Brexit : À 13 jours du référendum, 55% des Britanniques voteraient en faveur de la sortie

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À 13 jours du référendum, un nouveau sondage indique une poussée massive en faveur du Brexit : 55% des Britanniques voteraient en faveur de la sortie, avec 10 points d’avance sur les partisans du maintien.

Je vous propose une traduction de mon cru (avec les réserves d’usage) d’un article de “The Independent” qui vient d’être mis en ligne ce 10 juin à 21h et qui fait état d’une nouvelle poussée en faveur du Brexit qui pourrait bien transformer le référendum du 23 juin prochain en un événement d’ampleur historique pour tout le continent européen.

Comme tous les adhérents et sympathisants de l’UPR, je me réjouis de ces évolutions sondagières, même si je n’ignore pas qu’elles restent fragiles et que le camp des européistes est prêt à tout pour éviter la victoire du Brexit.

Mais je n’ignore pas non plus que toutes les dictatures finissent par s’effondrer sous le poids irrépressible des faits et devant la marée humaine d’un peuple déterminé.

François Asselineau

 

RÉFÉRENDUM SUR L’UE : POUSSÉE MASSIVE EN FAVEUR DU BREXIT À SEULEMENT 13 JOURS DU SCRUTIN

Exclusif: sondage réalisé pour «The Independent» montre que 55 pour cent des électeurs britanniques ont l’intention de voter pour la Grande-Bretagne de quitter l’UE dans le référendum du 23 Juin.

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Michael Gove et Boris Johnson, deux des figures de proue du Parti Conservateur en faveur du Brexit.

Selon un sondage exclusif réalisé pour “The Independent”, la campagne électorale en faveur de la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE vient de prendre une avance remarquable 10 points d’avance sur le camp en faveur du maintien dans l’UE.

L’enquête réalisée par ORB auprès de 2000 personnes fait ressortir que 55 pour cent des sondés pensent que le Royaume-Uni devrait quitter l’UE ( en hausse de quatre points depuis notre dernier sondage d’avril ), tandis que 45 pour cent qui veulent qu’il y reste ( en baisse de quatre points ). Ces chiffres sont pondérés pour tenir compte de la probabilité que les gens votent.

C’est de loin le meilleur résultat obtenu par les partisans de la sortie de l’UE depuis que l’institut ORB a commencé à faire des sondages sur la question européenne à la demande de « The Independent » il y a un an. À l’époque, c’était le camp en faveur du maintien qui jouissait d’une avance de 10 points. Maintenant, les fronts sont renversés.

Même lorsque les résultats ne sont pas pondérés par le taux de participation probable, le camp du départ est de 53 pour cent (en hausse de trois points depuis avril) et le camp du maintien est de 47 pour cent (en baisse de trois points). Le sondage en ligne, réalisé mercredi et jeudi, donne à penser que le camp en faveur de la sortie a enclenché une dynamique à ce moment critique avant le référendum du 23 juin.

Le différentiel de taux de participation pourrait se révéler crucial. ORB a constaté que 78 pour cent des partisans du départ disent qu’ils vont certainement voter – se décrivant comme un «10» (certitude absolue) sur une échelle allant de 0 à 10, alors que seulement 66 pour cent des partisans du maintien disent la même chose.

Ces résultats vont accroître les craintes dans le camp en faveur du maintien, qu’il est en train de perdre du terrain parmi les partisans du Labour, qui sont considérés comme essentiels pour assurer sa victoire. Selon ORB en effet, 56 pour cent des personnes qui ont voté pour le Labour à l’élection générale de l’année dernière envisagent de voter en faveur du maintien lorsque le taux de participation est pris en compte, mais 44 pour cent d’entre elles sont désormais en faveur de la sortie, ce qui est un taux dangereusement élevé. Seulement 38 pour cent des électeurs conservateurs endossent la position de David Cameron en faveur du maintien, tandis que 62 pour cent d’entre eux sont en faveur de la sortie.

Beaucoup de gens semblent prêts à voter pour le Brexit, même si le sondage montre qu’ils croient qu’il comporte certains risques et pensent que l’économie est plus importante que l’immigration – cette dernière question étant largement considérée comme la carte maîtresse du camp en faveur de la sortie.

Le seul brin de réconfort pour le camp en faveur du maintien, c’est que quand on demande aux gens de prédire le résultat du référendum, les chiffres moyens sont de 52 pour cent pour le maintien et 48 pour cent pour la sortie. La mesure de cette « sagesse de la foule » s’était révélée pertinente pendant le référendum irlandais sur le mariage gay de l’année dernière.

Le sondage ORB met en évidence de fortes différences entre les générations sur l’UE. Sept personnes sur 10 âgées de 18 à 24 ans voteraient pour le maintien et 30 pour cent pour le départ. Le soutien au départ augmente avec l’âge, jusqu’à 64 pour cent chez les personnes âgées de 55 ans et plus (chiffres pondérés par le taux de participation). Point crucial, un peu plus de la moitié (56 pour cent) des 18-24 ans disent qu’ils vont certainement voter, contre plus de 80 pour cent des personnes âgées de 55 ans et plus.

Le soutien à l’Union européenne est le plus élevé en Écosse, avec 60 pour cent en faveur du maintien. Mais la majorité des gens, dans toutes les autres régions de Grande-Bretagne, sont en faveur du retrait lorsque le taux de participation est pris en compte. À Londres, qui était considérée comme une zone forte pour le camp du maintien, seulement 44 pour cent sont en faveur du maintien dans l’UE et 56 pour cent comptent voter pour la sortie. Cela est dû au facteur de participation. Seulement 66 pour cent des personnes à Londres disent qu’ils vont certainement voter, le plus bas de toutes les régions.

Toutefois, les avertissements sur l’impact économique du Brexit semblent avoir fait mouche. Selon ORB, huit  personnes sur 10 – des électeurs conservateurs – pensent que quitter l’UE poserait un certain risque, et seulement 19 pour cent pensent qu’il ne poserait pas de risque du tout. Mais une majorité des deux groupes sont toujours prêts à prendre le risque.

De même, 52 pour cent des gens sont d’accord avec l’affirmation que l’économie est un problème qui pèse de façon plus importante que l’immigration dans le choix des électeurs à ce référendum, tandis que 37 pour cent sont en désaccord.

Sept personnes sur dix pensent que la campagne a été trop négative à ce jour, alors que seulement 15 pour cent sont en désaccord. Le camp de la sortie interprètera ce résultat comme le signe que ce qu’il a surnommé « le Projet de la Peur » du camp du maintien n’a pas fonctionné.

Quatre personnes sur dix pensent que, quel que soit le résultat du référendum, il n’aura pas beaucoup d’impact sur leur vie quotidienne, mais plus de gens (44 pour cent) sont en désaccord avec cette affirmation.

Les experts électoraux soulignent que le résultat est encore très serré, et qu’il y a eu un basculement final vers l’option du «statu quo» dans les référendums précédents, y compris celui sur l’indépendance écossaise en 2014. Ils font également remarquer que les sondages téléphoniques donnent toujours au camp du maintien un score supérieur à celui obtenu par les sondages en ligne [ comme c’est ici le cas : NdT ].

Source : http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/eu-referendum-poll-brexit-leave-campaign-10-point-lead-remain-boris-johnson-nigel-farage-david-a7075131.html