Comment osez-vous moralement vous opposer à une solidarité continentale au profit des pays de l’Est qui sont bien plus pauvres que nous ?

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Cet argument, habituel dans la panoplie de la propagande européiste, vise à intimider les opposants à la prétendue « construction européenne » en laissant entendre que ceux qui voudraient sortir de l’UE seraient en fait des égoïstes, teintés de xénophobes. Il doit être réfuté avec vigueur, de 4 points de vue.

Les Français doivent avoir le droit de savoir et de choisir à quelles dépenses ils consacrent les impôts qu’ils payent

Savoir et décider à quelles dépenses sont consacrés leurs impôts fut l’une des raisons essentielles qui conduisit les Français à provoquer la révolution de 1789. Or, en matière européenne plus que dans toute autre, l’opacité des dépenses réellement supportées par les Français est extrême. La grande majorité de nos concitoyens ignorent ainsi que la France verse, bon an mal an, 19 milliards d’euros à l’Union européenne et n’en récupère qu’environ 12 milliards rien qu’en coûts directs. Soit une perte sèche d’au moins 7 milliards d’euros par an, en seuls coûts directs. Il s’agit d’ailleurs là d’une estimation très basse de ce que coûte réellement l’UE à la France. La première chose qu’entend faire l’UPR en la matière, c’est déjà d’informer les Français de cette réalité.

Cette « générosité » faite dans le dos des Français est à mettre en regard de la paupérisation qui gagne en France

Comme le dit le proverbe, « charité bien ordonnée commence par soi-même ». À cet égard, les 7 milliards d’euros nets que la France verse chaque année à l’Union européenne sans que quiconque ne demande leur avis aux Français – ni d’ailleurs ne les en remercie – pourraient être utilisés à bien autre chose. Par exemple : a) à construire environ 60 000 logements sociaux de plus par an. Alors que des centaines et des centaines de milliers de Français éprouvent les pires difficultés à se loger et que la France enregistre un nombre croissant de sans domicile fixe et de travailleurs pauvres, parce que, justement, l’État n’a pas cessé de diminuer la construction de logements sociaux afin de faire des économies budgétaires, une telle réorientation des dépenses de l’État serait extrêmement souhaitable. C’est ce que propose l’UPR. b) ou bien à maintenir des services sociaux, des écoles, des hôpitaux, en zone rurale. Qui peut oser affirmer qu’un tel débat n’a pas lieu d’être ? c) ou encore à équilibrer les systèmes de retraite. Est-il inconvenant d’en parler ? Cette remise en perspective justifie pleinement que l’UPR non seulement refuse toute intimidation mais souligne bien au contraire le caractère insupportable des leçons de morale et de générosité que dispensent volontiers – et bien souvent cyniquement – les européistes. Car les transferts massifs que la France consent à l’Union européenne ont un impact très immédiat et très tangible, non pas sur les catégories aisées de la population, mais sur les plus défavorisés des Français. Est-ce être « égoïste » que de s’en émouvoir ?

Les pays bénéficiaires de la manne que nous leur versons, via l’Europe, nous en sont-ils au moins reconnaissants et jouent-ils le jeu de cette solidarité européenne ?

Il faut aller poser cette intéressante question aux industriels français qui ont vu, très souvent, les États d’Europe bénéficiaires de notre générosité, ne nous en savoir aucun gré et passer des marchés publics, comme si de rien n’était, chez des fournisseurs extra-européens, et notamment américains. On songe ainsi à Dassault, qui a vu la Pologne acheter des F-16 américains contre les avions fabriqués en France, ce qui avait d’ailleurs provoqué la colère – sans lendemain – du président Chirac. On songe aussi aux entreprises françaises qui ont souvent constaté avec amertume que la guerre illégale euro-américaine en Irak avait eu pour effet de chasser nombre d’entre elles du marché irakien au seul profit d’entreprises américaines. Les pays de l’Est, que nous subventionnons tant par ailleurs, jouant ainsi le plus souvent le jeu des intérêts stratégiques américains contre les intérêts français.

La « solidarité européenne » est fondée sur des présupposés racialistes

Enfin, ce qui dérange l’UPR, ce n’est nullement la solidarité et l’ouverture sur le monde, c’est tout au contraire que cette solidarité et cette ouverture soient fondées sur un principe prétendument « continental », qui n’est en réalité qu’un principe racialiste ou crypto-religieux. Nous l’avons précisé noir sur blanc dans notre Charte (https://www.upr.fr/charte-fondatrice-2007). Ainsi, lorsque l’UPR propose que la France sorte de l’UE, elle n’entend évidemment pas rompre toute relation avec les pays de l’Est. Ce serait absurde, impraticable, non souhaitable et profondément handicapant. La France sortie de l’Union européenne poursuivra bien entendu des relations de coopération avec les pays de l’Est, que ce soit la Pologne, la République Tchèque ou d’autres. Mais il faut bien comprendre les conséquences ultimes de ce principe de « solidarité européenne » dont les européistes se parent comme s’ils avaient le monopole de la conscience morale : les sommes considérables que la France verse à l’UE, et que celle-ci rétrocède pour partie aux pays de l’Est en s’en appropriant le bénéfice moral au passage, sont autant de moins que la France ne verse pas à des pays beaucoup plus pauvres, et qui lui sont bien plus proches à tous les égards. Ceux qui trouvent « normal » que la France verse des fonds substantiels aux Lettons, aux Slovaques ou aux Bulgares seraient donc bien avisés, avant de donner des leçons de morale à l’UPR, de comprendre que nous versons à ces pays, via les fonds structurels dits « européens », des sommes qui sont de 80 à 200 fois plus importantes, par habitant, à celles que nous versons aux Marocains, Sénégalais, Maliens ou autres habitants des États francophones du Sud. En vertu de quel principe procédons-nous à ce « 2 poids – 2 mesures » qui est contraire à la fois à la justice et à nos intérêts géopolitiques bien compris ? Du reste, lorsque l’on sait que les fonds que nous versons à Bruxelles proviennent pour une large part des revenus de la TVA, payés par tous les résidents en France, donc aussi par les immigrés en provenance des pays du Sud, le tour de passe-passe de la « solidarité européenne » nous paraît spécialement immoral et indigne. Il revient en effet à verser des tombereaux d’argent à des pays européens déjà riches et à donner moins aux pays les plus pauvres d’Afrique et du Maghreb, et cela en mettant à contribution les ressources des ressortissants de ces pays du Sud. C’est pourquoi l’UPR propose de procéder à un réexamen et à une réorientation profonde de son aide extérieure. En sortant de l’UE, elle pourra réduire ce qu’elle verse aux pays de l’Est déjà riches et accroître son aide au développement aux pays du Sud, tout spécialement aux pays francophones d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique avec lesquels elle entretient encore tant de liens. Là comme ailleurs, quiconque veut bien aller avec honnêteté intellectuelle jusqu’au fond de la logique de la prétendue « construction européenne », découvre qu’elle est fondée sur des présupposés très troubles, qu’elle nous impose des solidarités artificielles au détriment des solidarités existantes, et qu’elle ne s’inscrit hélas que trop bien dans la théorie du « Choc des civilisations » élaborée et promue par les think tank du lobby militaro-industriel étatsunien et atlantiste.