La liberté d’expression selon Raphaëlle Bacqué, journaliste du monde

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Raphaëlle Bacqué pour une certaine liberté d’expression mais pas pour la liberté d’expression, Elle devrait, à l’instar de Libération, répondre aux arguments du documentaire Hold-up au lieu d’appeler à la censure.

La liberté d'expression selon Raphaëlle Bacqué

Le 1er septembre 2020, Mme Bacqué félicite chaleureusement Charlie Hebdo en qualifiant le magazine de “toujours debout, courageux et libre” pour avoir republié les caricatures de Mahomet

Le 12 novembre 2020, elle s’indigne avec mépris que Sophie Marceau et Carla Bruni aiment le film Hold-Up. Et ses supporters sur son fil de discussion, déversant un flot d’insultes et de haine contre ces deux célébrités appréciées des Français, appellent implicitement à censurer le documentaire purement et simplement !

Mme Bacqué va sans doute répondre qu’il “ne faut pas tout mélanger” et que “c’est pas pareil”… Mais ce genre de faux-fuyant habituel ne convainc plus personne.

Hold-up ouvre un débat de fond

Pour ce qui me concerne, j’estime que ce documentaire n’est pas parfait. Il contient des éléments semble-t-il factuellement erronés.

Mais il contient aussi des éléments très intéressants. Et il a le mérite d’ouvrir un débat de fond. Ce qui est quand même bien la moindre des choses pour un sujet aussi grave, où les plus hautes autorités de l’État ont dit et fait tout et son contraire depuis des mois, et dans un pays qui prétend être une démocratie.

Une liberté d’expression à deux vitesses

Il n’en est d’ailleurs que temps. Un nombre de plus en plus considérable de Français ne supportent plus que les mêmes médias, qui chantent la “liberté d’expression” quand ça les arrange, exercent le reste du temps une impitoyable police de la pensée.

La liberté d’expression ne consiste pas à donner la parole seulement à ceux qui sont d’accord avec la pensée dominante, et à diaboliser, insulter, calomnier, menacer ou censurer tous ceux qui ne sont pas d’accord ou qui émettent des doutes.

La liberté d’expression consiste à donner la parole à tout le monde, quitte à organiser des débats contradictoires de fond. Et cela afin que les citoyens se fassent leur opinion par eux-mêmes, et non pas sous l’effet de manœuvres d’intimidation.

Contre-vérités selon Libération

Que ceux qui ne sont pas d’accord avec les auteurs du documentaire Hold-Up lui répondent. C’est ce que vient de faire le journal Libération, en publiant “10 contre-vérités” sur lesquels il estime que le film a tort :

Photo de l'article de libération : les contre-vérités du documentaire hold-up
Photo de l’article de Libération sur les contre-vérités véhiculées par le documentaire Hold-up

Réponse des auteurs de Hold-up

Et que les auteurs du documentaire ou leurs participants répondent à ce “débunkage” de Libération. “Fact-checking” très sélectif d’ailleurs puisque l’on remarque qu’il ne concerne que 10 points de détail (pourquoi 10 seulement ?) et qu’il élude beaucoup des questions de fond posées par ce documentaire.

L’UPR appelle à un débat démocratique

Si la France est vraiment une terre de liberté d’expression et de débats démocratiques, il faut aller plus loin que ces “debunkages” unilatéraux, qui ne choisissent que les seuls faits qui les arrange, qui laissent les autres sans réponse, et qui refusent tout débat contradictoire.

Il faut organiser des débats publics et contradictoires à la télévision ou dans les radios devant l’opinion publique.

FA
13/11/22020