Le nouveau désastre de la diplomatie de l’Élysée. Washington mène des manœuvres navales avec la Turquie et Erdogan se moque ouvertement de Macron.

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Comme je l’ai plusieurs fois souligné depuis un mois et demi, le président Macron a pris l’initiative bien hasardeuse d’engager de plus en plus la France dans un périlleux bras de fer avec la Turquie en Méditerranée orientale. Et cela au nom de la chimérique solidarité européenne et de la non moins chimérique solidarité atlantiste, au risque d’isoler complètement notre pays, seul à soutenir la Grèce et Chypre.

Le lecteur pourra ainsi se reporter ou se rafraîchir la mémoire en (re)consultant :

– ma vidéo du 15 juillet 2020 :

– mon article du 11 août 2020 : https://www.upr.fr/actualite/lupr-conseille-a-emmanuel-macron-de-demander-une-reunion-en-urgence-du-conseil-de-securite-de-lonu-sur-lescalade-des-provocations-turques-en-mediterranee-orientale/

Macron déjà lâché par Merkel le 14 août

Le locataire de l’Élysée avait été forcé de constater, le 14 août, qu’il était lâché par Angela Merkel dans ce dangereux imbroglio diplomatico-militaire.

Se moquant comme d’une guigne des fadaises du prétendu “couple franco-allemand”, la Chancelière d’Allemagne avait en effet préféré jouer les Ponce-Pilate plutôt que de respecter les principes de solidarité avec la Grèce et Chypre, membres de l’UE, et plutôt que de respecter les obligations de ce torchon baptisé “traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle”

(cf. mon post https://www.facebook.com/upr.francoisasselineau/posts/10158527337047612)

Coup de Jarnac de Washington contre la France

Or, ce 27 août 2020, le ministère turc de la Défense a annoncé que les marines turque et américaine viennent de procéder à un exercice maritime conjoint, en Méditerranée orientale évidemment.

Le communiqué du ministère turc précise :
« La marine turque poursuit son entraînement maritime avec les marines alliées. La frégate turque TCG Barbaros et la corvette turque TCG Burgazada ont effectué un entraînement maritime avec le destroyer américain USS Winston S. Churchill en Méditerranée orientale le 26 août 2020 ».

Notons que, pendant cet exercice conjoint, le navire de recherche turc Oruc Reis, escorté par des navires de guerre turcs, continue à effectuer des recherches sismiques dans la région comme si de rien n’était. Alors que ce sont justement ces opérations d’exploration des ressources énergétiques menées par la Turquie dans les zones économiques exclusives grecque et chypriote qui sont à l’origine du conflit et de l’engagement de la France !

Cet exercice conjoint américano-turc, qui révèle que les États-Unis préfèrent soutenir leur allié turc, constitue donc une humiliation suprême et une nouvelle gifle pour Emmanuel Macron.

Washington et Berlin n’ont plus que du mépris pour Paris

Donald Trump, qui a qualifié, le 18 août, le président turc Erdogan de “joueur d’échecs de classe mondiale” (https://www.trt.net.tr/francais/ameriques/2020/08/18/trump-qualifie-erdogan-de-joueur-d-echecs-de-classe-mondiale-estimant-biden-pas-a-la-hauteur-1474655), n’en pense à l’évidence pas autant d’Emmanuel Macron.

Il l’a d’ailleurs fait savoir publiquement. Faisant fi du langage diplomatique, le président américain a déclaré, le 25 juin dernier, que “tout ce que Macron touche devient de la merde”. Du jamais vu dans les relations franco-américaines….
(https://www.rtl.fr/actu/international/pour-trump-tout-ce-que-macron-touche-devient-de-la-merde-7800629546)

En résumé, vue de Washington comme de Berlin, la France est désormais en chute libre. Ce n’est plus qu’une puissance de seconde zone, dirigée par une bande d’incompétents, sur laquelle on peut s’essuyer les pieds impunément, comme sur un paillasson.

Conclusion : la France paye très cher l’incompétence de son dirigeant

Emmanuel Macron a fait preuve, dans toute cette affaire, d’un amateurisme complet.

Il a engagé imprudemment la France dans les opérations militaires de l’UE (opération “Irini”) et de l’Otan (opération “Sea Guardian”), et cela au nom de solidarités européenne et atlantiste dont il est le seul à croire qu’elles prévalent sur les intérêts nationaux. Du coup, notre marine s’est retrouvée toute seule…

Il a commis l’erreur supplémentaire de s’aventurer face à la puissance turque sans d’être PRÉALABLEMENT assuré qu’il aurait le soutien de Washington et de Berlin. Non seulement ces deux pays lui font faux-bond, mais l’armée américaine se range du côté de la Turquie, ce qui clôt le débat.

Cerise sur le gâteau, Macron a cru bon de se précipiter, avant-hier, pour soupçonner implicitement Vladimir Poutine d’être le commanditaire de l’empoisonnement supposé de l’opposant d’extrême-droite Navalny, et cela sans la moindre preuve. Ce qui ne peut qu’isoler encore un peu plus la France, de nouveau en froid avec Moscou… Chapeau !

Macron se retrouve aujourd’hui comme le dindon d’une sinistre farce, ce qui permet au président Erdogan de se payer ouvertement sa tête en lançant à l’adresse de Macron que « Le temps des caïds est révolu » (https://www.20minutes.fr/monde/2847955-20200827-temps-caids-revolu-turquie-critique-france-prolonge-recherches-gazieres-controversees-mediterranee)

Pour tenter de sauver ce qui reste des meubles, et surtout de sauver l’honneur, je ne saurais trop réitérer le conseil que je formulais à Emmanuel Macron le 11 août dernier, à savoir de demander la réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Méditerranée orientale.
(https://www.upr.fr/actualite/lupr-conseille-a-emmanuel-macron-de-demander-une-reunion-en-urgence-du-conseil-de-securite-de-lonu-sur-lescalade-des-provocations-turques-en-mediterranee-orientale/)

Au-delà de cette mesure conjoncturelle, le cours des événements révèle une nouvelle fois la justesse du programme que je propose aux Français depuis plus de 13 ans, à savoir l’impérieuse nécessité de sortir la France de l’UE et de l’OTAN.

FA
27/08/2020