CQFD : Le Non” étant donné gagnant au référendum grec, les dirigeants de Syriza s’empressent de confirmer qu’un accord avec les créanciers euro-atlantistes est imminent
CQFD : Le Non” étant donné gagnant au référendum grec, les dirigeants de Syriza s’empressent de confirmer qu’un accord avec les créanciers euro-atlantistes est imminent… Il n’a jamais été question de sortir de l’Euro.
5 juillet – 19h45 : Alors que le Non semble l’emporter au référendum organisé ce dimanche 5 juillet en Grèce par le Premier ministre Tsipras, le porte-parole du gouvernement et le porte-parole du groupe parlementaire Syriza viennent l’un et l’autre de s’empresser d’annoncer à la télévision grecque l’imminence d’un accord avec les créanciers internationaux.
Les résultats officiels ne sont pas encore connus à 19h45. Mais, sur la foi de plusieurs sondages “sortie des urnes” donnant tous une victoire du Non au référendum – et une dépêche venant d’annoncer que le non atteint 60% sur 20% des bulletins dépouillés -, deux des principaux responsables de Syriza viennent de confirmer que c’était un référendum pour rire, où il n’avait jamais été question de sortir de l’euro :
a)- Gabriel Sakellaridis, porte-parole du gouvernement, vient de déclarer que « les négociations qui vont s’ouvrir doivent déboucher très rapidement, peut-être même d’ici 48 heures ».
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b)- Nikos Filis, porte-parole du groupe parlementaire de Syriza, a renchéri : « Je pense que cela montre une orientation au gouvernement, pour avancer rapidement vers la recherche d’un accord et vers la normalisation du système bancaire ».
Cette confiance affichée dans l’imminence d’un accord tend à confirmer l’existence d’un accord secret préalable de Tsipras pour accepter toutes les conditions des créanciers.
Je rappelle que le Financial Times a donné la primeur de cet accord à ses lecteurs dès le 1er juillet : http://www.ft.com/intl/
On apprend d’ailleurs, par la même occasion, que la banque de Grèce demande dès ce soir à la BCE de remonter le plafond des aides d’urgence à la Grèce, et qu’il y aura dès demain lundi une réunion des directeurs du Trésor des pays de la zone euro.
Ces développements techniques donnent eux aussi à penser que tous ces événements ont été déjà soigneusement planifiés à l’avance et qu’ils obéissent à une chorégraphie politicienne minutieuse et roublarde.
CONCLUSION
Cette extrême célérité mise par les dirigeants de Syriza pour saboter leur propre victoire électorale est ô combien révélatrice. Le message est clair : leur but est de satisfaire les oligarques euro-atlantistes et de ne surtout pas remettre en cause l’appartenance de la Grèce à l’euro et à l’UE.
Le leurre Syriza est ainsi en train d’apparaître en pleine lumière, conformément à ce qu’a toujours dit l’UPR (cf. http://www.upr.fr/
Au cours des derniers jours, certains commentateurs français – naïfs ou complices – avaient qualifié Tsipras de “nouveau de Gaulle”. Ils avaient tout bonnement oublié que De Gaulle n’avait pas organisé un référendum en 1940 pour demander aux Français s’ils souhaitaient rester dans la “Nouvelle Europe hitlérienne” aux conditions posées par Hitler ou s’ils préféraient… rester dans la “Nouvelle Europe hitlérienne” en renégociant ces conditions !
Loin d’être un “nouveau de Gaulle”, Tsipras apparaît surtout comme un “nouveau Mélenchon”.
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Tout comme Mélenchon avait appelé à voter pour François Hollande le 22 avril 2012 dès 20h38, le soir du premier tour de l’élection présidentielle, sans rien demander en échange de ce désistement, Tsipras s’apprête à passer par pertes et profits son résultat électoral afin de ne pas bouleverser la « belle idée européenne ».
François Asselineau
5 juillet 2015 – 19h45
Sources :
François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine. La France doit se libérer de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan.