La très instructive publication des comptes 2017 des partis politiques par la CNCCFP == l’UPR est le plus grand parti français indépendant des banques et de l’État, et probablement le 3e par le nombre d’adhérents.
Les comptes des partis politiques au titre de l’exercice 2017 ont été publiés le vendredi 11 janvier par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) [1].
Il est toujours intéressant de les regarder puisque de nombreux partis politiques grossissent artificiellement le nombre de leurs adhérents. Il est d’ailleurs surprenant qu’aucun journaliste ne fasse, à notre connaissance, ce travail d’investigation !
L’UPR, probablement 3e parti de France par le nombre de ses adhérents fin 2017
Premier fait majeur : par rapport aux comptes 2016 [2], l’UPR, qui était alors probablement le 5e parti de France par le nombre d’adhérents, est probablement désormais le 3e parti de France en nombre d’adhérents.
Pour un parti né de rien, sans aucun soutien financier de l’État, sans aucun endettement bancaire, délibérément ignoré par les grands médias audiovisuels, et qui n’émane pas d’un ancien parti politique, c’est un véritable tour de force.
Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer ce constat ?
Nous avons suivi une méthodologie simple. Nos estimations du nombre d’adhérents sont faites en divisant le montant des “cotisations des adhérents” (tel qu’il apparaît pour chaque parti politique dans les comptes publiés le 11 janvier 2019 par la CNCCFP) par le coût moyen de l’adhésion standard du même parti.
- le numérateur est certain puisque la CNCCFP publie les comptes tenus par l’expert-comptable de chaque parti, qui sont ensuite obligatoirement validés par deux cabinets différents de commissaires aux comptes, avant d’être transmis pour ultime vérification à la CNCCFP,
- le dénominateur est estimé d’après le coût moyen de l’adhésion (ce qui suppose que les adhérents qui versent plus que la cotisation moyenne équilibrent à peu près ceux qui versent moins).
Le résultat de cette opération simple est reporté, parti par parti, dans le tableau ci-dessous (colonne (4)=(2)/(3)].
Il est à noter que, pour les partis dits « de gauche », il y a souvent une part fixe et une proportion du revenu, d’où une adhésion standard bien supérieure aux autres partis.
Comme le révèle ce tableau, l’UPR a enregistré 1 064 763 € de cotisations adhérents en 2017, ce qui donne, avec notre division par 30 € (prix de la cotisation moyenne) un nombre estimé de 35 492 adhérents au 31 décembre 2017.
D’après nos pointages internes, nous comptions 29 568 adhérents à la même date. Cela signifie que la cotisation moyenne acquittée en 2017 a été de 36,01 €, soit 20 % supérieure à la cotisation moyenne. Cela s’explique sans doute par le fait qu’il s’agissait de l’année de l’élection présidentielle et que les adhérents ont eu tendance à être plus généreux que la moyenne.
Il est probable que cette générosité s’est observée aussi pour les autres partis politiques et que nos estimations du nombre d’adhérents sont donc probablement SURESTIMÉES pour les autres partis comme elles le sont pour l’UPR.
Quoi qu’il en soit, les résultats présentés dans ce tableau sont suffisamment différenciés pour que l’on en conclue que l’UPR était très probablement, à la fin 2017, le 3e parti de France en nombre d’adhérents.
Et le PCF ?
Il est vrai que le PCF a annoncé, fin 2018 (et non fin 2017 comme étudié ici), qu’il comptait 49 218 adhérents à jour de cotisation.
Mais il se trouve que l’adhésion au PCF est fixée à 1% du revenu. Si le PCF avait vraiment 49 218 adhérents à jour de cotisation en 2018, compte tenu du montant de cotisations récélé par la CNCCFP (3 998 961 € en 2017), on peut en déduire que l’adhésion moyenne acquittée serait de l’ordre de 81 euros.
Or comme cette adhésion est fixée à 1% du revenu annuel, cela signifierait que le revenu moyen mensuel des adhérents PCF serait de 675 euros par mois. Ce n’est pas crédible car le salaire médian en France est de 1 710 euros par mois. L’hypothèse d’une cotisation moyenne annuelle de 180 euros d’adhésion que nous avons retenue est donc très conservatrice puisqu’en prenant le revenu médian, la cotisation standard serait plus de l’ordre de 205 euros que de 180 euros.
