Après le Brexit, le Czexit…. à quand le Frexit ?

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L’annonce du référendum de juin prochain sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne commence à faire sentir ses effets, non seulement outre-Manche mais dans le reste de l’Europe. On vient ainsi d’apprendre qu’après le « Brexit » (abréviation de « British Exit »), l’actualité politique du continent pourrait bientôt s’enrichir d’un référendum sur le « Czexit » (abréviation de « Czech Exit ») en République tchèque.

C’est en tout cas ce que craint le Premier ministre tchèque en personne, Bohuslav Sobotka, lui-même ancien président du parti social-démocrate tchèque. Ce chef de gouvernement européiste n’a pas caché ses craintes en déclarant à l’agence tchèque CTK que « Si la Grande-Bretagne quitte l’UE, un débat sur le retrait de la République tchèque sera à attendre dans quelques années. L’impact risque d’être vraiment énorme. »

On comprend son inquiétude : dans un sondage effectué en octobre dernier par l’institut STEM, trois Tchèques sur cinq (60%) se disaient mécontents de l’appartenance de leur pays à l’UE.

Devançant le débat qui pourrait bien intervenir non pas « dans quelques années » mais dans quelques mois, le chef du gouvernement de Prague a d’ores et déjà commencé à sortir l’artillerie lourde de la terreur et de l’intimidation.

Il a mis en garde contre les conséquences – bien entendu présentées comme épouvantables… – d’un éventuel retrait de la République tchèque de l’UE. Mais il a aussi mis en avant l’argument-massue pour le peuple tchèque : à savoir que si elle sortait de l’Union européenne, la République tchèque risquerait, selon lui, de se retrouver dans la « sphère d’influence » de la Russie et « il s’agirait là d’une négation absolue de l’évolution depuis 1989 », date de la chute du régime communiste à Prague.

Le Premier ministre tchèque ne fait ainsi pas dans la dentelle, en omettant ces quelques détails :

– l’U.R.S.S. n’existe plus,

– le Pacte de Varsovie non plus,

– en revanche l’O.T.A.N. existe toujours et a étendu son emprise sur tout l’est européen, en dépit des assurances formelles du contraire que le président George Bush père avait données à Mikhaïl Gorbatchev au moment de l’effondrement soviétique,

– la République tchèque a précisément rejoint l’O.T.A.N. en 1999,

– à notre époque, Moscou respecte infiniment plus le droit international que ne le fait Washington,

– si un État a une posture belliqueuse et agressive à l’est de l’Europe, ce n’est certes pas la Russie mais les États-Unis d’Amérique, qui y installent force armement, y compris des armes nucléaires, et qui ne cessent de déstabiliser les régimes qui ne leur obéissent pas.

Quoi qu’il en soit, l’inquiétude du Premier ministre tchèque est telle qu’il a éprouvé le besoin de s’en ouvrir à la presse locale. Cela prouve au passage que, peut-être du fait de son jeune âge (il n’a que 44 ans), Bohuslav Sobotka n’a pas encore tout-à-fait la rouerie et le cynisme des chefs d’État et de gouvernement européistes des autres pays de l’UE.

Car il n’est pas besoin d’être devin pour comprendre que le gouvernement polonais pense très fort à un « Polxit », que le gouvernement hongrois rêve d’un « Hunxit », que le gouvernement grec est taraudé par le remords d’avoir trahi le peuple grec en évitant le « Grexit », que les gouvernements allemand, autrichien, danois, suédois et finlandais ont déjà tous réfléchi à un « Gerxit », un « Ausxit », un « Danxit », un « Swexit » et un « Finxit », etc.

Et un « Frexit » (« French exit ») ?

Gageons qu’il n’y a qu’en France que personne, dans les plus hautes sphères de l’État, n’a osé même réfléchir à ce qui se passerait en cas de multiplication des « Xit » et comment la France pourra défendre ses intérêts lorsque le château de cartes s’écroulera.

En France, parler de « Frexit » est interdit dans tous les grands médias, l’UPR en sait quelque chose depuis 9 ans !

Comme d’habitude dans notre longue histoire, les dirigeants français refusent de réfléchir à ce qui leur déplaît. Tout comme dans les années 1930, aucun dirigeant français ne voulait écouter les appels pressants du colonel de Gaulle à réarmer la France avec des blindés, au motif allégué que les Allemands ne pourraient pas franchir la ligne Maginot, dans les années 2010, aucun dirigeant politique ne veut écouter les analyses et les propositions de « Frexit » formulées par l’UPR depuis 9 ans.

Tout au long des siècles, cette politique de l’autruche des dirigeants français a été à l’origine des plus grands désastres de notre pays.

Parmi tous les partis politiques se présentant à toutes les élections, l’UPR est seule à faire face avec lucidité et courage à l’effondrement qui arrive, en proposant aux Français le triple « Frexit », celui de l’UE, de l’euro et de l’O.T.A.N.

François ASSELINEAU