Le nouveau budget de l’UE : une nouvelle trahison de nos intérêts nationaux et un coût d’appartenance à l’UE qui ne cesse d’exploser !
La proposition du nouveau budget de l’UE pour la période 2021-2027 est tout simplement ahurissante [1]. La Commission européenne propose d’augmenter le budget de 192 milliards d’euros, le faisant passer de 1 087 milliards d’euros à 1 279 milliards d’euros, soit une hausse de 18 % !
Il est utile de rappeler que toute hausse du budget de l’UE est en réalité payée par les pays contributeurs nets, dont la France est le deuxième.
À pays constants, la hausse donne le vertige puisque Jean-Claude Juncker lui-même estime que la sortie du Royaume-Uni créera un trou de 15 milliards d’euros par an dans le budget de l’UE, soit 105 milliards d’euros sur sept ans. Cela donne par conséquent une hausse réelle de 297 milliards d’euros, soit 30 %.
Évolution du budget de l’UE à pays constants
À l’heure actuelle, la France paie 17,4 % du budget [2]. Le Royaume-Uni, environ 12 % grâce au rabais dont il bénéficiait. Toutes choses égales par ailleurs, pour compenser la sortie du Royaume-Uni, la part de la France dans le budget de l’UE devrait passer à environ 20 %.
Le calcul est vite fait, cela veut dire que la France financerait 59,4 milliards d’euros en plus sur sept ans, soit 8,5 milliards d’euros de plus par an !
On nage en plein délire.
Explosion de la contribution nette de la France
Évidemment, il va y avoir un retour en France d’une partie de cette hausse de budget, la seule différence non négligeable est que nous n’aurons pas le choix de son emploi ! C’est un peu comme si je prenais 500 euros à quelqu’un et que je lui en rendais 300 en lui disant qu’avec ces 300 euros il devra acheter obligatoirement tel et tel produit, et qu’il devrait me dire merci ! Le fonctionnement de l’UE, c’est exactement cela.
Rappelons qu’en 2016 la France a donné 20,5 milliards d’euros à l’UE (19,5 milliards d’euros directement et au minimum 1 milliard d’euros de droits de douanes qui ont été ponctionnés pour faire baisser artificiellement la contribution apparente des États membres), laquelle lui en a restitué 11,3. Cela donne une perte nette de 9,2 milliards d’euros [3]. Pour donner un ordre de grandeur qui parle mieux, c’est 26 millions d’euros par jour donnés en pure perte à l’UE !
Avec un budget en hausse de 30 %, la contribution va mécaniquement passer de 9,2 milliards d’euros à 12 milliards d’euros.
Avec la sortie du Royaume-Uni, la contribution va passer de 17,4 % à 20 % du budget européen, et la réception de fonds de 9,6 % à 10,1 %. Le déficit fiscal annuel se situera entre 15 et 18 milliards d’euros, soit entre 41 et 49 millions d’euros par jour.
Estimation basse de l’évolution de la contribution nette de la France
La situation sera d’ailleurs peut-être pire que cela puisque le budget alloué à la PAC devrait se réduire de 5 %. Non seulement la part reçue par la France dans le budget global risque de diminuer mais c’est l’ensemble du monde agricole qui est mis en danger et qui va peut-être enfin se rendre compte que l’UE l’entraîne à la mort.
Austérité exigée par l’UE et — en même temps — milliards illimités pour l’UE
Emmanuel Macron disait récemment à nos compatriotes d’outre-mer qu’il n’était pas le Père Noël [4]. On ne trouve pas d’argent pour l’outre-mer, pour nos hôpitaux [5], pour nos écoles [6], pour le chemin de fer [7], pour nos forces de l’ordre [8]. Rappelons que toute cette politique d’austérité découle directement de notre appartenance à l’UE et à l’euro. Elle est même exigée par les fameuses Gopé (« grandes orientations des politiques économiques »), comme François Asselineau l’a inlassablement rappelé pendant la campagne présidentielle [9].
Quelle triste ironie de voir que la Commission européenne, non élue, qui exige l’austérité pour les budgets nationaux, veuille faire exploser le budget européen de 30 % ! C’est d’autant plus scandaleux et antidémocratique qu’un sondage récent effectué par l’institut YouGov montre que seulement 21% des Français souhaitent que plus d’argent soit levé et dépensé par l’Union européenne plutôt que par les États membres [10]. C’est une constante, l’UE se construit toujours contre l’avis des peuples et sans les consulter (ou en violant leur vote comme en 2005).
Emmanuel Macron est bien évidemment partisan de ce budget qui est totalement contraire aux intérêts nationaux de la France. Nous ne sommes pas loin de la haute trahison, à ce niveau-là.
Pour conclure, les euro-fanatiques et la propagande parlent souvent du coût éventuel en cas de sortie de l’UE. Il convient plutôt de se rendre compte du coût réel de notre appartenance à l’UE et du boulet que cela représente pour l’économie française.
Rappelons la totalité des coûts chaque année de notre appartenance à l’UE avec ce nouveau budget.
Coûts directs : 19,6 milliards d’euros
— 15 milliards d’euros de contribution nette au budget de l’UE (hypothèse basse)
— 4,6 milliards d’euros de cofinancements obligatoires et d’amendes pécuniaires
Coûts indirects : 38,7 milliards d’euros
— 30 milliards d’euros de coût d’application des normes européennes pour les entreprises (d’autant plus absurde que 97 % des entreprises françaises n’opèrent que sur le territoire national !)
— 8,7 milliards d’euros de coût d’application des normes européennes pour les administrations publiques
Coût total annuel de notre appartenance à l’UE : 58,3 milliards d’euros, soit 160 millions d’euros par jour !
Vivement le Frexit ! comme le proposent avec lucidité et courage depuis plus de 11 ans François Asselineau et l’Union populaire républicaine !
Aujourd’hui : coût total = 52,5 milliards d’euros
Extrait de ma conférence « Les illusions économiques de l’Union européenne »
Demain : coût total = 58,3 milliards d’euros
[1] https://www.challenges.fr/monde/la-commission-europeenne-prevoit-un-budget-2021-2027-inedit_584523
[3] https://www.touteleurope.eu/actualite/budget-europeen-pays-contributeurs-et-pays-beneficiaires.html
Trésorier et responsable national de l’Économie de l’UPR