Les mensonges des autres partis sur le nombre de leurs adhérents
Des partis beaucoup plus médiatisés comme le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF), le Parti de gauche (branche de la France Insoumise), Europe écologie les verts (EELV), le Modem, l’UDI ou Debout la France (DLF) apparaissent comme comptant beaucoup moins d’adhérents, alors qu’ils revendiquent bien souvent – de façon surréaliste – entre 10 000 et 30 000 adhérents.
On note en particulier que DLF qui ne revendiquait pas moins de 18 500 adhérents courant 2017 [3], n’a encaissé que 187 270 € de cotisations en 2017. Un tel nombre d’adhérents ne serait possible que si la cotisation MOYENNE annuelle à DLF avait été de 10,10€ !
En réalité, DLF devait ne compter tout au plus que 6 000 adhérents fin 2017 (sur la base d’une cotisation moyenne de 30 €), et même 5 200 si, comme pour l’UPR, la cotisation moyenne acquittée était de 36 €. En gros, M. Dupont-Aignan multiplie donc probablement par 3 ou 4 le nombre de ses adhérents.
Il est également instructif d’examiner le cas du parti Les Patriotes (LP). Pour que le nombre d’adhérents aux Patriotes en 2017 ait été de 6 000 adhérents – comme l’affirmait M. Philippot [4] – il aurait fallu que la cotisation MOYENNE de son parti en 2017 ait été de 10,95 € (LP n’a encaissé que 65 720 € de cotisations en 2017).
Selon notre calcul, effectué sur la base d’une cotisation moyenne annoncée de 20 €, on y dénombrait environ 3 300 adhérents fin 2017. Mais, sur la base d’une cotisation 20 % plus généreuse (24 €), on tombe à 2 740 adhérents. Et sur la base de la cotisation moyenne de 30 € demandée par de nombreux partis (LR, MoDem, DLF, UPR…), ce nombre tombe à 2 190, nombre qui correspond bien davantage à ce qui se dit parmi les journalistes politiques parisiens.
Quoi qu’il en soit, cela représente entre un tiers et la moitié des quelque 6 000 adhérents que le président des « Patriotes » revendiquait fin 2017 [4]. Et cela représente environ 10 fois moins d’adhérents que l’UPR, alors que M. Philippot bénéficie d’une médiatisation sans commune mesure avec la censure de facto qui frappe l’UPR.
Des remarques très comparables peuvent être faites pour EELV, le MoDem ou l’UDI, dont les nombres d’adhérents probables, tels qu’ils ressortent de l’examen des comptes certifiés publiés par la CNCCFP, sont très largement inférieurs à ceux annoncés par ces partis respectifs.
L’endettement massif de LR, du PS, du RN (ex-FN) et du Parti de Gauche les rend dépendants des banques et des européistes
Par ailleurs, le lecteur remarquera que, dans le tableau présenté ci-dessus, nous avons également ajouté les dettes bancaires des partis politiques ainsi que l’aide publique reçue. Cela permet d’avoir une meilleure perception de la singularité que représente l’UPR.
Notons en effet que, parmi les partis importants, seuls l’UPR et DLF n’avaient pas recours aux emprunts bancaires.
Concernant les emprunts bancaires, LR, le PS, le FN et le Parti de Gauche (branche de la France Insoumise) étaient (et sont toujours) fortement, voire très fortement endettés.
On relève ainsi que Les Républicains ont un ratio Dettes bancaires / Cotisations annuelles – colonne (6) – de 19,9, ce qui signifie que le parti de M. Wauquiez est en faillite virtuelle puisqu’il est grevé de dettes qui correspondent à quelque 20 ans de cotisations annuelles ! Sa survie ne dépend que de la bonne volonté des banques qui lui font crédit, ce qui interdit à ce parti d’avoir la moindre proposition programmatique qui déplaise aux banques.
Le Parti socialiste est dans une situation à peine moins inconfortable puisque le montant total de son endettement représente 8 années et demie de cotisations. C’est d’autant plus préoccupant pour le PS que le nombre des adhérents du PS – déjà largement inférieur fin 2017 à celui de l’UPR – a continué à s’effondrer depuis lors !
Le Rassemblement national (ex-FN) est lourdement endetté, avec des dettes qui représentent plus de 5 années de cotisations annuelles. On comprend, dans ces conditions, que Mme Le Pen ait demandé audience à Édouard Philippe le 19 décembre dernier pour solliciter l’aide du Premier ministre sur “ses problèmes bancaires”.
