Alors que les médias français cachent le risque colossal que l’euro pose à la Banque de France, le grand quotidien allemand Handelsblatt le révèle aux Allemands, et confirme ainsi les analyses de l’UPR…

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Dans un article publié en octobre 2017, j’expliquais qu’une sortie de l’euro de l’Italie coûterait dans les cent milliards d’euros à la Banque de France. Dans un article publié en avril 2018, le Handelsblatt explique qu’une sortie de l’euro conjointe des pays du Sud coûterait dans les deux cents milliards d’euros à la Banque de France.

Le Handelsblatt, qui existe depuis trois quarts de siècle, est un quotidien allemand considéré comme très sérieux et spécialisé dans l’économie. Il s’en vend dans les 130 000 par jour.

Son article reprend mon raisonnement, vraisemblablement sans en avoir jamais eu connaissance. Le passage intéressant commence par « An den Kosten dafür » et se trouve dans le paragraphe intitulé « Risiken werden geteilt », vers la fin. En substance :

« La Bundesbank devrait contribuer à près d’un quart de ces coûts, proportionnellement à sa part du capital de la BCE. La France et les autres pays équilibrés devraient eux aussi saigner abondamment.  Si, cependant, les pays du Sud devaient sortir ensemble de l’euro […] la France se retrouverait indirectement frappée et devrait contribuer jusqu’à 200 milliards d’euros. »

On voit que le Handelsblatt admet que les banques centrales encore dans l’euro se répartissent l’addition en proportion de leur part du capital de la BCE.

J’écrivais, pour ma part :  « La Banque d’Italie fera donc défaut pour une somme de cet ordre envers celles des banques centrales qui seront encore dans la zone euro. Ce défaut, à son tour, engendrera une perte qui sera répartie entre ces banques centrales encore dans l’euro au prorata de leur participation à l’Eurosystème. »

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Il faut bien comprendre que c’est véritablement ce qui va se passer en cas de sortie ne serait-ce que de l’Italie. L’ampleur du prix à payer dépasse, et de très loin, les sommes au sujet desquelles gouvernement et opposition s’écharpent à longueur de débat.

Deux circonstances aggravantes :

1°) la dette tombe sur les épaules de la Banque de France et non sur celles de l’État, dont la surface financière est beaucoup plus importante que celle de la BdF,

2°) et cette dette est immédiatement exigible en bloc, au contraire de la dette publique qui se repaye par petits morceaux échelonnés dans le temps.

Il est aussi remarquable que le premier média qui signale le danger que court la Banque de France ne soit même pas un média français. Cela en dit long sur ce qu’est devenue la liberté de la presse en France.

Vincent BROUSSEAU
16 avril 2018