COMMENT LA COMMISSION EUROPÉENNE AUTORISE DES POISONS DANS NOS ALIMENTS – Dossier établi par Guillaume Pellissier de Féligonde

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Alors que les “États généraux de l’alimentation” se tiennent à Paris les 10 et 11 juillet 2017, Guillaume Pellissier de Féligonde, spécialiste en technologies de laboratoire et Délégué départemental de l’UPR pour la Guadeloupe, a élaboré un dossier remarquablement précis, factuel et documenté sur la façon dont la Commission européenne et l’UE empoisonnent les peuples d’Europe – au sens littéral du terme – , officiellement sous couvert de les protéger.

Il ne s’agit pas d’une politique délibérée – du moins on ose le croire. Il s’agit du résultat d’une structure politique qui n’obéit qu’aux grands lobbys de la finance et de l’industrie et dont la fine “stratégie” se ramène toujours, in fine, à n’obéir qu’à la seule loi de l’argent.

Je conseille vivement aux lecteurs de consacrer le temps nécessaire à ce remarquable travail, qui montre, une fois encore, que l’UPR n’est pas un parti comme les autres. Inlassablement et méticuleusement, l’UPR explique aux Français avec clarté et pédagogie les raisons factuelles extrêmement sérieuses et graves pour lesquelles nous devons sortir au plus vite de l’UE, de l’euro et de l’OTAN.

La lecture du présent dossier montre une nouvelle fois que les vrais « populistes » et ceux qui méprisent l’intelligence des Français se situent dans le camp des euro-atlantistes, à commencer par Emmanuel Macron et son gouvernement aux ordres de la finance, de Bruxelles et de Washington.

En notre nom collectif, j’adresse mes vifs remerciements à Guillaume pour ce dossier qui a nécessité des dizaines d’heures de travail et de recherche.

François Asselineau
11 juillet 2017

 


RÉSUMÉ
(pour les lecteurs pressés):

Ce dossier expose, au travers d’une analyse minutieuse de documents officiels (directives, règlements, etc..), comment la Commission européenne conduit structurellement à la mise en danger de la santé des populations.

Le propos n’est pas de dire que la Commission européenne manœuvre avec l’intention de nous intoxiquer, ou qu’elle serait la cause directe et immédiate de tous nos malheurs. Il s’agit de montrer en revanche qu’elle sécrète l’environnement juridique nécessaire et suffisant à l’expression de toutes les cupidités, dans une floraison de tromperies sur les marchandises et de petits arrangements entre amis.

L’auteur, en analysant le cas précis des huiles alimentaires, démontre que la Commission européenne autorise la présence de certains produits chimiques dangereux dans les produits alimentaires et leurs ingrédients. Il montre que ces autorisations découlent, parfois ouvertement, de demandes expresses des industriels, ou consistent à entériner (ou plutôt à “enterrer”) des pratiques industrielles et commerciales très douteuses.

À l’attention des novices, et pour faire simple : nous parlons ici de manger des produits chimiques dérivés du pétrole, hautement toxiques…

C’est très exactement ce que présente le tableau suivant, qui indique les composantes d’hydrocarbures tolérés dans les aliments par la Directive 2009/32/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 «relative au rapprochement des législations des États membres concernant les solvants d’extraction utilisés dans la fabrication des denrées alimentaires et de leurs ingrédients» :

Il ne s’agit pas non plus de monter en épingle un cas anecdotique et de le généraliser à l’excès. Il est montré que les mécanismes décrits sont systémiques, preuve que la vraie finalité de l’UE est de servir des intérêts économiques avant de servir ceux des peuples.

Le lecteur pourra être découragé à la perspective de se plonger dans un dossier aussi long et technique (d’où l’utilité du présent résumé). Mais il n’est pas possible de faire simple et court. C’est d’ailleurs la démonstration concrète que l’UE est une dictature qui s’impose non par la force, mais par la complexité et par l’ennui.

Quiconque aura compris les mécanismes décrits ci-après en saura largement plus sur le fonctionnement des institutions européennes que la plupart des citoyens, journalistes, et même des dirigeants politiques qui briguent les suffrages des Français sans savoir de quoi ils parlent.

À supposer que les peuples se réveillent un jour et veuillent intenter des procès pour empoisonnement, qui donc pourrait bien in fine être tenu pour responsable ? :

– les gouvernements, ministres et parlementaires nationaux ayant transposé passivement en droit national ces directives de la Commission ?
– les parlementaires européens ne s’étant jamais vraiment battus contre la mise en place de ce système ?
– l
es fonctionnaires européens ayant rédigé ces directives ? Il faudra alors se rappeler que les fonctionnaires européens bénéficient d’une immunité pénale à vie pour les actes commis dans le cadre de leurs fonctions.

 

 

INTRODUCTION :

Quand on évoque la dangerosité de certains aliments ou produits d’usage courant, il nous est généralement opposé par les naïfs (et ceux qui ne veulent pas savoir) que :

« Si c’était dangereux, on n’aurait pas le droit d’en vendre ».

Dans cet article, nous allons montrer qu’au contraire, la réalité est plutôt :

« Même si c’est dangereux, on a le droit d’en vendre ».

Le sujet de la sécurité alimentaire est éminemment dense et complexe, le rendant particulièrement inaccessible au citoyen ordinaire. Cela nécessite un minium de connaissances en chimie (cf. note 1 en fin de dossier) et de se plonger dans un nombre inimaginable, voire extravagant, de textes (lois, normes, directives, règlements, décisions, recommandations, arrêtés, etc…), aussi bien nationaux qu’européens. Mais il ne suffit pas d’assimiler ces textes, d’une technicité et d’une complexité effarantes (cf. note 2 en fin de dossier), car il faut également les confronter à l’état de la science et de la médecine ; sous réserve que ces dernières se soient déjà prononcées…

Cette opacité est renforcée par un dédale de structures administratives (agences, autorités, comités, organisations, etc…) que l’on a récapitulé, de façon d’ailleurs non exhaustive, dans le Tableau 1 :

TABLEAU 1 

Liste non exhaustive d’organismes intervenant dans le domaine de l’alimentation

Pour consulter ce tableau, cliquer ici : TABLEAU 1 – Du poison dans nos assiettes

Un certain nombre d’ONG, d’articles, et même d’ouvrages (cf. note 3 en fin de dossier) ont montré à quel point les procédures et les jugements de la plupart de ces structures sont biaisés par le lobbying (mot d’origine anglo-saxonne dont la traduction en bon français est : « trafic d’influence » ), les conflits d’intérêts, les intérêts financiers.

Pour étayer nos propos, nous nous limiterons ci-après à l’exemple précis de certains contaminants des huiles alimentaires, sachant que les mêmes mécanismes pervers se retrouvent globalement pour tous types de produits, qu’ils soient alimentaires ou non.

 

1°) AUTORISER a priori

Une émission diffusée le 30 avril 2017 sur France 5 et intitulée « Des huiles … pas si végétales » révélait au public des pratiques industrielles méconnues et surprenantes, induisant la présence de produits chimiques dans les huiles alimentaires (dits « auxiliaires technologiques » en novlangue)…

En voici un extrait  (cf. note 4 en fin de dossier):

 

En 1988 était publiée une directive européenne 88/344/CE « relative au rapprochement des législations des États membres concernant les solvants d’extraction utilisés dans la fabrication des denrées alimentaires et de leurs ingrédients ».

Puis cette directive fut modifiée par trois directives successives (directive 92/115/CEE, directive 94/52/CE, et directive 97/60/CE), pour enfin aboutir en 2009, soit 21 ans plus tard, à sa refonte en une directive 2009/32/CE

Cette dernière fut à son tour modifiée par deux autres directives (directive 2010/59/UE et directive (UE) 2016/1855). Nous en sommes donc à 7 directives (cf. note 5 en fin de dossier), rien que sur ce sujet. Pour l’instant…

 

L’analyse minutieuse de ces directives est récapitulée dans notre TABLEAU 2 : Étude comparative et chronologique des directives européennes relatives au rapprochement des législations des États membres concernant les solvants d’extraction utilisés dans la fabrication des denrées alimentaires et de leurs ingrédients

ATTENTION ! Le Diable est dans les détails… Le lecteur pressé peut passer au commentaire après ce tableau analytique. Mais nous invitons vraiment le lecteur curieux à parcourir ce tableau de 7 pages car il découvrira dans le détail comment l’Union européenne fonctionne concrètement ! Il suffit de cliquer sur le lien suivant : TABLEAU 2 – RÉFÉRENCES ET EXTRAITS DES DIRECTIVES

 

Ce Tableau 2 fait ressortir que :

  • La priorité est clairement et avant tout donnée au commerce et à l’industrie, avant la santé des populations,
  • À aucun moment il n’y est fait mention d’un quelconque « principe de précaution »,
  • Au bout de trois décennies (considérant que la directive de 2009, toujours en vigueur, reprend les mêmes termes que celle de 1988), il est toujours question de « différences entre les législations nationales et de conditions inégales de concurrence ». N’est-il pas intriguant que les pays de l’UE n’arrivent toujours pas à s’accorder sur des sujets aussi circonscrits ? Combien de décennies faudra t-il encore pour enfin aboutir ?
  • On peut douter que ces différences entre législations puissent disparaitre un jour, considérant les délais très variables de transposition en législations nationales et que des modifications peuvent être apportées aux directives à la demande expresse d’un grand groupe industriel national en particulier… (cf. note 6 en fin de dossier),
  • Alors que la meilleure stratégie pour protéger les consommateurs, quitte à vouloir préserver les industries et les marchés préexistants, aurait été d’imposer une convergence des différentes règlementations nationales en diminuant progressivement les seuils autorisés, ces directives ne font qu’entériner des pratiques déjà existantes, ainsi que les nouveaux procédés développés en chemin par l’industrie,
  • Il est indiqué en toutes lettres que les “DJA” (Doses Journalières Acceptables) de ces solvants sont définies par les industriels eux-mêmes,
  • Seuls 2 solvants ont vu leur taux maximum rabaissé, les taux de tous les autres demeurant inchangés,
  • Certains solvants sont tolérés dans les aliments au seul motif que leur présence est « involontaire mais techniquement inévitable »,
  • Certains solvants sont supprimés de la liste de ceux autorisés, au seul motif qu’ils ne sont plus utilisés par l’industrie,
  • Aucun solvant ne voit sa teneur maximale en résidus revue à la baisse au motif explicite de la santé publique,
  • Au final, 20 solvants sont autorisés, dont 7 sans qu’aucune teneur maximale de leurs résidus ne soit clairement indiquée,
  • Mis à part le gaz carbonique (boissons gazeuses) et l’éthanol (boissons alcoolisées) tant qu’ils demeurent en quantités raisonnables, tous ces solvants sont incontestablement dangereux pour la santé (voir Tableau 3 ci-dessous). D’ailleurs s’ils ne l’étaient pas, pourquoi fixer des seuils maxima ? Ou alors est-ce pour aider les industriels à faire des économies en achats de solvants ?
  • Lorsqu’une modification dans les directives (taux de résidus, type de solvant, etc…) amène certains produits alimentaires à ne plus être conformes aux directives en vigueur, ils peuvent encore être commercialisés jusqu’à épuisement des stocks,
  • Ces directives ne s’appliquent pas à l’export hors UE, ce qui autorise donc nos industries à exporter des ingrédients et des produits alimentaires encore plus contaminés et dangereux. Politique exemplaire pour le reste du monde…
  • Les États membres N’ONT PAS LE DROIT d’imposer que l’étiquetage des produits alimentaires vendus aux consommateurs porte mention du fait qu’ils contiennent ces solvants,
  • Concernant l’exemple spécifique des huiles alimentaires, les résidus d’hexane évoqués dans l’émission de France 5 sont autorisés par la Commission européenne jusqu’à un taux résiduel de 1mg/Kg.

 

Le lecteur curieux pourra se faire une opinion de la dangerosité de solvants autorisés par l’Union européenne dans les aliments en consultant notre TABLEAU 3 : Données toxicologiques sur les 20 solvants d’extraction dont les résidus sont autorisés par les directives européennes dans les denrées alimentaires et leurs ingrédients (cf. aussi note 7 en fin de dossier).

Pour consulter ce tableau, cliquer ici : TABLEAU 3 – Du poison dans nos assiettes

 

 

2°) AUTORISER a posteriori

En 2008, était détectée la présence d’huile minérale (=huile de moteur) dans de l’huile de tournesol provenant d’Ukraine. L’enquête révéla que cela portait sur plusieurs milliers de tonnes d’huile brute contaminées et écoulées en Europe…

Nous épargnerons au lecteur l’analyse d’un tombereau de textes très techniques (exemples : note de l’AFSSA du 7 mai 2008 et communiqué de presse de la DGCCRF du 15 mai 2008) exposant des raisonnements alambiqués fondés sur des DJA (dont on peut douter de la validité), des statistiques estimant la consommation moyenne par individu d’aliments contenant ces huiles contaminées, et considérant une consommation de ces produits sur 7 jours seulement… (Pour faire un parallèle, qui pourrait encore croire que le tabac et l’amiante produisent leurs effets après une exposition de 7 jours seulement ?)

En définitive, après un certain nombre d’échanges entre l’AFSSA, la DGCCRF et, via le RASFF, l’AESA, cette dernière concluait que l’on pouvait autoriser la vente de produits alimentaires comportant jusqu’à 10% d’huile contaminée ! (cf. note 8 en fin de dossier)

Les autorités françaises, qui avaient initialement ordonné le blocage de tous les produits issus de cette cargaison, depuis le stock de l’importateur jusqu’aux entrepôts de la grande distribution se sont finalement rangées à la décision de l’AESA.

Il est intéressant de noter qu’il n’a pas été ordonné le rappel des produits déjà achetés par les consommateurs (mayonnaises, pâtes à tartiner, moutardes, etc…), même quand ce seuil de 10%, déjà scandaleux, s’y serait révélé dépassé.

Nous épargnerons également au lecteur l’analyse comparative des décisions européennes publiées sur ce cas précis. À commencer par la décision 2008/388/CE du 23 mai 2008, abrogée et remplacée le 10 juin 2008 par la décision 2008/433/CE. En résumé, ces décisions sont censées imposer des contrôles et un étiquetage plus stricts sur les huiles de tournesol importées dans l’UE depuis l’Ukraine.

Intéressant également de noter la capacité de leurs rédacteurs à manier la contradiction, ou la langue de bois, avec cet extrait de la décision 2008/433/CE :

 

Quelle conclusion peut-on retenir de phrases pareilles, dégoulinant de Tartufferie ?

En septembre 2008, un rapport consécutif à une mission effectuée en Ukraine par l’OAV indiquait :

 

Il est clairement illusoire d’espérer régler ces problèmes de contamination dans un pays où les dysfonctionnements sont si généralisés, et où on n’a la fâcheuse habitude d’utiliser les mêmes citernes pour transporter l’huile de moteur et l’huile alimentaire…

Nous supposons donc que ces constatations ont motivé un nouveau règlement (CE) n°1151/2009 du 27 novembre 2009, abrogeant la décision 2008/433/CE, et précisant carrément que l’Ukraine pouvait exporter vers l’UE des huiles de tournesol contaminées par jusqu’à 50mg/Kg d’huile minérale !

Ce dernier règlement a finalement été abrogé le 5 août 2014 par le règlement d’exécution (UE) n°853/2014, au motif que les contrôles effectués depuis n’avaient pas mis en évidence de lots d’huile contaminés à plus de 50mg/Kg…

Il est intéressant de noter que, dans toutes ces décisions, il n’est question ni des autres types d’huiles (colza, arachide, etc…), ni des autres pays. Or justement, fin 2009, une nouvelle affaire de contamination fut mise à jour, cette fois-ci sur de l’huile de noix provenant de Californie, avec un taux de contamination allant jusqu’à…369 mg/Kg !

Mais comme à chaque fois, la Commission a une réponse pour accepter l’inacceptable, et les gouvernements s’y rangent docilement

À travers ces deux derniers exemples, preuve est encore faite que la Commission européenne cherche avant tout à servir des intérêts économiques, avant ceux des populations.

En pareils cas, l’attitude la plus raisonnable aurait consisté à boycotter les produits en provenance des pays incriminés, au moins jusqu’à ce qu’ils se soient organisés pour mettre en œuvre les actions correctives nécessaires, et qu’ils en aient apporté les preuves.

Et encore, il faut se rappeler que ces affaires ont été à chaque fois mises au jour par des analyses en laboratoire effectuées par un industriel. Combien de cas de contaminations sont passés inaperçus, ou ont tout simplement été gardés sous silence par certains industriels peu regardants ?

Lorsqu’on voit le peu de contrôles annoncés par les autorités (6 échantillons analysés seulement) on peut supposer que les truands de l’alimentaire ne sont pas vraiment inquiétés.

Ce qui pourrait prêter à rire dans cette histoire, c’est que tandis que l’industrie est autorisée à vous faire manger de l’huile de moteur, vous êtes considéré comme un fraudeur fiscal si vous osez ajouter de l’huile végétale dans votre moteur…

 

 

CONCLUSION : Contrairement à ce qu’affirme Macron, l’Europe de nous protège pas, elle nous empoisonne !

Dans cet article nous n’avons pas abordé le cas des autres « auxiliaires technologiques » (cf. note 9 en fin de dossier), pas plus que celui des métaux lourds, OGM, perturbateurs endocriniens, pesticides, conservateurs, additifs alimentaires, dioxines, etc…

Or toutes ces substances, incontestablement dangereuses, sont autorisées dans nos aliments par de nombreux autres textes européens. C’est dire si, dans cette Europe où le marché fait la loi, la Commission s’insinue dans chaque recoins de nos vies pour nous empoisonner lentement…

Il faut bien comprendre qu’au delà du problème de santé publique, ces petits arrangements avec les grands groupes ont même des répercussions sur les entreprises qui voudraient faire des produits sains et de qualité. Car plus les industriels augmentent leur productivité, plus les écarts de prix avec les petits producteurs se creusent. S’ajoutent à cela l’inflation des normes d’autant moins supportables que les structures sont petites.

On ne peut donc se préoccuper des questions de santé publique, de développement des PME, d’emploi, de production locale, de développement durable, d’environnement, etc… en faisant totale abstraction de ces réalités.

Dans l’un de ses meetings électoraux pour les élections présidentielles, Emmanuel Macron a prétendu : « L’Europe n’est pas une menace. L’Europe nous protège ! », suscitant un tonnerre d’applaudissements de son auditoire, béat.

Il aurait été utile que Macron précise de qui ou de quoi l’UE nous protègerait, et comment… Car une chose est sûre, l’UE ne nous protège certainement pas de l’empoisonnement alimentaire. Au contraire, elle y contribue !  Du reste, Macron vient de céder en rase campagne, voici quelques jours, pour satisfaire Mme Merkel et l’industrie allemande en acceptant le texte préparé par la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens, texte qui est notoirement peu protecteur et dangereux pour la santé, ce qui avait motivé l’opposition de la France depuis de nombreux mois. 

Mais peut-être que dans cette formule marketing de Macron « L’Europe nous protège », le « nous » ne s’adressait pas à ceux que l’on croyait…

Une autre promesse faite par Macron, comme tous les autres candidats d’ailleurs (sauf un…), était de « changer l’Europe ».

Comme l’UPR n’a de cesse de l’expliquer, cette promesse est totalement irréalisable dans le cadre de l’article 48 du TUE.

Et même si cet article 48 n’existait pas, on voit mal comment et par quel bout on pourrait ne serait-ce que commencer à réformer une structure et une organisation aussi complexe et opaque, patiemment élaborée un demi siècle durant, et dont la plupart des personnes qui lui sont extérieures, et même certaines qui y travaillent, n’en comprennent ni le fonctionnement, ni les finalités.

Pendant que les Français assistent passivement au théâtre de guignol, des personnes non élues et dont la connivence avec le grand capital est flagrante, légalisent notre empoisonnement collectif. Les hommes et femmes politiques qui jouent dans ce théâtre de guignol sont à la fois des incompétents et des traitres. Et les médias qui relayent ce guignol sans le moindre esprit critique sont ni plus ni moins que des collabos.

A supposer que les peuples se réveillent un jour et veuillent intenter des procès pour empoisonnement, qui donc pourrait bien in fine être tenu pour responsable ? Les gouvernements, ministres et parlementaires nationaux ayant transposé passivement en droit national ces directives de la commission ? Les parlementaires européens ne s’étant jamais battu contre la construction de ce système ? Les fonctionnaires européens ayant rédigé ces directives ? Il faudra alors se rappeler que les fonctionnaires européens bénéficient d’une immunité pénale à vie pour les actes commis dans le cadre de leurs fonctions…

La dictature est bien En Marche !

Guillaume PELLISSIER DE FELIGONDE
Spécialiste en technologies de laboratoire
Délégué départemental de l’UPR en Guadeloupe

11 juillet 2017

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NOTES

(1) L’une des difficultés étant qu’un même produit chimique peut avoir plusieurs appellations. Par exemple l’éther diéthylique, s’appelle également éther éthylique ou éthoxyéthane ou diéthyl-éther ou oxyde de diéthyle ou tout simplement éther. Le numéro CAS permet de s’y retrouver car est commun à tous les synonymes d’une même molécule.

(2) Extrait de l’article 6 de la directive 2009/32/CE :

  1. Dans le cas où il est fait référence au présent paragraphe, l’article 5 bis, paragraphes 1 à 4, et paragraphe 5, point b), et l’article 7 de la décision 1999/468/CE s’appliquent, dans le respect des dispositions de l’article 8 de celle-ci.

Les délais prévus à l’article 5 bis, paragraphe 3, point c), et paragraphe 4, points b) et e), de la décision 1999/468/CE sont respectivement fixés à deux mois, un mois et deux mois.

NDR : les personnes en charge d’écrire ce genre de littérature sont probablement dotées de capacités intellectuelles hors normes. Pour le lecteur, la solution passe peut-être par une bonne dose d’aspirine, voire de tranquillisants.

(3)  EUROPE INC. Comment les multinationales construisent l’Europe et l’économie mondiale – AGONE, 2005

Les lobbies à l’assaut de l’Europe – ALBIN MICHEL, 2007

Les usurpateurs : Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir – SEUIL, 2014

(4) Il est utile de préciser la portée du commentaire « plus résistantes aux maladies et aux pesticides » à 2’56’’ de l’extrait vidéo. En effet, la majorité des OGM sont conçus soit pour secréter eux-mêmes des pesticides (=insecticides) que l’on va donc ingurgiter, soit pour résister aux herbicides, ce qui permet d’en épandre encore plus dans les cultures (plus de précisions ici, et bon appétit !).

(5) Une fois qu’une directive est rédigée par et à l’initiative de la Commission européenne, elle est publiée au Journal officiel de l’Union européenne (exemple), puis transmise aux gouvernements des États-membres. Ceux-ci la transmettent à leurs parlements et sénats respectifs (exemple), qui se chargent d’en faire la transposition en droit national (exemple). Même si ce délai de transposition est variable, il se fait sans jamais remettre en question le contenu de la directive…

(6) Il faut noter qu’à ce jour la directive (UE) 2016/1855 évoquée dans cet article n’a été transposée en droit national par aucun des 27 pays de l’UE, mis à part les Pays-Bas (publication au JO des Pays-Bas le 11/04/2017, soit 6 mois seulement après la publication de ladite directive). Par un étrange hasard, la société Akzo Nobel a son siège aux Pays-Bas et produit de l’éther diméthylique, objet de la directive… Étonnant ?

(7) Il faut savoir que les agences de sécurité sanitaires, comme l’EFSA ou l’ECHA, fondent principalement leurs opinions sur des études confidentielles, fournies par les industriels. Généralement, nul autre que les experts de ces agences ne peut y avoir pleinement accès. Or, une étude n’a de valeur scientifique que si elle est vérifiable, et donc publique…

(8) Il est bien question de produits alimentaires comportant jusqu’à 10% d’huile contaminée, et non d’huile contaminée à 10% par de l’huile minérale, comme certains ont pu l’écrire par erreur.

(9) Nous ne détaillons pas dans l’article le cas de l’acide phosphorique dont une cuve est visible dans la vidéo de France 5, car même s’il s’agit d’un produit chimique, il ne s’agit pas d’un solvant. Cet acide sert à réduire la teneur en phosphates (polluants consécutifs à l’agriculture intensive) des huiles.

De même la soude, qui n’est pas non plus un solvant, est utilisée dans les procédés de « neutralisation » permettant d’éliminer les acides gras libres (plus de précisions ici).

Ces produits sont autorisés en tant qu’acidifiant/alcalinisant conformément à l’article 2, paragraphe 3 de la directive 2009/32/CE analysée dans cet article. De plus, les éventuels résidus d’acide phosphorique sont tolérés car ce produit est classé comme additif alimentaire sous le nom de code E338 (règlement UE 298/2014).

Le Figaro du 16 mai 2008. Le scandale ainsi dénoncé n’est que la partie émergée de l’iceberg de l’insécurité alimentaire créée par l’UE.