14 Juillet 2012 : Joyeuse fête nationale à tous nos lecteurs

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14 JUILLET 2012
JOYEUSE FÊTE NATIONALE À TOUS NOS LECTEURS !

Je profite de ces souhaits républicains pour rappeler à nos lecteurs que le « 14 Juillet » est notre Fête nationale, non pas du tout depuis le 14 juillet 1789 mais depuis le 6 juillet 1880.

Je rappelle aussi que cette date fait référence non pas seulement au 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille, jour symbolique de la fin de l’absolutisme royal, mais aussi au 14 juillet 1790, jour d’union nationale lors de la Fête de la Fédération.

Cette décision de 1880 découle des événements survenus à la fin des années 1870, et notamment du renforcement de la majorité républicaine aux élections de 1879.

Les partisans du retour à la monarchie se faisant de moins en moins nombreux dans l’opinion, le président de la République royaliste Mac-Mahon, découragé, démissionna de la présidence de la République le 30 janvier 1879. Il y fut remplacé par un républicain modéré, Jules Grévy, qui allait progressivement instaurer le principe du Président de la République honorifique de la IIIe République.

Désormais parvenus à toutes les commandes du pouvoir, les républicains prirent alors toute une série de mesures symboliques visant à enraciner définitivement le sentiment républicain en France :

a)- en 1879, ils re-transférèrent le siège des pouvoirs publics de Versailles (où ils s’étaient installés pendant la Commune de Paris en 1871) à Paris,

b)- en 1879 également, ils firent adopter La Marseillaise comme notre Hymne national,

c)- le 6 juillet 1880, ils firent adopter le « 14 Juillet » comme notre Fête nationale,

d)- enfin, le 10 juillet 1880, ils prononcèrent une amnistie générale pour les condamnés de la Commune de Paris.

Comme les partisans de la monarchie étaient devenus minoritaires mais encore nombreux, le choix du « 14 Juillet » comme Fête nationale veilla à ménager les opinions divergentes des Français sur le bilan à tirer de la Révolution française et de la République.

Pour bien comprendre ce choix, je me permets – une fois n’est pas coutume -, de reprendre un extrait intéressant de la notice Wikipédia consacrée à notre Fête Nationale car elle est précise, documentée et bien faite :

En 1879, la IIIe République naissante cherche une date pour servir de support à une fête nationale et républicaine.

Après que d’autres dates eurent été envisagées, le député Benjamin Raspail dépose le 21 mai 1880 une proposition de loi tendant à adopter le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle. Si le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille) est jugé par certains parlementaires comme une journée trop sanglante, la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, elle, permet d’atteindre un consensus. Cette date « à double acception » permet d’unir tous les républicains.

La loi, signée par 64 députés, est adoptée par l’Assemblée le 8 juin et par le Sénat le 29 juin. Elle est promulguée le 6 juillet 1880 et précise simplement que « La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle », sans indiquer d’année de référence.

La lecture du rapport de séance du Sénat du 29 juin 1880 établissant cette fête nationale éclaire le débat sous-jacent portant sur laquelle de ces deux dates est commémorée le 14 juillet :

– « M. le rapporteur (Henri Martin) : – Il y a eu ensuite, au 14 juillet 1789, il y a eu du sang versé, quelques actes déplorables ; mais, hélas ! dans tous les grands événements de l’histoire, les progrès ont été jusqu’ici achetés par bien des douleurs, par bien du sang. Espérons qu’il n’en sera plus ainsi dans l’avenir (« très bien » à gauche, interruptions à droite).

– À droite : – Oui, espérons !

– M. Hervé de Saisy : – Nous n’en sommes pas bien sûrs !

– M. le rapporteur : – Nous avons le droit de l’espérer. Mais n’oubliez pas que, derrière ce 14 juillet, où la victoire de l’ère nouvelle sur l’ancien régime fut achetée par une lutte armée, n’oubliez pas qu’après la journée du 14 juillet 1789 il y a eu la journée du 14 juillet 1790 (« très-bien ! » à gauche).

Cette journée-là, vous ne lui reprocherez pas d’avoir versé une goutte de sang, d’avoir jeté la division à un degré quelconque dans le pays, Elle a été la consécration de l’unité de la France. Oui, elle a consacré ce que l’ancienne royauté avait préparé.

L’ancienne royauté avait fait pour ainsi dire le corps de la France, et nous ne l’avons pas oublié ; la Révolution, ce jour-là, le 14 juillet 1790, a fait, je ne veux pas dire l’âme de la France – personne que Dieu n’a fait l’âme de la France – mais la Révolution a donné à la France conscience d’elle-même (« très-bien ! » sur les mêmes bancs) ; elle a révélé à elle-même l’âme de la France. »

Un peu plus loin, le rapport du Sénat, préalable à l’adoption de la proposition de loi, fait également référence au 14 juillet 1790 :

– « Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire.

C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire. »

[Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_nationale_fran%C3%A7aise]

En somme le « 14 Juillet » est un signe d’unité nationale.

Je forme le vœu que cet esprit de concorde et de rassemblement autour des idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité, de probité, de laïcité, et de démocratie, animent de nouveau nos compatriotes au cours de la période de plus en plus troublée qui s’annonce.

Vive la République !
Vive la France !

François ASSELINEAU