Pour François Asselineau, Macron est apparu comme un « fake président » pendant sa conférence de presse hier
Pour tenter de mettre fin au soulèvement populaire des « gilets jaunes », Macron a tenu hier une longue et laborieuse conférence de presse au cours de laquelle il n’a répondu en rien aux revendications principales du mouvement qui agite la France depuis plus de cinq mois.
D’un revers de la main, il a balayé la reconnaissance du vote blanc et le référendum d’initiative citoyenne (RIC) qui serait revenu à donner aux Français un moyen de s’opposer aux exigences venues de Bruxelles. Le RIC aurait pu donner lieu également à un référendum sur le « Frexit », dont Macron avait dit à la BBC en janvier 2018 qu’il serait probablement majoritaire parmi les Français, si on les faisait voter à ce propos.
Pour feindre de lâcher, malgré tout, quelque chose aux « gilets jaunes », il a promis d’abaisser à 1 million le nombre de signatures requis pour enclencher la procédure, déjà existante, du « référendum d’initiative partagée » qui est verrouillée en pratique par le Parlement et quasiment impossible à faire aboutir.
Comme l’Union populaire républicaine (UPR) l’avait annoncé depuis plusieurs mois, Macron a aussi refusé tout rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), pourtant très demandé sur les ronds-points, ainsi que toute hausse du SMIC, se conformant strictement en cela aux Grandes orientations des politiques économiques (GOPE) fixées chaque année par la Commission européenne à la France.
Pour le reste, Macron est resté très flou, oscillant entre la déclaration d’intention, le vœu pieux et le simple commentaire. En ce lendemain de conférence de presse, l’enfumage des mesures annoncées par Macron commence déjà à se dissiper, par exemple s’agissant de la ré-indexation des pensions de retraite sur l’inflation dans les années à venir, ainsi que le note déjà la presse.
Concernant la suppression annoncée de l’ENA, que François Asselineau avait décrite comme une mesure démagogique, rien n’est clair. Apparemment, il s’agirait simplement de rebaptiser cette école, une mesure cosmétique qui pourrait revenir à simplement changer l’ordre des lettres de son nom : NEA ou ANE. De même, Macron a annoncé vouloir renommer le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en Conseil de la participation citoyenne, en le saupoudrant de 150 citoyens tirés au sort.
Macron en a aussi profité pour recycler des mesures déjà connues, comme la dose de proportionnelle, et avancer un mystérieux « nouvel acte de décentralisation » qui a tout l’air de l’annonce d’un nouveau recul de l’État et des services publics dans les territoires.
Se fendant d’une énième critique contre son propre peuple, à savoir que les Français seraient des fainéants qui travaillent moins que les autres peuples – ce qui est une fake news déjà ancienne – Macron a prouvé une énième fois qu’il est indigne de sa fonction de chef de l’État et que son élection à l’Élysée à grand renfort de médias et de manipulation de l’opinion publique n’a été qu’une formidable erreur de casting.
La seule chose qui soit claire, c’est que Macron n’est pas en mesure de donner satisfaction à qui que ce soit. C’est un « fake président », adepte des « fake annonces » et des « fake news » qu’il a proférées en nombre hier. Un article de France Info en a déjà dénombré 7 différentes.
En fin de compte, comme l’UPR l’avait anticipé, la montagne a accouché d’une souris. Sans surprise, Macron s’est livré à son habituelle diarrhée verbale, agrémentée de formules ampoulées et pédantes destinées à masquer la vacuité de son analyse politique de la situation, et son incapacité à prendre des décisions. Même les membres du gouvernement, présents à la conférence de presse, semblaient pris d’un ennui mortel, avachis sur leurs sièges et, pour certains, assoupis dans un demi-sommeil.
Là où les Français attendaient le discours fort et concis d’un chef d’État, ayant pris ses résolutions pour le pays, ils ont assisté au spectacle pathétique d’un homme assiégé par la peur et privé de toute capacité d’initiative par sa soumission à l’oligarchie en poste à Bruxelles, Francfort et Washington.