Centenaire de la 1ère guerre mondiale : les britanniques demandent aux français de ne pas arborer de drapeau européen
Un certain nombre de nos adhérents et sympathisants ont été scandalisés par la récupération des cérémonies du débarquement du 6 juin 2014 à laquelle ont procédé les autorités françaises pour tenter de promouvoir la prétendue « construction européenne ».
La lecture de la presse britannique prouve que nous n’avons pas été les seuls à être choqués.
On vient d’apprendre en effet, par un article du Daily Telegraph du 22 juin, que les plus hautes autorités britanniques [comprendre : les services du Premier ministre] n’ont pas du tout apprécié « la façon dont les Français ont exhibé le drapeau de l’UE pendant la cérémonie du jour J ». Cela leur a fait penser de façon dérisoire… au Premier ministre écossais indépendantiste Alex Salmond « agitant le drapeau écossais à Wimbledon ».
Du coup, les autorités britanniques ont demandé, de façon discrète mais ferme, au gouvernement français « d’éviter des références extravagantes à l’UE » au cours des prochaines cérémonies commémoratives de la Grande Guerre.
Le gouvernement de Sa Gracieuse Majesté :
- a explicitement fait savoir qu’il ne souhaitait pas que la France détourne le centenaire de la Première Guerre mondiale dans le but de promouvoir l’Union européenne,
- et a précisé ne pas vouloir « que les cérémonies comportent le moindre récit suggérant que l’Union européenne a empêché une autre conflagration ».
Ambiance…
Voici une nouvelle partie de bras de fer franco-britannique qui prouve, une fois encore, à quel point la prétendue « solidarité européenne » est une vue de l’esprit qui ne correspond à rien de concret. Je signale au passage qu’au Royaume-Uni il est interdit d’arborer le drapeau européen sur le moindre bâtiment public..
Cette mésentente nous confirme aussi une nouvelle fois que les Britanniques ont généralement plus le sens de la démocratie et de la décence que les politicards européistes français, qui prennent les Français pour des imbéciles justes bon à gober leur propagande lourdingue.
Cet article – dans la traduction française je vous propose ci-après (avec les réserves d’usage) – est évidemment à diffuser au plus grand nombre.
François ASSELINEAU
LA FRANCE priée DE NE PAS AFFICHER DE DRAPEAU européen POUR LE CENTENAIRE DE LA 1ère GUERRE MONDIALE
- Les responsables britanniques ont demandé à leurs homologues français de s’abstenir d’afficher des drapeaux de l’UE lors de manifestations pour marquer le centenaire de la Première Guerre mondiale
par Peter Dominiczak et James Kirkup (22 juin 2014)
De hauts responsables britanniques ont révélé que le Royaume-Uni a demandé aux Français que les cérémonies de commémoration « ne devraient pas interférer avec la politique de l’UE ».
La Grande-Bretagne a mis en garde confidentiellement la France de ne pas détourner le centenaire de la Première Guerre mondiale ni d’utiliser l’événement pour promouvoir l’Union européenne.
Les responsables britanniques ont demandé à leurs homologues français de s’abstenir d’afficher des drapeaux de l’UE ou d’autres symboles de l’Union pendant les cérémonies prévues pour commémorer le conflit 1914-1918.
De hauts responsables britanniques ont révélé que le Royaume-Uni a demandé aux Français que les cérémonies de commémoration « ne devraient pas interférer avec la politique de l’UE ».
Cette demande diplomatique informelle résulte du malaise éprouvé par les Britanniques devant la décision prise par les Français d’arborer le drapeau bleu aux étoiles d’or de l’UE au cours des cérémonies de commémoration du 70e anniversaire du jour J au début du mois.
De hauts responsables gouvernementaux ont été mécontents que les Français aient donné aux symboles de l’Union européenne une place à ce point prééminente dans les cérémonies de Normandie.
Selon une source gouvernementale haut placée chargée d’organiser le centenaire, « la façon dont les Français ont exhibé le drapeau de l’UE pendant la cérémonie du jour J faisait penser à Alex Salmond [1] agitant le drapeau écossais à Wimbledon ».
En Grande-Bretagne, certains pensent qu’il est inapproprié de faire un lien entre l’UE et l’une ou l’autre des deux guerres, à commencer du fait que l’histoire de l’Union européenne ne remonte qu’à 1956 [2].
Cependant, de nombreux politiciens européens considèrent l’UE comme faisant partie intégrante d’une histoire qui comprend aussi les deux guerres mondiales, en voyant dans l’union un symbole permanent de paix sur le continent après des siècles de guerre.
Notre informateur nous a indiqué que le Royaume-Uni avait demandé aux autorités françaises d’éviter des références extravagantes à l’UE et à ses précurseurs dans les commémorations.
Selon une autre source, « nous avons dit que nous ne voulons pas que les cérémonies comportent le moindre récit suggérant que l’Union européenne a empêché une autre conflagration ».
« Cependant, au bout du compte ce sont eux qui décident et nous allons donc voir ce qui se passe.» Les événements du centenaire commencent cette semaine avec un sommet de l’UE sur le site de l’une des batailles les plus sanglantes de la Grande Guerre.
David Cameron rencontrera les dirigeants européens collègues à Ypres, en Belgique, cette semaine.
Ce sommet de jeudi se tiendra deux jours avant le 100e anniversaire de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, événement considéré comme ayant été le déclencheur de la guerre.
Les dirigeants vont commencer leur sommet par une cérémonie à la Porte de Menin, monument portant les noms de plus de 54 000 soldats venus de Grande-Bretagne, d’Australie, du Canada, d’Inde et d’Afrique du Sud et qui n’ont pas de sépulture connue.
Parmi les noms gravé sur ce monument figure celui du capitaine John Geddes, un parent du Premier ministre, qui est mort à Ypres en 1915 dans un affrontement connu sous le nom de Bataille du Bois de Kitchener.
La principale cérémonie nationale du souvenir français aura lieu le 11 Novembre, avec l’inauguration d’un nouveau monument commémoratif dans le plus grand cimetière de la Première Guerre mondiale en France, à Notre-Dame-de-Lorette, près d’Arras.
Quelque 20 000 croix marquent les tombes du cimetière, et quelque 23 000 corps non identifiés reposent également en ce lieu. Un nouveau centre d’accueil doit ouvrir ses portes en octobre, en vue de cette cérémonie.
Il y aura également un programme d’activités au Royaume-Uni, marquant la déclaration de guerre, le début de la bataille de la Somme et l’Armistice.
Des millions de coquelicots [3] seront plantés à travers toute la Grande-Bretagne, dans le cadre d’un projet soutenu par la Royal British Legion.
Chaque ménage en Grande-Bretagne sera également invité à éteindre les lumières à 23 heures le 4 Août, en référence à la remarque faite en 1914 par Sir Edward Grey, le ministre des Affaires étrangères : « Les lampes s’éteignent dans toute l’Europe. Nous ne les reverrons pas s’allumer de notre vie. »
NOTES EXPLICATIVES POUR COMPRENDRE L’ARTICLE
- [1] Alex Salmond, homme politique britannique, est membre et chef du Parti national écossais (SNP). Il est Premier ministre d’Écosse depuis le 16 mai 2007. Le 10 janvier 2012, il a pris la décision d’organiser un référendum sur l’indépendance de l’Écosse, référendum qui se tiendra le 18 septembre 2014.
- [2] Sic. Le traité de Rome créant la Communauté Économique Européenne (CEE) a été signé le 25 mars 1957. Soit les auteurs de l’article se trompent d’année, soit ils ont à l’esprit que les négociations pour mener à bien ce traité se sont principalement déroulées en 1956.
- [3] Dans les pays du Commonwealth (Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande…), les coquelicots sont associés au souvenir des combattants, et tout spécialement des soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale. En France, c’est le bleuet qui a revêtu ce symbole.
Cette allégorie du coquelicot découle d’un poème datant du printemps 1915, écrit par le lieutenant-colonel John McCrae, un médecin du Corps de santé royal canadien qui fut témoin de la terrible seconde bataille d’Ypres. Il s’intitule In Flanders Fields (Au champ d’honneur). Cette allégorie a été inspirée par la floraison de millions de coquelicots dans les champs de la Somme et des Flandres au cours du printemps 1915, particulièrement chaud. Leur irruption, leur fragilité et leur couleur rouge sont apparus comme un symbole du bain de sang de la guerre de tranchées.
Une Française, Madame Guérin, proposa à l’époque au maréchal britannique Douglas Haig que les femmes et les enfants des régions dévastées de France produisent des coquelicots afin de recueillir des fonds pour venir en aide aux gueules cassées. En novembre 1921, les premiers coquelicots furent ainsi distribués et la tradition se poursuit depuis lors.