== JOURNÉE HISTORIQUE ET TRAGIQUE : UNE MAJORITÉ DE FRANÇAIS ENTRENT EN SÉCESSION == Pour la 1re fois de l’histoire de France, le taux d’abstention au 1er tour des élections législatives dépasse la majorité des électeurs inscrits.
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Les élections législatives du 11 juin 2017 sont déjà porteuses d’un enseignement d’une très grande importance historique. Pour la première fois de l’histoire de France, une nette majorité d’électeurs inscrits (51,3 %) ne se sont pas rendus aux urnes pour le premier tour des élections législatives.
J’ai récapitulé, dans le graphique ci-joint, l’évolution de ce taux d’abstention au premier tour des élections législatives tout au long de notre histoire, de 1848 à 2017.
(NOTA : au XIXe siècle, les scrutins furent souvent censitaires ; les scrutins furent par ailleurs toujours réservés aux hommes jusqu’en 1944, lorsque le gouvernement provisoire issu du Conseil National de la Résistance accorda le droit de vote aux femmes)
Qu’observe-t-on avec ce graphique ?
1°) — 1ère période — Au cours du siècle et demi qui s’est étendu de 1848 à 1997, le taux d’abstention au 1er tour des élections législatives n’a dépassé les 35 % qu’à deux reprises : en 1852 (36,7 %) et en 1857 (35,5 %).
Ces records avaient été atteints sous le régime dictatorial de Napoléon III. Un peu plus d’un tiers des inscrits de l’époque n’avaient pas jugé nécessaire de se rendre aux urnes car ils estimaient que les élections ne modifieraient en rien la politique autoritaire du Second Empire.
2°) — 2e période — Au cours des 20 ans qui se sont écoulés depuis 1997, l’évolution du taux d’abstention au 1er tour des élections législatives connaît une rupture historique. Il n’a pas cessé de progresser et de battre record sur records :
– en 2002, ce taux d’abstention a atteint 35,6 % ; et a ainsi dépassé le seuil des 35 % pour la première fois depuis 1857,
– en 2007, ce taux d’abstention a atteint 39,6 %, et a ainsi pulvérisé le record historique qui datait de 1852 (36,7 %),
– en 2012, ce taux d’abstention a atteint 42,8 % et a ainsi de nouveau battu un record, en dépassant le seuil des 40,0 % pour la première fois de notre histoire,
– enfin, en ce 11 juin 2017, ce taux d’abstention a atteint 51,3 % , ce qui pulvérise une nouvelle fois le dernier record historique. En dépassant très nettement le seuil des 50,0 %, il s’établit pour la première fois au-dessus de la moitié des inscrits.
Enseignements
Le graphique ci-joint montre que nous vivons une époque sans précédent dans l’histoire de France.
La montée continue du record d’abstention aux élections capitales que sont les élections législatives constitue le symptôme irréfutable d’un pays qui s’enfonce dans la dictature et le désastre.
Cette évolution – qui a démarré en 1997 – est en effet strictement corrélée à l’instauration de la dictature européiste, qui date très précisément de la ratification du traité de Maastricht en 1992.
Même si tout est fait, par les médias et par la classe dirigeante, pour que les Français ne comprennent pas les relations de cause à effet, c’est bel et bien depuis l’instauration de l’Union européenne et de l’euro que les Français ont commencé à s’abstenir de plus en plus massivement aux élections législatives.
Pourquoi ?
Parce que les Français ont constaté progressivement :
- que les politiques gouvernementales ne changent plus selon que l’on vote à droite ou à gauche,
- que les politiques qui sont ainsi conduites ne sont pas celles qui leur ont été promises lors des campagnes électorales et que leurs résultats sont de plus en plus calamiteux dans tous les domaines,
- que leurs votes leur apparaissent de plus en plus comme ne servant à rien,
- que les responsables politiques de tous les partis leur mentent de façon éhontée sur la situation et que la scène politique française est devenue le lieu du cynisme et de la corruption.
Pour qui connaît l’histoire et raisonne avec la hauteur de vue nécessaire, cette abstention sans précédent du premier tour des élections législatives de 2017 résonne comme un signal d’alarme absolu.
Ce taux signifie qu’une majorité du peuple français est entrée en sécession par rapport à l’ensemble de sa classe dirigeante.
Ce taux signifie aussi que le prétendu « raz-de-marée » dont les médias gratifient Macron est factice. Le nouveau président et son gouvernement bénéficient d’un effet d’optique ; mais ils ne bénéficient absolument pas du soutien de la grande majorité des Français.
D’ailleurs, le nombre des voix obtenues par LREM s’effondre par rapport à celui obtenu par Macron lors de la présidentielle. Son succès tout relatif ne vient que du fait qu’il s’effondre moins que le nombre de voix des autres partis politiques.
Notons au passage que la scène politique française est devenue un champ de ruines :
- – le PS s’effondre dans des proportions inouïes, passant de 39,9% des suffrages au 1er tour des élections législatives de 2012 à 9 % des suffrages ce 11 juin 2017….
- – le FN s’effondre, passant de 21% à la présidentielle 2017 à 13% aux législatives,
- – France Insoumise s’effondre, passant de 19% à la présidentielle à 11% aux législatives,
- – DLF s’effondre, passant de 4,7% à la présidentielle à 1,1% aux législatives,
– etc.
NOTA : je commenterai les résultats de l’UPR lorsque nous les connaîtrons dans leur totalité, sans doute pas avant une heure avancée de la nuit.
Conclusion
La France est devenue un bateau ivre. Notre démocratie n’est plus qu’une démocratie de façade. La dictature s’est installée par la domestication complète des grands médias du pays et l’anéantissement médiatique et institutionnel des vrais opposants. Cette campagne législative a été marquée par l’absence de toute campagne, de tout débat, et par des « erreurs » innombrables quant à l’acheminement des professions de foi et des bulletins de vote.
Face à cet effondrement collectif, une grande masse des Français – dégoûtés et privés de compréhension du fond du décor – ont décidé de se soustraire à l’action collective et de se réfugier dans l’abstention.
La situation en ce 11 juin 2017 est donc particulièrement grave et sombre. Tous les ingrédients sont réunis pour achever de plonger notre patrie dans un désastre historique.
François ASSELINEAU
12 juin 2017
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François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine. La France doit se libérer de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan.