ne dépend ni des banques ni de l’argent public pour assurer ses fins de mois.

France – Gilets jaunes

Un fossé toujours plus grand entre Gilets jaunes et médias

Des actions et slogans hostiles aux journalistes, un refus de leur parler ou une femme Gilet jaune critiquée pour avoir envisagé d’être chroniqueuse sur BFM TV : la défiance ne cesse de grandir entre les manifestants et les médias traditionnels, à qui ils préfèrent d’autres relais privilégiant le direct.

Source : Orange (6 janvier)

La colère des Gilets jaunes contre certaines télévisions, journaux, voire certains journalistes, défraie la chronique. Si l’on ne peut que condamner les violences contre les personnes physiques, on doit également souligner le grand nombre de revendications, parfaitement calmes et informées, contre les abus médiatiques. Pourquoi le peuple se sent-il fidèlement écouté par certains et non par d’autres ? La question est pleinement démocratique et participe de la dimension « constituante » du mouvement actuel. L’UPR appelle depuis longtemps l’attention du CSA sur la question et exige le respect de la Charte de Munich par les journalistes.

Des affiches-chocs pour dénoncer les violences du régime Macron fleurissent dans Paris et dans de grandes villes de France

Au cours de ce samedi 12 janvier, on a vu fleurir dans la capitale et dans de grandes villes de France des affiches-chocs, probablement imaginées par des Gilets jaunes travaillant dans le domaine de la publicité, qui ont un impact extraordinaire. On y voit les portraits sanguinolents de Macron, Philippe, Castaner et Schiappa, avec la mâchoire et le nez fracassés, ou les yeux pochés. Cela rappelle ainsi les clichés atroces de leurs victimes, mutilées à vie et de façon hélas bien réelle.

Source : UPR (11 janvier)

« Qu’ils se servent de leurs armes » : Luc Ferry appelle la police à tirer

Interrogé sur Radio classique sur la question des Gilets jaunes, l’ancien ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Raffarin a adressé son soutien aux gendarmes. Après les violences qu’ils ont subies lors des récentes manifestations, Luc Ferry estime que les forces de l’ordre devraient pouvoir faire usage de leurs armes pour se défendre.

Source : Ouest-France (8 janvier)

Même s’il a essayé de nuancer ses propos par la suite, le « philosophe » Luc Ferry a tout bonnement appelé au meurtre de Gilets jaunes : inimaginable en République de la part d’un ancien ministre !

France – Grand débat ou grande débandade ?

Chantal Jouanno se retire du grand débat national après la polémique sur son salaire

La présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno, a annoncé ce soir son retrait du grand débat national destiné à sortir de la crise des Gilets jaunes, après la polémique suscitée par son salaire.

Source : le Figaro (8 janvier)

Chantal Jouanno a été vivement critiquée pour son salaire et son souhait de le conserver, même après son retrait de l’organisation du grand débat (elle reste présidente de la Commission nationale du débat public). Mais la véritable raison de son désistement pourrait tenir à ce que Macron a refusé de s’engager à tenir compte des résultats du débat. L’ancienne championne de karaté aurait refusé de prendre des coups en servant de fusible. Les Français savent désormais à quoi s’en tenir concernant le prétendu « débat » censé traduire leur colère.

Grand débat : les maires se désolidarisent du gouvernement

André Laignel, vice-président de la puissante Association des maires de France et maire PS d’Issoudun, n’a pas mâché ses mots sur France info pour envoyer une nouvelle gifle monumentale à Macron. Interrogé sur la volonté du gouvernement de demander aux maires de France de co-organiser le fameux grand débat national censé résoudre le soulèvement populaire des Gilets jaunes, André Laignel a répondu textuellement : « Les maires de France ne se sentent en aucun cas engagés par ce débat et ne sauraient être, à quelque niveau que ce soit, co-organisateurs. »

Source : UPR (12 janvier)

André Laignel, vice-président de l’Association des maires de France.

En plein grand débat, Macron recevra à Versailles 150 patrons de multinationales

Un an après la première édition du Choose France Summit, Emmanuel Macron organisera l’acte II – toujours à Versailles – quelques jours seulement après le lancement du grand débat national. Le but est de « valoriser le tissu industriel français en suscitant davantage de rendez-vous entre grands patrons internationaux et dirigeants de PME installées dans les territoires ».

Source : Huffington Post (11 janvier)

Avec ce sommet, Macron souhaite-t-il montrer aux Français les bénéfices des investissements étrangers, alors que le mouvement des Gilets jaunes s’en prend régulièrement aux multinationales, accusées d’éviter de payer des impôts en France ? Entre un président mondialiste qui parle le globish et le peuple français qui crie sa détresse dans sa langue, l’échange tourne au dialogue de sourds. Le grand débat, c’est « cause toujours ! ».

France – Austérité

Après les Gilets jaunes, les « stylos rouges » expriment à leur tour leur colère

Après les Gilets jaunes, les « stylos rouges » : sur Facebook, des milliers de professeurs « en colère » qui s’estiment « oubliés » par le gouvernement veulent à leur tour se faire entendre et réclament une revalorisation de leur salaire et de leur métier.

Source : Orange (4 janvier)

Mal-être professionnel, dégradation des conditions de travail, stagnation des salaires, précarisation accrue, infléchissement sournois du sens de la mission éducatrice (voir notamment le dossier spécial de l’UPR sur la question), etc. Tous les métiers de l’Éducation nationale sont concernés. Même s’il souhaite rester distinct de celui des Gilets jaunes, le mouvement des « stylos rouges » partage avec lui nombre de revendications. Mêmes causes, mêmes effets ?

(AFP)


Universités : « L’excellence, on sait faire. C’est juste qu’on a zéro thune. »

L’université de Lille accuse un déficit de 600 000 euros et a de plus en plus souvent recours à des vacataires pour faire des économies. Des contrats précaires et mal payés souvent assurés par des doctorants.

Source : Libération (8 janvier)

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, les années se suivent et se ressemblent comme les lugubres chambres d’un triste hôpital. Les professeurs confient avec humour que leur travail consiste en 50 % d’enseignement, 50 % de recherche et 50 % d’administration ; les étudiants sont mal encadrés ; le personnel administratif est surchargé de travail en raison d’un manque d’effectifs chronique ; et les réformes sont incessantes. Au bout de la chaîne, les jeunes chercheurs précarisés accumulent les vacations au petit bonheur. L’excellence : oui, mais jusqu’à quand ?

Belfort : la poste des Glacis va fermer, un relais de poste urbain va ouvrir à la maison de quartier

Au début de février, La Poste fermera définitivement son agence aux Glacis-du-Château. Cette disparition sera partiellement compensée par la création d’un relais de poste urbain à la maison de quartier.

Source : l’Est républicain (10 janvier)

Les services publics doivent être rentables selon l’idéologie de la construction européenne. C’est ce que demande l’article 106 du TFUE, qui exige la mise en concurrence des services publics.

Union européenne – Échec des projets de Macron

Les GAFAM échappent à la création d’une taxe numérique

Fortement revue à la baisse, la proposition de taxe numérique porte un sérieux coup à l’ambition initiale de la Commission pour une fiscalité plus juste. Et ne fait toujours pas consensus parmi les États membres.

Source : Euractiv (6 janvier)

Véritable serpent de mer de la Macronie, la célèbre taxe sur les gros a le mérite de concentrer clairement la colère populaire et d’être irréalisable – elle est donc logiquement toujours remise à demain. La vérité est que l’Allemagne a assuré aux États-Unis qu’elle serait vidée de sa substance en échange de l’indulgence des autorités américaines concernant l’automobile d’outre-Rhin. Bruno Le Maire s’agite, s’époumone, tempête, fait claquer des portes, pour finir trahi par son cousin germain, comme au théâtre de boulevard. La solidarité européenne n’existe que dans les discours ; dans la réalité, seuls sont défendus les intérêts nationaux.

Dumping social chez les routiers : le Parlement européen met la réforme au point mort

Le Parlement européen a encore échoué à trouver un accord. La réforme continue de cristalliser les tensions. Elle ne sera pas adoptée avant les élections européennes. C’est une déconvenue pour la France.

