Nouveau rebondissement du cas hongrois : la soumission à l’UE ou la sortie via l’article 50

Romandie.com :Hongrie: l’UE ouvre la voie à des sanctions pour déficit excessif

L’affaire n’a pas traîné : la Hongrie va faire l’objet de mesures punitives sans précédent historique depuis le traité de Rome. Les ministres des finances de l’Union européenne viennent en effet d’approuver les mesures de sanction qui devraient prendre la forme d’un “gel” des subventions européennes à la Hongrie.

Cette punition est présentée hypocritement comme visant les “déficits excessifs”. Mais tout le monde sait qu’il s’agit de punir la Hongrie pour autre chose : le viol de plusieurs articles des traités, notamment l’inscription dans la Constitution hongroise que “le forint est la monnaie de la Hongrie” et l’adoption d’une loi remettant en cause “l’indépendance” de la Banque centrale de Hongrie [“indépendance” à l’égard du seul suffrage universel s’entend] .

Voilà ce qu’il en coûte de défier l’Union européenne tout en restant dedans. Les mesures punitives ne se font pas attendre. Et le reste est à venir !

Il ne faut pas imaginer une seconde que la France échapperait à pareilles mesures si elle s’avisait de suivre les propositions de “désobéir-aux-traités-mais-en-restant-dans-l’UE” lancées par Mme Le Pen, M. Mélenchon ou M. Dupont-Aignan. La France serait sommée d’obéir, traînée devant la Cour de Justice et les subventions qu’elle reçoit seraient rapidement diminuées, voire taries.

Ce n’est pas parce que la France est “contributrice nette” à l’UE que cela changerait les choses. Car, devant de telles mesures punitives, le gouvernement serait mis au pied du mur, tout comme l’est désormais le gouvernement de Budapest.

Il lui faudrait choisir :
– soit de rentrer piteusement dans le rang, toute honte bue ;
– soit d’aggraver encore la crise.
Cette seconde hypothèse ne pourrait déboucher que sur la nécessité de sortir de l’UE en appliquant l’article 50 (ou… de rentrer dans le rang). Mais une telle sortie se négocierait alors dans les pires conditions puisque les autres gouvernements de l’UE, chauffés à blanc par la crise, seraient déterminés à refuser toute concession.

Je le dis et le répète : il faut soit se soumettre à l’UE et à toutes ses contraintes, soit en sortir par l’article 50. Il n’y a pas d’autre choix. Tous ceux qui disent le contraire sont des menteurs et des manipulateurs d’opinion.