La Finlande obtient de l’Espagne l’ouverture d’un compte séquestre à son profit exclusif en cas de non-remboursement
Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen vient d’annoncer avoir trouvé un accord avec Madrid sur des garanties en échange de la participation finlandaise au plan de sauvetage européen sur les banques espagnoles.
Fait exceptionnel, les garanties seront versées en numéraire sur le compte de garantie de la Finlande, au fur et à mesure que les prêts seront accordés à l’Espagne.
Helsinki n’a donc pas réclamé des parts dans les banques espagnoles viables en échange de son aide, comme elle l’avait pourtant envisagé en juin.
Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen a précisé que « ces versements en liquide sont la meilleure manière d’organiser le collatéral [i.e “les garanties”] cette fois-ci. C’est plus clair peut-être que d’autres types de collatéraux, et c’est plus sûr pour nous aussi. »
LE FONCTIONNEMENT DU COMPTE SÉQUESTRE
Les garanties couvrent 40% de la participation de la Finlande au plan de sauvetage européen pour les banques espagnoles, soit 769,9 millions d’euros. Le montant total de la participation de la Finlande au plan de sauvetage s’élève à 1,9 milliard d’euros.
En cas de défaut de paiement des banques espagnoles, la Finlande ne touchera les garanties qu’une fois les prêts du Fonds européen de stabilité financière (FESF) seront arriver à échéance, soit dans 12 ans. Mais les Finlandais sont néanmoins assurées de récupérer au moins 40 % de leur apport.
CONCLUSION : POURQUOI LA FRANCE NE FAIT-ELLE PAS PAREIL ?
Interrogé sur les raisons profondes de cette défiance de la Finlande, le Premier ministre Katainen s’est voulu rassurant.. mais pas trop :
« Nous devons résoudre ce problème [de la crise de la dette en zone euro] très rapidement, et face à cette crise, tous les Européens sont dans le même bateau. J’entrevois qu’il y aura un fin à la crise. Mais je ne sais pas quand…. »
Le Premier ministre Katainen gère donc la situation en ayant pour première priorité la défense des intérêts de son peuple. Pourtant, les sommes en jeu (1,9 milliard d’euros) restent une goutte d’eau par rapport à ce à quoi s’est engagée la France.
La question se pose donc avec une aveuglante évidence pour la France : quand les Français ont-ils donné leur accord pour que le gouvernement français décide, en leur nom, de risquer de perdre définitivement, et sans aucune garantie de remboursement, quelque 158 milliards d’euros, montant prévisionnel de la part de la France dans le FESF ? Et cela, qui plus est, au profit de banques étrangères !
Pour avoir un ordre de grandeur, ce montant colossal représente environ 5 fois le budget annuel de notre Défense nationale…
Pour parler clair, le refus des dirigeants français d’exiger le même type de garantie que la Finlande relève à la fois de l’abus de biens publics et de la haute trahison de nos intérêts nationaux.
François Asselineau