Cette dépendance financière et cet appel au secours à la “Macronie” ne sont d’ailleurs peut-être pas étrangers à la confirmation définitive par Mme Le Pen, que le RN (ex-FN) se refuse désormais non seulement à sortir de l’UE mais aussi à sortir de l’euro.
Pour défendre l’indépendance de la France, encore faut-il être indépendant soi-même des banques et du gouvernement européiste !
Bien qu’il soit le moins endetté des quatre partis, le Parti de Gauche (qui fait partie de la “France Insoumise”) est grevé de dettes qui représentent quand même 2,7 années de cotisations annuelles.
La forte dépendance aux aides publiques de LR, PS, EELV, RN et DLF
La dépendance aux aides publiques est très forte chez LR, le PS, EELV, le FN ou DLF. Elle est nulle pour l’UPR qui ne reçoit aucune subvention de l’État.
Concrètement, ce sont des partis qui, en cas de revers électoraux, ont du mal à subsister puisqu’ils n’ont pas le nombre d’adhérents suffisant pour assurer leurs coûts. On comprend d’ailleurs pourquoi le PS a dû vendre son siège de Solférino après ses Bérézina électorales de 2017.
Pour ces partis, l’aide publique versée par l’État représente :
- plus de 6 années de cotisations des adhérents pour Les Républicains (6,8 années) et pour le PS (6,1 années),
- plus de 4 années de cotisations des adhérents pour EELV,
- 2,7 années pour le RN (ex-FN),
- près de 2 années de cotisations pour DLF.
Les partis sans adhérents payants
Enfin, comme nous le répétons depuis la création de ces partis, La République en Marche (LREM) et La France insoumise (FI) n’ont pas d’adhérents au sens strict puisqu’il n’y a pas de cotisations payées. On peut s’y inscrire gratuitement après quelques clics. Ce sont au mieux des sympathisants voire parfois des “bots” (robots informatiques).
Ces deux partis sont financés par dons ou emprunts bancaires comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous [2e tableau]. C’est d’ailleurs la même chose pour le énième parti de Benoît Hamon, appelé désormais Génération.s.
Soit dit en passant, on aimerait savoir qui sont ces généreux donateurs qui ont versé plus de 10 millions d’euros à LREM et plus de 8 millions d’euros aux Républicains en 2017.
Conclusion : l’UPR le plus grand parti indépendant de France
Les développements qui précèdent permettent de dresser le tableau des 10 premiers partis politiques français par le nombre d’adhérents payants estimé en 2017, en indiquant leur degré de dépendance aux banques et aux subventions de l’État.
Sur le tableau ci-dessous, nous avons indiqué :
- en rouge, les partis les plus dépendants des banques et de l’État par rapport à ce que leur apportent leurs adhérents : LR, PS et FN (dans cet ordre),
- en orange foncé, les partis très dépendants des banques ou de l’État : EELV et le Parti de Gauche (dans cet ordre),
- en orange clair, les partis moyennement dépendants des banques ou de l’État : DLF et le PCF pour l’État, le Modem pour les banques,
- en vert, les deux partis totalement indépendants des banques et de l’État : LO et l’UPR. Et comme l’UPR compte au moins 4 fois plus d’adhérents que Lutte Ouvrière, il est permis d’en conclure que l’UPR est le plus grand parti indépendant de France.
NB : ce tableau ne mentionne ni LREM ni FI qui ne présentent aucun adhérent payant. Les informations de la CNCCFP indiquent un fort endettement pour LREM et un endettement nul pour FI. Mais le Parti de Gauche faisant partie de FI et, étant lourdement endetté, il n’est pas possible d’estimer que FI soit totalement indépendante des banques ; en outre FI a perçu des versements de l’État en 2018, ce qui n’est pas le cas de l’UPR.
Ce dossier a été :
– réalisé par Charles-Henri GALLOIS,
trésorier et responsable national de l’UPR pour l’Économie
– relu et complété par François ASSELINEAU
24 janvier 2019
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NOTES
[1] http://www.cnccfp.fr/docs/partis/comptes/cnccfp_comptes_2017.pdf
[4] https://www.lepoint.fr/politique/que-pesent-vraiment-les-patriotes-21-12-2017-2181668_20.php
François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine. La France doit se libérer de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan.