Le covid-19 va-t-il accélérer la fin de l’Union européenne ? – par Cyrille B., adhérent UPR
Cyrille B. , directeur comptable de profession, est un fidèle adhérent de l’UPR depuis plus de trois ans (décembre 2016).
Il nous a proposé de publier ce “point de vue”, qui est à la fois sourcé, précis et très clair, pour bien resituer les enjeux essentiels de la période historique que traverse la France.
Si, en Chine, berceau de la maladie, l’épidémie de coronavirus semble être sur le déclin, l’Europe, elle, est devenue l’un des épicentres mondiaux de la maladie, avant d’être rejointe par les États-Unis.
La France, désormais l’un des pays les plus touchés au monde, semble suivre le chemin macabre de l’Italie (où le virus a désormais fait plus de victimes qu’il est supposé en avoir fait en Chine).
Emmanuel Macron, jamais avare pour commenter les désastres vus de l’extérieur, comme s’il n’y portait personnellement aucune responsabilité, a lui-même qualifié cette pandémie de « plus grave crise sanitaire que la France ait connue depuis un siècle ».
Pourtant, on est évidemment en droit de reprocher au locataire de l’Élysée et à son gouvernement une impréparation, un amateurisme et des prises de décision incohérentes et beaucoup trop tardives, face à la propagation de l’épidémie.
En effet, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, déclarait le 26 janvier qu’il n’y avait « aucune indication à acheter des masques pour la population française » [1]. Le président et sa femme encourageaient même les Français à sortir le 6 mars dernier, et le premier tour des élections municipales du dimanche 15 mars a été maintenu d’une manière incompréhensible.
Mais l’enseignement majeur de cette crise – qui ressort comme le nez au milieu de la figure – est le suivant : non seulement l’Union européenne n’a rien fait contre cette épidémie mais, comme nous allons le voir, elle en a été un facteur aggravant.
Dans l’impossibilité de s’accorder sur la réponse économique à apporter à cette situation, les différents gouvernements européens en sont réduits à s’invectiver ouvertement sur la place publique.
Le mythe de la « construction européenne » semble inéluctablement toucher à sa fin.
Circulez, il n’y a rien à voir…
Alors que de nombreux pays, y compris à l’intérieur même de l’espace Schengen, fermaient tour à tour leurs frontières pour se protéger, les eurolâtres de service n’ont cessé de pointer « l’inutilité » de cette mesure.
Le président français a même évoqué qu’il fallait « éviter un repli nationaliste » ! Le 13 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, affirmait sur Europe 1 que cela n’avait « scientifiquement pas d’intérêt ». Le même jour, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, déclarait que les fermetures des frontières « ont d’importantes conséquences sociales et économiques » et « perturbent la vie de la population et des entreprises ».
Pourtant, comme le rappelait le Dr Jeanne Brugère-Picoux au journal le Parisien : « Fermer les frontières est une mesure barrière efficace lorsque la menace est encore lointaine. Aujourd’hui, il est trop tard puisque le virus se trouve de chaque côté de la frontière. » Aussi, cela aurait dû « être décidé bien en amont ».
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que si la fermeture des frontières et le confinement immédiat des personnes infectées n’ont pas été décidés très tôt (comme l’a fait par exemple Taïwan, avec un résultat excellent), c’est par réflexe idéologique européiste et mondialiste. Parce que l’on a préféré respecter les directives absurdes de l’OMS et le dogme européiste plutôt que de viser à protéger les Français. Point.
Malgré cela, la réalité s’est imposée. Nonobstant les vaticinations de la présidente de la Commission européenne, l’Allemagne a décidé de la fermeture de ses frontières, après plusieurs autres pays de l’UE. La France a fini tardivement par leur emboîter le pas.
Pis, l’Italie, pays le plus touché au monde, s’est vu refuser aide et assistance de la part de ses voisins et ne peut compter que sur l’aide de la Chine, la Russie et Cuba !
Alors que la population de nombreux pays européens est confinée chez elle, inutile de dire que ces atermoiements aux conséquences tragiques mettent en lumière le côté ubuesque de la « construction européenne ». Cette dernière n’avait-elle pas justement pour but de faire contrepoids à la Chine ? Où est la solidarité européenne ? Où est le peuple européen ? Existe-t-il même, tout simplement ?
Ce décalage entre l’évidence des faits et la pensée européiste n’est pas si difficile à comprendre.
En premier lieu, le principe même de l’Union européenne est de permettre la libre circulation des marchandises, des personnes et des services. Restreindre la libre circulation, même en période de crise, c’est donc reconnaître que cette dernière peut être néfaste. D’autant que, sacrilège pour les eurolâtres, cette restriction se fait logiquement au niveau des frontières des États. Voir les journaux télévisés retracer sur une carte les « anciennes » frontières a quelque chose d’intolérable pour eux, car profondément attentatoire au dogme européiste.
Et s’agissant d’une mesure protectrice des populations (défensive donc, puisque, à en croire Macron, « nous sommes en guerre »), cela démontre non seulement qu’il n’y a pas de coopération européenne et que chaque peuple attend de son gouvernement qu’il le protège (démontrant de fait qu’il n’y a pas de peuple européen), mais également que, au bout du compte, seuls les « vieux » États-nations sont en mesure de le faire.
Dans le même registre, le journal Libération publiait le 16 mars un article titré « Coronavirus : l’Allemagne malade de son fédéralisme ». En effet, à cause du découpage du pays en Länder, qui jouissent d’une très grande autonomie (chacun dispose de son propre Parlement, par exemple), le pouvoir fédéral a la plus grande difficulté à imposer une fermeture généralisée des écoles ou des lieux publics. [2]
Voilà un nouveau sacrilège pour les tenants du dogme européiste ! Car le fédéralisme “à l’allemande” est l’organisation territoriale « démocratique » tant vantée par les « Européens convaincus », auxquels on doit la promotion constante du régionalisme (que l’UE subventionne allègrement) et des eurorégions.
Un simple virus est donc en train de déconstruire, brique par brique, toute l’ossature de l’idéologie européiste.
Non contente de favoriser la propagation du virus, notre appartenance à l’UE est à l’origine du délabrement de notre système de santé !
Avant même le début de l’épidémie, Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, déclarait en octobre 2019 au magazine l’Express : « Chaque année, on nous coupe les vivres. En 2018, la première circulaire relative à la campagne tarifaire et budgétaire des établissements de santé leur imposait une économie de 960 millions d’euros. En 2019, on parle de 663 millions d’euros. »
En 2018, ce sont 4 200 lits qui ont été supprimés. L’hôpital public s’est donc, année après année, retrouvé dans un état de délitement total, au point qu’en novembre 2019 au moins 70 hôpitaux se sont mis en grève. Certes, un plan d’urgence était prévu mais, comme le rappelait Bruno Le Maire : « Si l’on dépense de l’argent pour l’hôpital, il faudra trouver des économies en face. » En clair, l’État n’a plus d’argent pour ses hôpitaux publics !
Pour comprendre cette situation, il est nécessaire de revenir sur les contraintes budgétaires issues des règles européennes.
PSC, GOPÉ et PNR, les trois virus européistes qui sont en train de tuer l’hôpital public
À la suite de la crise de la dette des États européens survenue en 2010 (qui faisait elle-même suite à la crise des subprimes de 2008) et notamment à la demande de l’Allemagne, les États membres se sont engagés à respecter un certain nombre de règles destinées à favoriser une plus grande « discipline budgétaire ».
En effet, les Allemands, entre autres, craignent un jour de devoir payer pour les pays « indisciplinés » du « Club Med ». Sont clairement visés la Grèce, l’Italie, l’Irlande, le Portugal, mais aussi la France.
Le pacte de stabilité et de croissance (PSC), en vigueur depuis 1997, qui intime aux États de respecter la fameuse « règle d’or » [3], a donc été renforcé par un « volet correctif » en 2011 (aussi désigné sous son nom anglais « six-pack »).
Désormais, la Commission peut sanctionner les États membres qui sont en retard dans l’application des mesures préconisées pour faire respecter cette « règle d’or » ou qui s’en écarteraient.
C’est donc en application du PSC et en vertu de l’article 121 du TFUE que la Commission européenne élabore chaque année des « recommandations » adressées à chaque État. Ce sont les « grandes orientations des politiques économiques », les fameuses GOPÉ [4].
Ainsi, dans le millésime 2015 des GOPÉ destinées au gouvernement français, on pouvait lire ceci (p. 3, § 9) :
En réponse, le programme national de réforme (PNR) 2016 présenté par le ministre de l’Économie d’alors, un certain Emmanuel Macron, mentionnait un plan d’économie de 50 milliards. Il y est avancé que 10 milliards d’économies ont été réalisés sur les dépenses de santé rien que sur la période 2015-2017 !
On peut aujourd’hui en déplorer les effets mortifères : nombre de lits insuffisant, manque de matériel de réanimation, manque de masques, personnel soignant à bout de souffle avant même le début de la pandémie, etc. D’autant que les gouvernements précédents avaient déjà entrepris de réaliser des coupes dans les budgets. On pense notamment à la création des ARS (agences régionales de santé) en 2010, dont la logique n’a jamais été remise en cause, y compris sous la présidence de François Hollande.
Il est important également de rappeler que, de toutes les manières, le cours de l’euro étant trop élevé pour la France, nous sommes condamnés à subir des mesures de dévaluation interne (baisse des salaires, baisse des charges sociales, etc.) sous peine de voir s’aggraver le chômage [5].
La désunion européenne en marche
Face à l’ampleur du désastre économique et sanitaire qui ne fait que commencer, le président Macron a dû sortir le carnet de chèques : 30 milliards pour financer le chômage partiel, 5 milliards pour la recherche, une garantie des prêts bancaires aux entreprises à hauteur de 300 milliards… Sans surprise, le budget français va se trouver pris en ciseaux entre la hausse des dépenses et les conséquences de la mise à l’arrêt de l’économie engendrant un net recul des recettes fiscales.
Inutile de dire que la France et les autres pays de l’UE vont exploser les plafonds fixés par le PSC ! Prise de court devant le fait accompli, la présidente de la Commission européenne a proposé la suspension du pacte de stabilité et a « validé » le plan de la France (rappelant ainsi au passage que la France n’est plus libre de ses choix budgétaires). Inutile de préciser que, dans les cercles européistes, la gêne est palpable au moment même où les pays membres n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur le futur budget post-Brexit de l’Union européenne.
De son côté, l’Allemagne a prévu un plan de 1 100 milliards ! Il faut dire que le pays, qui a construit toute son économie sur un modèle exportateur, va sans doute payer un lourd tribut en raison de l’arrêt des échanges internationaux.
Il sera donc difficile de convaincre nos amis Allemands de payer, en plus, la dette des autres.
Mais c’est pourtant la solution retenue par les européistes !
Du fait de la suspension du pacte de stabilité et des déficits abyssaux qui s’annoncent, de nombreux pays réclament la possibilité d’émettre des obligations communes (nommées pour l’occasion « coronabonds ») afin d’éviter une nouvelle crise des dettes souveraines causée par un endettement excessif et des attaques spéculatives [6].
Pour les européistes, ce serait l’occasion de mettre en place la mutualisation des dettes. Cet objectif est un véritable Graal pour les fédéralistes (même si cette tentative n’est qu’un nouveau leurre : lire l’analyse de Vincent Brousseau à ce sujet).
Cette idée exprime donc surtout l’absence d’idée et l’impasse dans laquelle se trouve enfermée l’Union européenne. Mais comment pourrait-il en être autrement de toute façon puisqu’il est impossible, en pratique, de modifier les traités ?
Ainsi, en l’état actuel des choses, les États restent prisonniers des règles qui, on l’a vu, ont aggravé, voire favorisé, la crise sanitaire actuelle. Les déficits vont donc se creuser, et pas qu’un peu.
Sitôt l’épidémie passée, la Commission européenne, en application des traités, devrait donc logiquement reprendre son travail obstiné et aveugle, consistant à réclamer encore et toujours plus d’austérité (pour les autres, bien sûr ; il va sans dire qu’elle n’envisage nullement la moindre rigueur budgétaire pour elle-même, ni pour les institutions et fonctionnaires européens qui se goinfrent d’argent public).
On peut déjà imaginer les éditocrates nous expliquer que, pour soutenir notre système de santé, et en solidarité avec nos médecins, il faudra renoncer à deux ou trois jours de RTT ou de congé et, peut-être, travailler plus longtemps.
Il est vrai que jusqu’à présent les peuples ont avalé la pilule sans trop barguigner ; après tout, n’explique-t-on pas à longueur de journée sur toutes les ondes que « l’on n’a pas le choix », « qu’il n’y a plus d’argent » ?
L’État, chose au monde la plus utile au commerce [7]
Toutefois, il semble que les choses pourraient se passer un peu différemment avec la crise actuelle.
Tout d’abord, tous les pays sont concernés. Chacun avec ses spécificités, avec son histoire, sa dette et sa gestion de la crise. Comme à chaque crise du capitalisme, on s’aperçoit que la colonne vertébrale de nos sociétés, et finalement du libéralisme, c’est l’État.
Les économies européennes n’échapperont donc pas à un plan de relance keynésien, car les baisses de taux et autres mesures non orthodoxes de la BCE (rachats massifs de titres de dette souveraine notamment) ne seront pas d’un grand secours. En pleine crise du Covid-19, les États vont donc encore devoir mettre la main à la poche ; or à ce petit jeu tous les États ne sont pas logés à la même enseigne.
Comment les Allemands, entre autres, vont-ils réagir, alors que le TSCG – qui n’est que suspendu – a été instauré à leur demande ?
Le discours d’Emmanuel Macron du 16 mars dernier ne devrait pas les rassurer d’autant que, comme on l’a vu plus haut, ils vont s’endetter à un point qui risque d’atteindre leur « seuil de douleur ».
Faut-il croire les déclarations de Macron ? Ses agissements depuis 3 ans à l’Élysée nous invitent à penser que non et que, comme à l’accoutumée, les actes ne correspondront pas aux promesses.
Mais si, par extraordinaire, il voulait mettre en œuvre ce qu’il a dit, cela signifierait que la France dépenserait sans compter, quitte à exploser nos déficits et à laisser perplexes nombre de nos concitoyens qui s’interrogent de plus en plus : « Mais d’où sort-on cet argent ? Je croyais que nous n’avions plus de sous », etc. Pourtant, « l’État paiera ! », assure-t-il [8].
Ainsi, même si une action financière extrêmement coordonnée au niveau européen est envisageable, les réponses à apporter à cette crise sont d’ordre régalien. Quid des mesures sanitaires ? Quid des frontières ? Quid de la Sécurité sociale ? Quid du droit du travail ?
Compte tenu du volontarisme affiché par les différents chefs de gouvernement, il est bien difficile d’imaginer les États céder des pans entiers de souveraineté au moment même où les populations semblent entrer dans une forme de communion nationale pour mieux affronter cette pandémie.
La fin des illusions
Une fois les formules diplomatiques épuisées, une évidence commence à s’imposer : une déconstruction ordonnée de l’Union européenne permettrait de sortir de l’impasse dans laquelle les pays se sont égarés.
Les économies européennes, et plus particulièrement celles du Sud, vont avoir besoin d’oxygène pour garantir un maximum de rentrées fiscales.
Or on sait que, selon le FMI, l’euro serait surévalué de 6,8 % pour l’économie française (d’autres sources évoquent plutôt 10 à 12 %).
Disons-le donc clairement : couplé à la liberté de circulation des capitaux, l’euro est une véritable incitation aux délocalisations !
Ainsi, un retour aux monnaies nationales permettrait aux États de retrouver une souveraineté monétaire et d’adopter une politique plus favorable à la création d’emplois et aux productions locales, augmentant d’autant les recettes fiscales.
Le poids de la dette pourrait en outre être rendu indolore grâce à une inflation plus élevée mais maîtrisée. Cela nécessite bien sûr d’avoir une banque centrale nationale et un État fort et régulateur. Libéré des traités kafkaïens et des contraintes budgétaires, l’État pourra enfin réinvestir dans ses routes, son armée, ses écoles, ses universités et… ses hôpitaux.