Source : les Échos (10 janvier)

Encore une réforme de la fiscalité européenne qui sera rendue possible « dès qu’on sera tous d’accord » – autant dire jamais. La règle de l’unanimité condamne les États de l’Union à rechercher un impossible consensus entre des pays aux intérêts divergents. Le moins-disant social n’en est qu’une conséquence logique, pour le plus grand bénéfice de l’oligarchie européiste.

Les fédérations de transporteurs routiers des pays de l’est de l’Europe, Pologne et Roumanie en tête, ont intensifié les actions ces derniers jours pour faire capoter l’accord au Parlement européen sur le paquet routier. (Jenny Matthews – Panos-Rea)


Union européenne – L’Europe allemande

Merkel et Tsipras : des rivaux devenus alliés

La chancelière allemande, en visite jeudi et vendredi à Athènes, a salué le courage du Premier ministre grec, Alexis Tsipras, d’avoir mis en œuvre des réformes d’austérité. Elle a remercié la Grèce pour son accord sur la Macédoine du Nord.

Source : le Monde (12 janvier)

Critiquer Merkel et l’Allemagne pour la rigide discipline austéritaire imposée à toute l’Europe, menacer l’Union européenne d’un référendum populaire, crier au « défaut » : tout cela pour accepter finalement l’amère potion de la Troïka européiste. Tsipras reste le symbole du reniement devant l’Europe allemande, conséquence logique de son désir de rester dans l’UE. Son ministre de l’époque Yanis Varoufakis n’avait-il pas annoncé qu’après la Grèce ce serait la France qui serait visée ?

Angela Merkel se recueillant sur la tombe du Soldat inconnu (non encore privatisée ?) à Athènes le 11 janvier 2019. (Aris Messinis – AFP)


Gilets jaunes : Édouard Philippe en visite en Allemagne tente de rassurer l’Europe

Le Premier ministre, en déplacement en Allemagne, veut rassurer ce jeudi sur la crise des Gilets jaunes, dont les images de chaos ont fait le tour du monde.

Source : Ouest-France (11 janvier)

« Ce n’est rien, chers amis » : Philippe fait passer les immenses manifestations des Gilets jaunes pour des caprices de jeunes enfants mal élevés. Encore et toujours le même paternalisme : nous avons raison, mais nous avons mal communiqué. À son déni de réalité, qui lui est imposé par son respect dogmatique de la ligne européiste, les manifestants opposent leur détermination sans faille. Il leur reste maintenant à prendre conscience de tout ce que les blocages actuels doivent à l’existence de l’UE.

Macron et Merkel vont signer un nouveau traité de coopération franco-allemand

Selon l’Élysée, cité par l’AFP, Emmanuel Macron et Angela Merkel signeront le 22 janvier un nouveau traité de coopération entre leurs deux nations, qui « s’appuiera sur le socle fondateur du traité de l’Élysée de 1963 ».

Source : RT France (8 janvier)

Rappelons que le couple franco-allemand est une mystification qui ne sert qu’à leurrer les Français sur les véritables intérêts allemands (la domination économique de l’Allemagne sur l’Europe et son alliance privilégiée avec les États-Unis). Le dogmatisme collaborationniste de Macron ira-t-il jusqu’à l’abandon de nos intérêts les plus stratégiques, comme la dissuasion nucléaire ou le siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU ?

Union européenne – Turbulences italiennes

Le gouvernement italien apporte son soutien aux Gilets jaunes français

Par la voix de ses deux vice-présidents du Conseil des ministres, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, le gouvernement de coalition italien a affirmé le 7 janvier son soutien au mouvement citoyen français des Gilets jaunes : « Gilets jaunes, ne faiblissez pas ! »

Source : RT France (7 janvier)

Macron s’est tellement fait remarquer en critiquant les chefs de gouvernement des autres États membres de l’UE (Pologne, Hongrie, Italie) qu’il était inévitable que, tôt ou tard, on lui rende la pareille. C’est fait et ce n’est probablement pas fini.

Luigi Di Maio et Matteo Salvini à Rome le 1er juin 2018. (Remo Casilli – Reuters)


La Pologne et l’Italie tombent d’accord pour renforcer les frontières de l’UE

Le chef de la diplomatie polonaise a annoncé que son pays s’était mis d’accord avec l’Italie pour renforcer la frontière extérieure de l’Union européenne.

Source : Sputnik (9 janvier)

Le pacte de Marrakech a été signé en ordre dispersé par les pays de l’UE : comment deux pays vont-ils parvenir à convaincre leurs bientôt vingt-cinq partenaires d’adopter la politique qu’ils pourront proposer sur le renforcement des frontières ? Et comment peut-on à la fois prétendre renforcer les frontières et organiser des migrations régulières ?

Monde – Oublier l’UE !

Les États-Unis ont rétrogradé le statut diplomatique de l’Union européenne

La Maison-Blanche a rétrogradé durant plusieurs mois le statut diplomatique de l’Union européenne au rang d’organisation internationale sans en informer les instances européennes. La situation aurait ensuite été revue « à titre provisoire » après les protestations de l’UE.

Source : l’Écho (8 janvier)

Il semble bien normal que l’UE soit considérée comme une organisation internationale et non un État, ce qu’elle n’est pas. Mais la façon de procéder des Américains montre le peu de respect de Washington pour cette entité vassale dont la Commission est présidée par l’alcoolique Juncker.

Un Brexit sans accord ne fait pas peur aux Australiens

Pour l’éditorialiste économique du grand journal australien The Australian, journal influent auprès de l’élite politique et des gens d’affaires, le Brexit sans accord ne fait pas peur du tout aux élites économiques de la grande île-continent. L’ensemble de la presse et de la société australiennes ne comprend pas pourquoi les élites européennes se font une montagne du Brexit. Vu de Canberra, Perth, Darwin, Sydney, Melbourne ou Hobart, sortir de l’UE semble le bon sens même compte tenu du désastre de la « construction européenne » qui saute aux yeux du monde entier.

Source : UPR (9 janvier)

Journal australien : « Quitter l’Europe sans accord ne pourra pas couler le Royaume-Uni »


Monde – États-Unis

Le shutdown américain devient le plus long de l’histoire

La paralysie des administrations fédérales américaines atteint le record de 22 jours. Ni Donald Trump ni les démocrates ne sont prêts à céder sur la question du mur entre les États-Unis et le Mexique, question qui a provoqué le shutdown. Le président hésite désormais à activer le dispositif d’urgence nationale tandis que l’administration fédérale ne fonctionne qu’avec la moitié de ses effectifs, ou ne rémunère pas une partie des fonctionnaires qui ont été « réquisitionnés ».

Source : la Tribune (12 janvier)

Trump peut difficilement reculer sur la question du mur, hautement symbolique pour lui et ses électeurs. Jusqu’où ira ce bras de fer, qui paralyse l’administration ?

Archives fermées à Washington pour cause de shutdown. (AFP)


Le directeur du cabinet du Pentagone démissionne

Kevin Sweeney a démissionné de son poste de directeur de cabinet au Pentagone, où il a travaillé pour le secrétaire à la Défense pendant deux ans.

Source : CNN (6 janvier) – en anglais

Cette démission fait suite à celle de son ancien patron, James Mattis, survenue après l’annonce choc de Donald Trump de retirer ses troupes de Syrie. Décidément, la guerre entre Trump et « l’État profond » fait des victimes…

Le boomerang Trump frappe les États-Unis

À l’instar d’Apple, dont les ventes dégringolent en Chine, de nombreuses entreprises américaines sont touchées par le ralentissement chinois. Des négociations sino-américaines ont repris les lundi 7 et mardi 8 à Pékin en vue de faire baisser les tensions.

Source : le Temps (6 janvier)

La stratégie de Trump – exercer une énorme pression puis négocier – ne se fait pas sans heurts, y compris pour les entreprises américaines. Il y a cependant fort à parier qu’elle permettra d’obtenir des conditions plus favorables pour les États-Unis dans le commerce avec la Chine.

États-Unis : la démocrate Tulsi Gabbard se positionne pour la présidentielle de 2020

À seulement 37 ans, l’élue démocrate hawaïenne du Congrès américain Tulsi Gabbard a annoncé ce vendredi qu’elle se lançait dans la course à la présidentielle de 2020.

Source : Madame Figaro (12 janvier)

Tulsi Gabbard est officier de réserve de la garde nationale américaine. Elle a servi au Moyen-Orient (en Irak) et a critiqué l’engagement américain en Syrie, où elle a notamment rencontré le président Al-Assad. En axant sa campagne sur la question de la paix et de la guerre, elle montre que certains dans la nouvelle génération veulent tourner la page impérialiste des néoconservateurs et peut-être même demander des comptes au lobby militaro-industriel, qui pousse les États-Unis à la guerre perpétuelle.

Monde

Israël réclamera 250 milliards de dollars aux pays arabes pour avoir contraint des juifs au départ

Israël envisage de demander des indemnités à plusieurs États arabes et à l’Iran, qu’il accuse d’avoir forcé quelque 800 000 juifs au départ après 1948. Le montant du préjudice estimé s’élèverait à près de 250 milliards de dollars.

Source : RT France (6 janvier)

Cette demande provocatrice permet au gouvernement nationaliste d’Israël de mettre en lumière les expulsions forcées de juifs des pays arabes en 1948, il est vrai souvent méconnues. Il conviendrait de rappeler que celles-ci ont eu lieu à la suite de la déclaration unilatérale d’indépendance d’Israël, qui déclencha la première guerre israélo-arabe et l’exode de 700 000 Palestiniens, que le gouvernement israélien n’envisage certainement pas d’indemniser…

Tokyo et Séoul piégés dans la dégradation de leurs relations

Un tribunal coréen vient d’autoriser la saisie d’actifs d’un sidérurgiste japonais dans la péninsule à la suite de poursuites judiciaires qui réveillent la mémoire douloureuse de la Seconde Guerre mondiale.

Source : les Échos (9 janvier)

Bien que partageant les mêmes inquiétudes face à la Corée du Nord ou à la montée en puissance de la Chine, le Japon et la Corée du Sud sont loin d’être de proches alliés, et Séoul conserve un souvenir douloureux de l’occupation japonaise.

La France de Macron condamne toute « tentative de changement de régime extra-constitutionnel » au Gabon

Le ministère des Affaires étrangères a réagi à la tentative de coup d’État ratée au Gabon ce lundi, en condamnant « toute tentative de changement de régime extra-constitutionnel ».

Source : BFM TV (7 janvier)

Cette condamnation d’une tentative de coup d’État est légitime, mais peut prêter à sourire quand on connaît les nombreuses violations de la Constitution auxquelles se livre Macron en France.

Démission du président de la Banque mondiale : les pays émergents vont-ils défier Trump ?

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a brusquement démissionné lundi, près de trois ans avant la date prévue pour son départ, ouvrant la possibilité pour Trump de nommer quelqu’un à sa place. Cela pourrait conduire à un affrontement avec d’autres pays qui remettent en cause la pratique qui veut que cette nomination soit assurée par les États-Unis.

Source : CNN (8 janvier) – en anglais

La montée en puissance des pays émergents dans les organisations internationales régissant l’ordre économique mondial tend à s’affirmer contre le leadership américain, qui bat de l’aile. Ceci d’autant plus que Trump pourrait laisser faire, lui qui ne cache pas son mépris pour ces organisations et pour le multilatéralisme en général.

En Inde, une grève d’ampleur nationale

À quelques mois à peine des élections générales, 200 millions de personnes – selon les organisateurs – ont manifesté leur colère dans tout le pays. Leurs revendications portent sur la hausse du salaire minimum, la Sécurité sociale universelle, l’arrêt des privatisations, mais aussi l’arrêt de la réforme du droit du travail en cours et la lutte contre le chômage. Des agriculteurs se sont ralliés au mouvement.

Source : les Échos (8 janvier)

Ces demandes de dignité et d’amélioration des conditions sociales font écho à celles des Gilets jaunes, même si le pays et le contexte sont très différents. Elles montrent que le temps de la mondialisation ultralibérale, supposée « heureuse », est bientôt révolu.

Quelque 200 millions de personnes sont descendues dans les rues dans l’ensemble de la fédération. Elles recommencent mercredi. (Rafiq Maqbool – AP – SIPA)


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Coordination de la revue de presse : David Pauchet

Rédacteurs : Antoine Carthago, Maxime Forner, Thierry Lacour, André Marchal, David Pauchet

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