LE CARDINAL PIETRO PAROLINSERA-T-IL LE PROCHAIN PAPE ?

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Âgé de 70 ans, l’actuel n°2 du Vatican part comme le favori pour la succession du pape François, tant il a accumulé d’expériences internationales et noué de réseaux à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église.

Il est en effet

▪️Secrétaire d’État depuis 2013, poste comparable à celui de Premier ministre et de ministre des Affaires étrangères du Vatican

▪️Très au fait des dossiers internationaux les plus sensibles, à la fois pour le monde et pour le Vatican.
Diplomate de carrière, il a ainsi été notamment :
– en charge du suivi des traités de non prolifération nucléaire
– fin observateur du programme nucléaire de l’Iran
– nonce au Venezuela au moment difficile de la présidence de Hugo Chavez
– favorable (bien sûr !) à la construction « d’une maison commune européenne »
– architecte de la normalisation avec la Chine, avec une double autorisation de Pékin et de Rome pour la nomination d’un nouvel évêque (ses détracteurs à la Curie le lui reprochent vivement)
– en contact avec Cyrille, patriarche de l’Église orthodoxe russe qu’il est allé rencontrer à Moscou dans le cadre d’une détente des rapports entre les deux Églises. Durant le même voyage, il a rencontré Vladimir Poutine à Sotchi.

▪️En interne, il est membre des Congrégations les plus importantes et les plus décisives pour le gouvernement de l’Église, ce qui lui a permis de nouer des relations étroites avec de nombreux cardinaux électeurs du Sacré Collège.

Il est ainsi membre :
– de la Congrégation pour les évêques
– de la Congrégation pour les Églises orientales
– de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples
– de la Congrégation pour la doctrine de la foi ( ancien Saint-Office)

▪️Il est Italien de naissance et donc parle parfaitement l’italien (ce qui est indispensable pour devenir pape).
Son élection permettrait de revenir à une certaine tradition après 3 papes non Italiens (Jean-Paul II Polonais, Benoît XVI Allemand et François Argentin)

▪️Il parle couramment le français (ce qui est important pour de nombreux pays d’Afrique francophone) et l’anglais, et il parle presque couramment l’espagnol

▪️Il est considéré comme un modéré, ni aussi « conservateur » que le cardinal guinéen Robert Sarah, ni aussi « progressiste » que le Pape François défunt.
Il pourrait à ce titre être un pape de compromis entre les factions qui se déchirent au sein de l’Église.

▪️Il n’a été mêlé à aucun scandale, ni sur les finances vaticanes ni sur les affaires de pédophilie.

▪️ enfin, 𝑙𝑎𝑠𝑡 𝑏𝑢𝑡 𝑛𝑜𝑡 𝑙𝑒𝑎𝑠𝑡, il a été le premier cardinal à avoir participé :
au Forum de Davos, en janvier 2017
au Club de Bilderberg, en juin 2018

Il a donc pu être jugé et jaugé par le camp mondialiste, qui pourrait trouver convenance à le faire élire pape malgré un certain conservatisme sur les questions woke et LGBT, ceci afin de calmer le jeu avec l’administration Trump et avec toutes les églises d’Afrique qui rejettent avec véhémence ces évolutions.

✝️ CONCLUSION

Les successeurs possibles d’un pape sont surnommés les « papables », « papabile » en italien (« papabili » au pluriel).

À l’examen des parcours ecclésiaux de la quinzaine de « papabili » repérés par la presse mondiale, il ne fait guère de doute que le Cardinal Parolin est celui qui a le plus de chances d’être élu comme nouveau Pape.

Il serait le premier Secrétaire d’État du Vatican à devenir Pape depuis Eugenio Pacelli,élu pape le 2 mars 1939 sous le nom de Pie XII dans des conditions de tensions internationales qui ne sont pas sans rappeler les tensions actuelles.

Cependant, toute l’histoire de l’Église enseigne que l’élection pontificale déjoue parfois les pronostics. Et un célèbre adage romain dit que «Celui qui entre papabile au Conclave en ressort cardinal».

Il ne faut donc pas exclure que certaines forces,ou certains États, jouent par exemple de leur influence pour faire élire un pape venu d’Afrique ou d’Asie.