LES ENSEIGNANTS PUNIS PAR LEURS VOTES

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Même si c’est un peu moins vrai depuis 2005, la grande majorité des enseignants votent à gauche et en faveur de la “construction européenne” depuis des décennies. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’en sont pas récompensés.

Selon l’économiste Lucas Chancel, Professeur à Sciences Po, le pouvoir d’achat du salaire des enseignants a considérablement chuté depuis 1980, selon le graphique ci-joint.

Force est de constater que l’arrivée de Mitterrand et du PS au pouvoir a marqué un retournement complet des évolutions salariales des enseignants qui avaient massivement voté en leur faveur.

Partant de près de 2,2 fois le SMIC à la fin de la présidence Giscard, le rapport du salaire moyen des enseignants au SMIC a chuté continuellement depuis lors, avec quelques sursauts :
– infime en 1988, avec l’arrivée de Rocard
– infime en 1993, avec l’arrivée de Balladur
– plus marqué en 2007, avec l’élection de Sarkozy
– significatif en 2017, avec l’élection de Macron

Toutefois, tous ces sursauts ont été sans lendemain. Ils n’ont pas inversé la tendance baissière de fond.

Cet appauvrissement continuel du pouvoir d’achat des enseignants résulte des contraintes budgétaires pesant sur le ministère de l’Éducation nationale, qui représente le plus gros budget de l’État.

▪️ Est-il besoin de rappeler ici que ces réductions budgétaires sont IMPOSÉES – depuis 1992 – par l’appartenance de la France à l’Union européenne et à l’euro ?

▪️ Est-il utile de souligner que la situation catastrophique de nos finances publiques, et la procédure pour déficit excessif lancée par la Commission européenne contre la France en 2024, laissent augurer la poursuite de l’appauvrissement des enseignants ?

Malgré cela, la très grande majorité des enseignants français sont européistes et continuent de ne pas prêter attention à ceux qui pressent les Français de comprendre l’urgence de sortir de l’UE et de l’euro.

Comme l’écrasante majorité des Français, les électeurs enseignants raisonnent en effet selon les clichés et en fonction de l’offre politique que les médias mainstream leur mettent constamment dans la tête.

Puisque les médias invisibilisent l’UPR, ils ne se documentent pas plus que les autres Français sur nos analyses. C’est décevant de la part d’une profession intellectuelle qui devrait avoir au contraire à cœur de voter de façon particulièrement réfléchie et documentée.

Ainsi, lors des élections européennes de juin 2024 :

▪️50,7% des professeurs des écoles et 53,4% des enseignants ont voté pour les listes de gauche

▪️26% des professeurs des écoles et 27% des enseignants ont voté pour la liste de l’ultra-européiste et agent d’influence américain Raphaël Glucksmann

Et même si l’on constate une désaffection, minoritaire mais croissante, à l’égard de la droite et de la gauche, les enseignants en colère se tournent banalement vers l’extrême-droite :

▪️13 % des professeurs des écoles et 12% des enseignants et professions scientifiques ont voté pour la liste RN (Bardella)

▪️5 % pour la liste Reconquête (Maréchal).

Comme les autres électeurs français, ils croient choisir des opposants déterminés au système, sans faire attention au fait que ni le RN ni R! ne veulent libérer la France de l’UE et de l’euro

[Source : cet article de Libération ]

🔎 CONCLUSION

Faute de se documenter et de remettre en cause leurs habitudes électorales, les enseignants continuent, encore et encore, de voter pour des partis qui, du RN à LFI, ne veulent pas sortir du système européiste qui les conduit à leur continuel appauvrissement.

C’est l’occasion de citer la célèbre citation de Bossuet (dans sa version authentique) :

« Mais Dieu se rit des priéres qu’on luy fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer.»
[ Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes, vol. I, livre IV]

FA
7 septembre 2024

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[Source du graphique]