LA DESTRUCTION DE LA FRANCE RURALE EST EN MARCHE ! == une analyse de François Asselineau

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Pendant que M. Macron a l’esprit occupé par tous les cadeaux, passe-droits, appartement de 200 m² et voiture de fonction qu’il a accordés, aux frais du contribuable, à la petite frappe Alexandre Benalla qui terrorisait tout le monde à l’Élysée, un effondrement silencieux est en cours dans la France profonde.

Le gouvernement assiste en effet à une vague sans précédent de démissions de maires : usés par leur fonction, le nombre de maires ayant quitté leur fonction depuis 2014 est en hausse de 55 % par rapport à la précédente mandature !

Le magazine Challenges du 1er août 2018 consacre un long article à l’avalanche de démissions de maires ruraux, qui met en péril la structure même de la France rurale.

 

Cette débandade, qui concerne essentiellement les maires ruraux et qui n’est que la partie émergée d’un iceberg de maires furieux, résulte de deux grands phénomènes :

 

1) L’effondrement des versements de l’État aux communes

Cet effondrement est dû principalement à la réduction dramatique de la dotation globale de fonctionnement (DGF), principale contribution financière de l’État aux collectivités.

Selon l’Observatoire des finances locales (OFGL), la DGF, qui représentait 21 % des recettes de fonctionnement des communes en 2013, n’en représente plus que 14,8 % en 2017. De nombreuses communes ont vu leur DGF baisser de moitié en 5 ans. Et comme les autres recettes n’augmentent pas (la population tendant à s’appauvrir), cela signifie que de nombreuses communes rurales n’arrivent plus à survivre financièrement.

Comme si cette asphyxie budgétaire sciemment programmée ne suffisait pas, le projet macronesque délirant de suppression de la taxe d’habitation, qui représente 34 % des recettes fiscales des communes, et la forte baisse des contrats aidés, considérés comme une bouffée d’oxygène dans les campagnes, attisent encore les mécontentements.

 

2) Les fusions forcées de communes

Aux impasses budgétaires souvent insolubles qui découlent du désengagement de l’État se superpose un autre motif de colère : la refonte de la carte des communes, issue de la « loi NOTRe » de 2016, qui contraint les maires de communes rurales à accepter la fusion de leur commune dans des intercommunalités de plus en plus grosses.

Or cette politique imposée par l’État se révèle désastreuse dans le cas le plus général : menées sans l’accord des populations concernées – et souvent en dépit de leur farouche opposition – ces fusions ne sont pas seulement coûteuses en temps et en énergie : elles mènent à une concentration des pouvoirs au sein des intercommunalités et à une dévalorisation complète des maires, qui ont le sentiment de devenir les exécutants de décisions prises ailleurs.

Au bout du compte, c’est la démocratie de terrain qui est ainsi détruite avec tout le bénévolat et l’esprit citoyen qu’elle suscitait.

Le plus ahurissant, c’est que cette destruction de la démocratie de terrain aboutit à une situation beaucoup plus inefficace et dispendieuse. Elle provoque en effet l’apparition et la montée en puissance d’une technostructure locale, coupée du terrain, plus lointaine, et salariée là où les maires et les équipes municipales vivaient sur place et étaient essentiellement bénévoles. Elle sécrète aussi, ici ou là, l’apparition de roitelets locaux, qui se sentent parfois promus à des fonctions nationales parce qu’ils sont à la tête d’une intercommunalité, et qui ont tôt fait de promouvoir des projets surdimensionnés et non rentables afin de satisfaire leur politique de communication…

 

Les maires doivent enfin comprendre l’origine de leurs maux.

L’effondrement des versements de l’État aux communes et les fusions forcées de communes, qui sont à l’origine de la destruction de la France rurale, ne sortent pas d’un chapeau. Comme je l’ai expliqué cent fois, elles découlent directement des « Grandes orientations des politiques économiques » (GOPÉ) fixées chaque année pour la France, de façon totalement dictatoriale, par les technocrates non élus et non français de la Commission européenne. Et cela en application de l’article 121 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.

Le lecteur aura l’indulgence de m’excuser de me citer. Mais il se trouve que rien n’explique mieux aux maires ce qui leur arrive que le discours que je leur ai tenu le 22 mars 2017, devant l’Association des Maires de France, pendant la campagne présidentielle.

Les dizaines de milliers de maires ruraux, qui sont aujourd’hui plongés dans le désespoir, devraient donc consacrer un petit quart d’heure de leur temps à visionner la vidéo suivante (conçue par l’un de nos sympathisants que je remercie) et qui leur fera comprendre enfin ce qui leur arrive et ce qui arrive à la France :

Attention : visionner cette vidéo est chose cruelle.

Car elle ne révèle pas seulement que j’avais été le seul des 11 candidats à l’élection présidentielle de 2017 à expliquer très précisément aux maires ce qui allait leur arriver si je n’étais pas élu président de la République, et ce qu’il fallait faire pour sauver les communes de France.

Elle révèle aussi qu’un nombre significatif d’entre eux avaient cru bon de m’écouter distraitement, avec un sourire goguenard ou un rire narquois, en refusant d’emblée de s’intéresser en conscience à ce que je leur apprenais. Comme  la vidéo ci-dessous le rappelle (à 3′ 35″), j’avais d’ailleurs répondu à ceux qui riaient de mes propos en leur lançant : “Je ne suis pas sûr que ce soit si drôle”…

 

 

Conclusion : ne pas démissionner, mais se rassembler autour de l’UPR

Avec le recul du temps, et les démissions en cascades des maires ruraux auxquelles on assiste en cette mi-2018, les rires narquois de mars 2017 prennent une signification sinistre. Ils sont l’illustration de cette tragique maxime de George Orwell : « Plus une société s’éloigne de la vérité, plus elle hait ceux qui la disent. »

Il est plus que temps que tous les maires de France qui envisagent de démissionner fassent au contraire le choix de se ressaisir et renouent avec le courage des quarante générations qui ont fait la France.

Tous les maires de France doivent admettre, en leur for intérieur, que la prétendue « construction européenne » est en réalité une œuvre de destruction de la France. Et que leur seul salut passe par le soutien à notre mouvement de libération nationale, dont la croissance est devenue irrépressible.

Les maires ruraux ne doivent pas démissionner. Comme plusieurs d’entre eux l’ont déjà fait, ils doivent se rassembler autour de l’UPR car rien n’inquiètera plus le gouvernement que cet acte de rébellion républicain là.

Vive les 36 000 communes de France !
Vive la République !
Et vive la France !

François ASSELINEAU

1er août 2018