Comme on l’a constaté, l’ultralibéralisme (qui constitue l’ADN de la « construction européenne ») a engendré des interdépendances et des échanges qui défient toute logique d’efficience. Résultat ? La Chine est devenue l’usine du monde et l’interruption des échanges avec elle paralyse toutes les chaînes de production. Ce manque de « vision » de nos États, symptôme de la pensée du laisser-faire, rend notre société complètement démunie face à ce type de choc.
Évidemment, il ne faudra pas compter sur la morale ou l’empathie des acteurs privés : l’instauration d’une législation stricte et un encadrement des mouvements de capitaux (mesures aujourd’hui interdites par les traités européens) seront nécessaires.
De la même manière, le rétablissement des frontières permettra un contrôle des mouvements de population et ainsi de limiter drastiquement la propagation des épidémies.
Conclusion
L’irruption du Covid-19 dans nos vies est en train d’agir comme le révélateur de la folie des choix politiques effectués depuis un tiers de siècle par nos dirigeants contre l’avis du peuple, par pur dogmatisme (européisme et libre-échangisme).
Plus d’Europe veut dire moins d’État. Et moins d’État signifie moins d’argent pour nos routes, nos écoles, nos universités, nos hôpitaux, notre armée, notre recherche, nos fleurons industriels….
Comment alors s’étonner qu’il n’y ait pas de réserves de masques, de gels hydroalcooliques, de places en réanimation, de tests, de blouses, de respirateurs, de sédatifs, de curare, etc. ?
Le 16 mars dernier, chacun de nous devant son écran pour écouter l’allocution télévisée du président de la République, a constaté que l’État peut tout mais que Macron, qui l’incarne, n’avait hélas rien prévu du tout.
Sa toute dernière allocution, le 13 avril, n’a fait que confirmer ce diagnostic, en en ajoutant un autre : la cacophonie, l’amateurisme et l’incompétence de Macron et de son gouvernement atteignent des niveaux dignes du Guinness des records.
Il faut donc espérer que nous saurons, comme Emmanuel Macron s’y est engagé, « tirer toutes les conséquences » de cette crise.
Cyrille B.,
Directeur comptable
Adhérent UPR depuis décembre 2016
résidant en Bretagne.
Sources et références
[1] Le port du masque est désormais « encouragé » par ce même gouvernement et peut-être en passe de devenir obligatoire.
[2] L’Allemagne offre toutefois pour l’heure un bilan sanitaire nettement meilleur que la France, en partie, semble-t-il, grâce à un dépistage beaucoup plus massif et précoce qu’en France et à une bien meilleure anticipation de la part des pouvoirs publics.
[3] Cette règle pose le principe de l’équilibre (ou de l’excédent) des budgets des administrations publiques. Le déficit structurel annuel ne doit pas dépasser 3 % du PIB et la dette publique doit être limitée à 60 % du PIB.
[4] Ces « recommandations » sont de facto des obligations depuis l’adoption du six-pack. En effet, si elle constate des « écarts importants », la Commission adresse à l’État membre concerné un avertissement pouvant aboutir à des sanctions financières en cas de récidive au fil des années ou de persévérance dans l’écart de la trajectoire demandée dans les GOPÉ. La situation de cet État est par ailleurs suivie tout au long de l’année. Si la situation n’est pas redressée, la Commission peut proposer la constitution d’un dépôt (une « amende ») d’un montant correspondant à 0,2 % du PIB. Pour la France, il s’agirait donc d’un dépôt de 4,4 milliards d’euros environ !
[5] Ce qui n’a pas manqué d’advenir !
[6] Il est vrai que la régulation des marchés financiers ne semble curieusement pas être au programme.
[7] Montesquieu : « Le commerce est la chose du monde la plus utile à l’État. »
[8] Au passage, il est d’ailleurs intéressant de noter qu’Emmanuel Macron, à de nombreuses reprises, fait mention de l’État, de la nation (qui « soutiendra ses enfants »), mais qu’il ne parle de l’Union européenne qu’à une seule reprise : pour annoncer la fermeture des frontières.